- FA Cup
- 3e tour
- Arsenal-Leeds (1-0)
Arsenal saute l’obstacle Leeds
Largement dominés en première période, les Gunners ont finalement arraché leur qualification face au Leeds de Bielsa (1-0) grâce à un but heureux de Reiss Nelson. Les Peacocks peuvent ainsi se concentrer sur le seul objectif qui vaille : revenir en Premier League. Et vite.
Arsenal 1-0 Leeds United
But : Nelson (55e) pour les Gunners.
À quoi reconnaît-on les grandes révolutions ? Peut-être au bruit qui les entourent. Celui-ci est envoyé par 9000 personnes, qui ont décidé de parcourir 300 kilomètres, un lundi. Tout ça pour quoi ? Une équipe de foot qui n’avait pas fait de la FA Cup son objectif, mais dont l’entraîneur respecte trop les traditions pour manquer de respect à une telle compétition, qui a davantage la tête à sa quête d’un retour en Premier League et qui… Qui a simplement régalé son monde pendant 45 grosses minutes, bousculant Arsenal dans tous les sens avant de tomber (1-0), mais en confirmant une chose : ce Leeds est un objet à part. Définitivement.
Cadeau pour le football
Sokratis a beau essayer, il n’y arrive pas. Trop nombreux, trop affamés, les joueurs de Leeds United l’empêchent de bosser et même de respirer. Alors, le Grec tourne la tête vers son coach : un Mikel Arteta attendu au tournant, lundi soir, à l’heure de croiser le fer avec Marcelo Bielsa. Bielsa, le père spirituel de Guardiola, lui-même devenu maître d’Arteta : oui, sur le papier, cet Arsenal-Leeds, troisième tour de la FA Cup, est avant tout une affaire de famille. Puis, une fois lancé, le repas prend une autre forme : celle d’une voie sans issue, dans laquelle les joueurs de Bielsa décident de foncer, quitte à tomber, mais avec leurs idées. Résultat ? Sur la pelouse de l’Emirates, les Peacocks brillent, enchaînent les petites combinaisons, poussent la paire David Luiz-Holding à relancer n’importe où et surtout n’importe comment et monopolisent le ballon (63% du temps en première période) grâce aux armes indispensables au football pensé par Bielsa : la supériorité numérique et le mouvement permanent. Autre chose ? Oui, Leeds le fait avec plusieurs cadres (Casilla, Cooper, Costa, Forshaw) hors du onze et avec deux puceaux (Gotts et Meslier) sur le gazon. Et cela ne change rien au jeu pratiqué par le leader de Championship, rentré à la pause avec quinze tirs tentés (dont cinq cadrés), une barre touchée (par Bamford au quart d’heure de jeu), 23 ballons touchés dans la surface adverse (contre 6) et plusieurs reins prélevés. Titulaire du soir, le gardien des Gunners, Emiliano Martinez, doit décoller à de multiples reprises pour sauver la peau d’un Arsenal secoué dans tous les sens et qui n’a finalement été dangereux que sur une molle tête de David Luiz. S’il fallait encore une preuve, la voilà : cette équipe de Leeds est un cadeau pour le football et Bielsa est en train de donner une leçon sur l’art de la sortie de balle à Arteta.
Arsenal, la réponse à l’orgueil
Comment chiffrer un étouffement ? Peut-être ainsi : en première période, Martinez a touché 30 ballons, soit plus qu’Özil et Lacazette cumulés (13 et 16). Brutal. D’autant plus si l’on se souvient de la dernière impression laissée par la bande d’Arteta face à Manchester United, qui avait malgré tout laissé entrevoir des doutes sur la capacité des Gunners à résister physiquement sur la durée à un rythme aussi élevé que celui imposé par Leeds. Reste qu’Arsenal a de l’orgueil et ressort sur la pelouse avec, enfin, un brin de folie : Nelson se prend d’abord les pieds dans le tapis en contre, puis Lacazette touche la barre de Meslier et pousse ensuite le gardien français à un bel arrêt au sol. Jaloux, Bamford remet une mandale à Martínez, toujours impeccable. Plus haut sur le terrain et plus à l’aise avec le pressing des Peacocks, les Gunners décident finalement de saisir l’heure de jeu pour renverser la table et repeindre le scénario : sur un centre dévié de Lacazette, Nelson ouvre le score et valide le bon début de période de ses potes (1-0, 55e). Dans sa zone technique, Mikel Arteta s’allume, s’agite comme un contrôleur aérien et demande à ses joueurs d’enfoncer encore un peu plus les portes d’un Leeds soudain ouvert à quelques vents, malgré les entrées d’Hélder Costa et Stuart Dallas. Son Arsenal, renforcé par le toujours remuant Martinelli, préfère finalement gérer son avance, laisser Dallas lâcher un coup franc sans danger et le fil de la rencontre s’étirer en douceur, malgré quelques derniers coups envoyés. Leeds quitte la FA Cup et peut désormais se concentrer sur le seul objectif qui vaille : revenir en Premier League. Et vite.
Arsenal (4-2-3-1) : Martínez – Sokratis, D. Luiz, Holding, Kolašinac – Guendouzi, Xhaka – Pépé (Saka, 90e+1), Özil (Willock, 77e), Nelson (Martinelli, 67e) – Lacazette. Entraîneur : Mikel Arteta.
Leeds United (4-1-4-1) : Meslier – Ayling (Stevens, 78e), Berardi, White, Douglas – Phillips – Alioski (Costa, 60e), Gotts (Dallas, 60e), Klich, Harrison – Bamford. Entraîneur : Marcelo Bielsa.
Par Maxime Brigand