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Arsenal, une affaire de préliminaires
Même s'il n'est pas aisé d'imaginer comment réussir les préliminaires à une coupe aux grandes oreilles, Arsenal semble avoir trouver la bonne technique. Presque un passage obligatoire pour des Gunners qui ont bien du mal, sur les 8 dernières saisons, à entrer sur la scène de la Ligue des champions sans l'aide du mois d'août.
Brigitte Lahaie aime à dire que « les préliminaires commencent avant la chambre à coucher » . Depuis huit ans, il faut croire qu’Arsenal aime écouter Radio Monte-Carlo et la plantureuse Brigitte. Avec 6 passages par les barrages – dits aussi préliminaires – avant d’entrer dans la « chambre à coucher » que représente la phase de poules de Ligue des champions, les Gunners savent prendre leur temps, pour toujours arriver à leurs fins. Depuis que le Big Four s’est ouvert à Manchester City – et dans une moindre mesure Tottenham – Arsenal a bien du mal à entrer directement, en septembre, dans la plus grosse des compétitions continentales. Pour les Gunners, la C1 commence la plupart du temps dès le mois d’août. Et à chaque fois, les hommes d’Arsène Wenger se sont sortis du piège des préliminaires, qu’il est parfois bien trop facile de bâcler.
Une proie prenable
Pourtant, à chaque fois, Arsenal avance avec quelques doutes à l’approche de l’événement. La gazette des transferts a notamment pollué cette période décisive quant à l’équilibre économique du club londonien. À l’été 2006, Ashley Cole est dragué sans discrétion par Mourinho, alors que Wenger aimerait dans le même temps signer William Gallas, alors chez les Blues. Le Dinamo Zagreb n’en profitera pas (défaites 3-0 et 2-1). À l’été 2007, William Gallas, malgré lui, provoque un petit désordre dans les rangs des Gunners, chipant le capitanat à Gilberto Silva, pas franchement heureux du manque de doigté lorsqu’il s’est agi d’apprendre la nouvelle, par la voix du site internet d’Arsenal. « La manière m’a déçu » , disait-il. Mais le Sparta Prague ne pèsera lui aussi pas assez lourd face aux Londoniens, victorieux 5-0 sur l’ensemble des deux rencontres.
En 2008, 2011 et 2013, ce sont des débuts poussifs en championnat qui font d’Arsenal une proie qualifiée de prenable par les commentateurs. En 2011 notamment, avec le départ de Fàbregas pour Barcelone et celui de Samir Nasri – avec quelques fracas – vers Manchester City, Arsenal se retrouve en perdition dans son championnat et à poil au niveau de son animation offensive. Un bon début pour des préliminaires, serait-on tenté de dire. Mais les Gunners ne sont pas loin de passer à la trappe face à une équipe d’Udinese pas suffisamment réaliste, à l’aller comme au retour. Au mois d’août 2013, les Canonniers entament une nouvelle fois leur Premier League par une défaite contre Aston Villa (3-1). Arsène Wenger évoquait alors le tour préliminaire de C1, déjà en Turquie, mais contre le Fenerbahçe, comme le moment décisif de sa saison : « Je pense que notre saison dépendra de la manière dont nous répondrons à cette défaite contre Villa. » Résultat : les Stambouliotes s’étaient fait étriller (3-0 et 2-0).
« 10 minutes pour être bien »
Pour cet été 2014, les Gunners semblent un peu plus tranquilles à l’approche de ces préliminaires, en Turquie encore, contre le Beşiktaş Istanbul cette fois-ci. L’expérience peut-être. Un début de championnat réussi surtout, après une victoire au buzzer contre Crystal Palace et grâce à celui qui a manqué aux Canonniers durant la dernière saison, Aaron Ramsey. Arsène Wenger avance, de ses propres dires, pour une fois sereinement : « Notre attitude était bonne. Notre fluidité aurait pu être meilleure. On aurait pu être meilleurs dans le rythme dans le dernier tiers du terrain pour transformer notre construction de jeu en danger. Mais sur ce premier match de la saison, nous sommes la seule équipe à avoir gagné à la maison. Cela montre que c’est difficile pour n’importe qui lors de la première journée. Nous avons glané les trois points que nous voulions. Du coup, nous pouvons bien nous concentrer sur ce match de Beşiktaş » . Et sur les préliminaires donc. Peut-être qu’Arsène aura alors en tête ce conseil que Brigitte Lahaie rappelle toujours, à bon escient, à ses auditeurs : « En moyenne, les préliminaires durent 7 minutes, alors que l’on sait qu’une femme a besoin de 10 minutes pour se sentir bien. » En attendant le coup de canon.
Par Ronan Boscher