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Arsenal-Manchester City : sprint royal
Un seul petit point sépare Arsenal et Manchester City en tête du classement de Premier League, mais les hommes de Pep Guardiola comptent un match de retard. Les deux équipes sont sur le pont ce samedi pour la 36e journée pour un nouveau coup de boutoir, alors que le moindre faux pas peut être fatal. Mais qui est vraiment le favori ?
→ Un calendrier équilibré
Ce samedi, c’est Arsenal qui ouvre le bal avec la réception de Bournemouth et l’ambition de prendre quatre points d’avance sur Manchester City. Un avantage suffisant à deux journées de la fin ? Non, car les hommes de Pep Guardiola compteront encore quatre matchs à jouer. Le premier sera face à Wolverhampton, qui n’a gagné qu’un de ses sept derniers matchs, avant de terminer par deux rencontres à l’extérieur, puis la dernière à domicile : Fulham, Tottenham et West Ham. Un programme chargé, mais pas insurmontable, alors que les Gunners se déplaceront sur la pelouse de Manchester United avant de terminer contre Everton. Chaque équipe aura un adversaire coriace avec les Spurs pour les tenants du titre et les Red Devils pour les Londoniens. C’est justement l’équipe d’Erik ten Hag qui va faire face au plus grand dilemme puisqu’elle devra choisir à quel rival offrir (ou pas) le titre. Vingt ans après le pizzagate, les supporters d’Arsenal aimeraient sûrement un cadeau de la part de leur meilleur ennemi.
→ City, spécialiste du sprint
Les quatre rencontres de Premier League auxquelles s’ajoute la finale de FA Cup ne suffiront sans doute pas à fatiguer Kevin De Bruyne et ses coéquipiers. Ceux qui restent sur un triplé se sont en plus fait éliminer de Ligue des champions et n’ont plus qu’à se concentrer sur la scène nationale. Avec sa coupe aérodynamique, Pep Guardiola maîtrise le sprint final à la perfection. Depuis qu’il est en poste à Manchester City, il porte son bilan à 47 victoires, 7 nuls et 5 défaites sur l’ensemble des huit derniers matchs de chaque saison de championnat. Alors que durant l’exercice 2018-2019, Manchester City avait signé un perfect de la 25e à la 38e journée, les trois derniers titres ont également été acquis dans la dernière ligne droite (17 victoires en 24 rencontres). Cette saison, si on pose les starting-blocks au départ de la 31e journée, les Citizens ont pris douze points sur autant possible. Usain who ?
→ Parole à la défense
Avec seulement 28 buts encaissés, Arsenal est l’équipe la plus solide du Royaume. Cela grâce notamment à une charnière Saliba-Gabriel, qui avait fait défaut la saison passée en raison de la blessure du Français, et à David Raya, bien plus efficace que rassurant dans les cages. En face, les Skyblues sont dans leur moyenne haute avec 32 buts encaissés et pourraient le payer cher parce que le trophée est bien souvent remporté par la meilleure défense du championnat. Les trois dernières années, Ederson et ses hommes n’ont pas fait mentir la statistique. Bonne nouvelle pour Arsenal, mais attention à ne pas trop se fier aux chiffres, puisque, parmi les trois équipes à avoir triomphé en encaissant plus de buts que ses poursuivants, se trouve justement Manchester City cru 2018-2019.
→ De multiples buteurs et un cannibale
Marquer peut évidemment compter pour gagner un titre. Depuis 2020, lorsque Manchester City avait échoué à la deuxième place derrière Liverpool malgré ses 102 buts (!), le champion a constamment la meilleure attaque. Là encore, l’avantage est, pour l’heure, à Arsenal avec trois réalisations de plus que son concurrent. Un écart trop faible pour enterrer l’équipe de Pep Guardiola qui, depuis la prise de fonction de l’Espagnol, n’a été devancée dans ce domaine que lors de sa première saison. Au niveau de la répartition, les deux clubs ont la même stratégie avec quinze buteurs différents de chaque côté. Parfois critiqué pour son manque de rendement cette saison, Erling Haaland truste tout de même la tête du classement individuel avec 21 réalisations. De quoi éclipser Bukayo Saka et ses 15 unités. Les Gunners peuvent trembler puisqu’ils n’ont jamais remporté le titre de Premier League (depuis 1992 donc) lorsque leur meilleur buteur était anglais. Après tout, Kai Havertz et ses douze buts peuvent encore perpétuer la tradition impulsée par Dennis Bergkamp et Thierry Henry.
→ Le facteur Aston Villa
Les férus de commémoration ont sans aucun doute déjà noté que 2024 marque les vingt ans du dernier titre de champion d’Arsenal, mais également les dix ans de celui de Manchester City acquis à la dernière journée. Les Gunners les plus superstitieux comptent également sur le fait que leur équipe n’a été sacrée championne que lors des années paires depuis l’instauration de la Premier League (1997-1998, 1999-2000 et 2003-2004), mais qu’ils ne se fassent pas trop d’espoirs parce qu’il n’y aurait pas autant de poussière dans l’armoire à trophées si cela se vérifiait tous les deux ans. En revanche, une statistique est, quant à elle, implacable : la dernière fois qu’Aston Villa est allé en demi-finales de Coupe d’Europe, c’est bien Arsenal qui a été champion. Ça ne vous suffit pas ? Cette saison-là, le club de Birmingham avait éliminé un club français durant son parcours, le Stade rennais à l’époque contre le LOSC cette année. Certes, ce n’était que la Coupe Intertoto 2001, mais quand on n’a rien gagné depuis vingt ans, tout est bon à prendre.
Par Enzo Leanni