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Arteta de grâce
A Arsenal depuis un an, Mikel Arteta a déjà un l'air d'un ancien. Mieux, il joue comme un ancien. Nommé nouveau vice-capitaine cet été, Arsène Wenger compte plus que jamais sur lui. Bon joueur oublié pendant des années à Everton, il est en train, discrètement, de se faire une place au soleil.
Cet été, Arsenal a perdu deux joueurs majeurs, Alexandre Song et Robin van Persie, et une partie de son équation offensive. Encore. Son meilleur milieu, sa pointe la plus efficace, et une relation entre les deux tourtereaux qui fonctionnait à merveille. Alors Arsenal s’est reconstruit. Encore. Chaque vague de départs massifs et volontaires propose une réorganisation et une redistribution des cartes. L’histoire de Mikel Arteta à Arsenal est intimement liée à ces mouvements perpétuels. L’an dernier, après celui de Cesc Fabregas, le Basque a été recruté à la va-vite pour le remplacer le dernier jour du mercato estival. Un peu par nécessité il est vrai, mais aussi parce qu’il avait un profil similaire et la même histoire à raconter dans l’entrejeu des Gunners. Évoluant moins proche du but adverse que Fabregas, relayeur donc moins buteur, il a fait le tri au milieu, régulé, distribué et s’est fondu très sobrement dans le collectif londonien. Avec un impact offensif moindre, mais sans baisser le niveau de l’équipe. Joueur de ballon formé à Barcelone, il connaissait déjà cette idée du football chère à Arsène Wenger.
Promu vice-capitaine de l’équipe
Aujourd’hui, les joueurs en présence vont désormais devoir combler ces absences. Encore. « On veut faire les choses avec classe et courage. Ces joueurs sont prêts à se battre. Faites-nous confiance » explique Arsène Wenger, qui commence à avoir l’habitude. Pour Mikel Arteta, le joueur qui a le plus profité du dépeuplement londonien de ces deux derniers étés, la tâche est désormais immense. Il va devoir devenir encore plus important que ce qu’il n’est déjà. Cazorla tout juste arrivé, Diaby remis sur pied, Wilshere toujours à l’infirmerie, il est déjà aujourd’hui, un an après sa signature, l’ancien du milieu et le taulier, car le plus régulièrement titularisé. Cazorla et Diaby attirés vers l’avant, replacé devant la défense avec un nouveau rôle, moins puissant que Song, Arteta s’attache à récupérer et à transmettre. Simplement. Et n’est pas étranger au bon début de saison londonien.
La Roja se passe de lui
Nommé vice-capitaine de l’équipe après le départ de van Persie, derrière Vermaelen, il est aussi devenu son porte-parole, lorsqu’il s’agit de faire front face aux médias. Après un deuxième nul tout moyen contre Stoke, il recadrait il y a deux semaines : « L’an dernier déjà, Fabregas est parti. Nous savons ce que ça veut dire. Nous ne pouvons pas faire en deux matchs ce qui prend huit ans à construire. Cazorla est à l’aise au milieu dans cette position. Il a beaucoup de talent, vous pouvez voir à quel point il est bon avec la balle« . Drôle d’ironie pour un joueur qui se voyait finir sa carrière encore il y a peu chez les Toffees, un club où il était aimé, un club où il était chez lui. Et qui n’a pas connu la moindre sélection avec l’Espagne. Titulaire chez les U16, U17, U19, capitaine chez les Espoirs espagnols, il a passé sa carrière à voir ses amis de la Masia écrire les plus plus belles pages de l’histoire de la Roja. Aujourd’hui, joueur majeur dans un projet de jeu similaire à ce qu’il aurait dû connaitre avec cette sélection, il connaît son état de grâce.
Par Antoine Mestres