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Arsenal, l’outsider de cette Ligue des champions ?
Battu sur le gong par Porto lors des huitièmes de finale aller de la Ligue des champions (1-0), Arsenal doit impérativement réagir ce mardi pour atteindre les quarts de finale. D'abord, pour assumer son nouveau statut, mais aussi pour prouver que cette défaite n'était qu'un accident de parcours dans une saison déjà belle.
« Nous en tirerons des leçons et serons meilleurs lors du match retour. La meilleure chose à propos de notre équipe était l’attitude. Nous voulions jouer. Nous n’avons pas manqué d’agressivité. Face à un bloc si bas et à une équipe qui n’a aucune intention de jouer, c’est ce que nous devons faire. » Cette punchline, lâchée quelques minutes après la défaite surprise d’Arsenal sur le pelouse du stade du Dragon face à Porto (1-0), est signée Mikel Arteta. Passablement énervé, l’entraîneur espagnol n’a pas pour autant blâmé ses joueurs, pourtant incapables de cadrer la moindre frappe lors de cette rencontre. Cette contre-performance a aussi rappelé que les Gunners ne sont pas parvenus à se qualifier pour les quarts de finale de la compétition depuis la saison 2009-2010, une éternité pour le club londonien. Mais depuis cette époque, beaucoup de choses ont changé, et Arsenal est redevenu un club capable de rivaliser avec les plus grandes écuries.
La révolution d’Arteta
Passer d’adjoint de Pep Guardiola durant trois ans à entraîneur d’Arsenal en 2019, tel est le parcours d’Arteta. Huitième de Premier League en 2020-2021, il remporte le premier trophée de sa carrière d’entraîneur, la Coupe d’Angleterre, grâce à un doublé de l’inévitable Pierre-Emerick Aubameyang face à Chelsea, puis rafle avec les siens un Community Shield contre Liverpool. Progressivement, les idées du Basque prennent forme, et ce dernier monte une équipe digne du glorieux passé des Gunners. En 2023, l’Espagnol glane un troisième trophée – le septième Community Shield du club – et hisse sa formation à la deuxième place de la Premier League, année où ils auraient dû être champions, si Manchester City, l’effrayante machine à gagner qu’il a contribué à construire, n’avait pas existé. Loin d’être résigné, Arteta est parvenu à solidifier son onze cet été avec l’arrivée de l’international anglais Declan Rice, pour un montant indécent d’environ 115 millions d’euros, le portier David Raya ou encore son nouvel avant-centre Kai Havertz, qui commence à justifier la confiance de son coach et les 75 millions alignés lors de son recrutement.
Cette équipe, qui trône actuellement à la première place de la Premier League, se distingue par sa capacité à rouler sur ses adversaires, en attestent ses 33 buts inscrits en 2024. Souvent perçu comme un loser magnifique, le club londonien a maintenant les moyens de ses ambitions. Si Bukayo Saka, Martin Ødegaard ou encore William Saliba sont les têtes de gondole de cette formation, Arteta peut aussi compter sur un effectif particulièrement bien garni et performant, avec notamment l’étincelant Gabriel Martinelli, le roc Gabriel et le supersub Leandro Trossard. Mais problème, ce groupe manque cruellement de joueurs d’expérience dans la plus prestigieuse des compétitions européenne. Seuls sept d’entre eux – Jorginho, Kai Havertz, Gabriel, Gabriel Jesus, Thomas Partey, Mohamed Elneny et Oleksandr Zintchenko – ont disputé plus de 10 matchs de Ligue des champions.
Si Gabriel et William Saliba devaient décrire l'autre en un seul mot… 👀
Et vous, un mot pour décrire les deux défenseurs centraux d'Arsenal❓#ARSBRE | #PremierLeague pic.twitter.com/FM08ngGKc6
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) March 9, 2024
L’heure du changement de dimension ?
Si cette perspective peut paraître inquiétante, William Saliba ne semble pas être perturbé pour autant : « On est jeunes, mais certains l’ont déjà gagnée, donc on prend de l’expérience. À ce stade, c’est le plus gros match de la saison, c’est un gros test pour nous. » Questionné quelques secondes plus tard sur les objectifs de la fin de saison d’Arsenal, l’international français répond sans hésiter : « Gagner la Ligue des champions et la Premier League, facile. » Pour ça, il faudra d’abord mater les Dragons à l’Émirates Stadium ce mardi soir. Petite pointe d’optimisme pour les supporters : la dernière fois qu’Arsenal a atteint les quarts de finale, en 2010, c’était aux dépens du FC Porto. Après avoir pris l’eau à l’aller (défaite 2-1), les Gunners, encore sous la houlette d’Arsène Wenger, avaient dévoré les Portugais à Londres (5-0). De bon augure.
Par Thomas Morlec