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Arsenal, le schizophrène

Par Paul Piquard
Arsenal, le schizophrène

À voir la destruction opérée par Arsenal sur Manchester United, on se dit que cette équipe a tout pour jouer le titre. Seulement, les observateurs d'Arsenal savent que l'inconstance fait partie de l'ADN des Gunners ces dernières années. Tentative d'explication.

L’espoir mancunien aura duré 7 minutes. Le temps de voir des Gunners affamés leur sauter à la gorge d’entrée de jeu, et de frapper, vite, mais surtout fort, à la manière d’un Mike Tyson des grandes heures. 12 minutes plus tard, Arsenal, toujours aussi entreprenant, enfonçait le clou par Alexis Sánchez. K.O technique. Circulez, il n’y a rien à voir. Si le Chilien, auteur d’un doublé, est objectivement l’une des trois meilleures individualités offensives de Premier League, avec Agüero et Hazard, c’est toute la performance collective déployée par les Gunners qui est à saluer aujourd’hui. Hyper agressifs dès le coup d’envoi, chose rarement vue dans les gros matchs du côté de l’Emirates, les hommes de Wenger ont semblé remporter tous leurs duels en première période. Et si mettre une Madjer dans un angle fermé et trouver la lucarne d’une frappe sèche à l’entrée de la surface ne sont pas donnés à tout le monde, même au plus haut niveau, les locaux ont laissé une impression de domination qui a laissé tout le monde sans voix. Mais alors, comment cette équipe peut-elle s’incliner face à l’Olympiakos ou le Dinamo Zagreb, puis faire valser l’un des favoris au titre dans un laps de temps si court ? Et surtout, l’équipe de Wenger est-elle capable de répéter ce genre de performances tous les week-ends, histoire de devenir la machine de guerre tant espérée par les supporters ?

Le carré magique des Gunners

Au sortir du match, l’Alsacien esquissait un début de réponse : « Écoutez, j’ai entraîné beaucoup d’équipes fortes, et je n’ai jamais eu une équipe qui parvenait à enchaîner soixante matchs au même niveau. Et nous devons l’accepter. Nous sommes tous des êtres humains. Là où nous sommes peut-être coupables, c’est de s’être dit que cela ferait l’affaire contre l’Olympiakos et peut-être qu’il nous a manqué un peu de discipline. » La discipline, un ingrédient essentiel pour profiter des faiblesses de l’adversaire. Un adversaire qui, justement, en manquait cruellement dimanche. Ainsi, derrière la paire Carrick-Schweinsteiger, les Gunners ont pu profiter quarante-cinq minutes durant d’un espace qui ressemblait à une autoroute à cinq heures du matin. Impensable. Sur les côtés, Young qui, au vu de la non-performance défensive de Memphis et de son poste de formation, peut avoir quelques excuses, mais surtout Darmian ont laissé également deux boulevards dans leur dos. Du pain béni pour le quatuor Sánchez-Özil-Ramsey-Walcott, mais aussi pour Bellerín, qui ne s’est pas fait prier pour gambader librement dans son couloir et apporter le surnombre sur chacune des offensives des Gunners.

Savoir gérer un résultat

Remontée de balle ultra-rapide et précise, élimination de l’adversaire direct, combinaisons dans les petits espaces… Arsenal possède peut-être l’un des quatuors offensifs les plus létaux lorsque l’adversaire n’est pas tactiquement rodé sur les phases défensives, et que les espaces se font abyssaux. À y regarder de plus près, les quatre revers concédés par les Gunners cette saison (West Ham, Chelsea, Zagreb, Olympiakos) reposent plus ou moins sur les mêmes bases : un adversaire au plan tactique parfaitement mis en place, une base défensive basse et solide et des coups de poignard assénés en contre ultra-rapides ou sur coups de pied arrêtés. Comme si cette équipe savait attaquer, à fond, ou subir, sans jamais savoir se montrer patiente, faire tourner et gérer parfaitement un résultat. Le propre des très grandes équipes, en somme.

Réagir, avant tout

Et si le problème était avant tout dans la tête ? Après le match, une petite tirade lâchée par Arsène Wenger après l’évocation de la défaite face à l’Olympiakos trahissait l’un des maux récurrents des Gunners : « N’oublions pas que samedi dernier nous avons gagné 5-2 à Leicester, aujourd’hui nous avons battu Manchester United 3-0. Toutes nos réponses et nos réactions sont bien entendu toujours très fortes, mais nous avons montré que nous avons un esprit incroyable dans l’équipe. Parce que pour répondre de cette manière, après ce qu’il nous est arrivé, vous devez avoir un état d’esprit exceptionnel. » Réponse, réaction. Et non pas initiative, prise de risque, action. Les trois mots, et éléments, qui ont fait de ce match face à Manchester United le succès flamboyant de dimanche. Comme si, au fond, cette équipe d’Arsenal ne parvenait à se sublimer qu’en réaction à ses propres échecs. Que sa force principale était de répondre aux critiques que ses propres échecs précédents ont logiquement nourries. Comme s’il fallait s’entailler le doigt soi-même, pour se prouver à quel point l’on sait parfaitement désinfecter une plaie et poser un pansement. Quelque part, malheureusement pour ses fans, cette équipe a des airs de schizophrène. Une maladie qui, pour le coup, est compliquée à soigner.

Dans cet article :
La lettre à Olise
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Par Paul Piquard

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