- Angleterre
- Premier League
- 35e journée
- Hull City/Arsenal (3-0)
Arsenal recolle au groupe de tête
Dans cette répétition de la finale de la FA Cup, Arsenal a prouvé qu’il avait les moyens de dépoussiérer l’armoire à trophées. Hull n’a pas démérité, mais est tombé face à des visiteurs pour une fois presque au complet (0-3).
Hull City – Arsenal : 0-3Buts : Ramsey (31e) et Podolski (45e et 54e) pour les Gunners.
« Vous feindrez quelquefois d’être faible afin que vos ennemis, ouvrant la porte à la présomption et à l’orgueil, viennent ou vous attaquer mal à propos, ou se laissent surprendre eux-mêmes et tailler en pièces honteusement. Vous ferez en sorte que ceux qui vous sont inférieurs ne puissent jamais pénétrer vos desseins. Vous tiendrez vos troupes toujours alertes, toujours en mouvement et dans l’occupation, pour empêcher qu’elles ne se laissent amollir par un honteux repos. » À la vue de ce match, difficile de ne pas croire que L’art de la guerre de Sun Tzu traîne sur la table de chevet de Wenger. Parce qu’entre des Gunners s’accrochant à la quatrième place et des Tigers luttant encore pour rester en Premier League, c’est véritablement une guerre qui a eu lieu. Une guerre propre, sans blessé, mais d’une rare intensité. Et à ce petit jeu, les leçons d’un général chinois mort il y a 2500 ans sont toujours d’actualité. Arsenal s’impose finalement et largement 3-0 grâce à des réalisations de Ramsey et un doublé de Podolski, après avoir résisté pendant la majeure partie de la rencontre à de valeureux Tigers.
Patience est mère de vertu
Les tripes sont de sortie. Chaque ballon est l’objet d’un affrontement sans merci, que ce soit à terre ou dans les airs, et les passes sont rares comme un ticket de rationnement. Le pressing des locaux, bien décidés à défendre leur terre jusqu’au bout, est total. Signe qui ne trompe pas, le 1re classe Sagna court plus souvent en direction de son propre camp que vers l’ennemi. Les premières lignes Long et Jelavić pilonnent la position de Szczęsny, mais le Polonais en a vu d’autres à Varsovie. Pour se défendre, les Gunners s’y mettent à plusieurs, à l’image de la doublette Mertesacker/Koscielny sur le pauvre Boyd, qui sort le nez en sang. Avant de revenir : n’oublions pas qu’il est écossais, et saigne du même sang que William Wallace. Pourtant, c’est un autre ennemi de la Couronne qui se distingue, en la personne de Ramsey, d’une frappe chirurgicale, à la conclusion d’un raid éclair orchestré par Özil et Cazorla. Hull est tout près de revenir quelques instants plus tard, mais le missile sol-sol de Livermore s’écrase sur le montant de Szczęsny. Il faut tout de même reconnaître une certaine supériorité dans l’art du combat aux Gunners, qui encaissent sans broncher les offensives adverses, grâce notamment à un très bon dernier rempart. Et quel talent dans la contre-attaque. Giroud emmène, renverse sur Ramsey, qui remet de la poitrine pour Podolski lancé. Un V2 plus tard, ça fait 2-0. L’arbitre décide alors d’une pause bien méritée.
Poldi en traître
L’opposition reprend sur les mêmes bases, avec Hull cherchant la faille derrière les lignes ennemies. Les Tigers sont revenus la bave aux lèvres et comptent bien ne pas se laisser conquérir. Malheureusement, Cazorla et Arteta en connaissent un rayon dans le domaine et occupent bien le terrain. La sentence est prononcée par un homme qui sait choisir son camp et profiter des opportunités, Podolski. L’Allemand d’origine polonaise est là pour reprendre une frappe de Ramsey repoussée par Harper. La victoire en poche, le général Wenger décide de consolider ses arrières, en remplaçant Özil par Flamini, même si l’on sait que les Français ne sont pas forcément des références en la matière. En attaque, ce n’est pas trop ça non plus : Giroud intercepte une passe en retrait, mais ne trouve que la barre d’Harper. Pour s’en sortir, Hull fait appel à un guerrier sans âme, irlandais par-dessus le marché, Stephen Quinn. Sans effet. Les Gunners dominent sans vergogne, et font le siège d’Harper. Même Mertesacker est tout près de planter sa banderille, mais il vise mal. Ramsey tente lui aussi d’enfoncer le clou après un rush d’AOC, entré à la place de Giroud, mais il bute sur l’ultime rempart des locaux. 3-0, c’est finalement bien assez. Il est temps de se rendre. Arsenal remporte cette manche, qui n’est finalement qu’une répétition de la bataille de Wembley, prévue le 17 mai. Mais cette fois, les Tigers seront prévenus.
Par Charles Alf Lafon