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Arsenal et la clé SOL
La nouvelle triplette Alexis Sánchez-Mesut Özil-Alexandre Lacazette semble avoir le potentiel pour guider les Gunners vers les sommets. Encore faut-il qu’elle en ait vraiment envie.
Le saviez-vous ? Olivier Giroud a mal à l’adducteur droit et ne sera pas disponible pour la périlleuse réception de Tottenham samedi, à l’Emirates. Mais à Arsenal, tout le monde s’en fout. Pourquoi ? Parce que désormais, les Gunners comptent sur leur trio Alexis Sánchez-Mesut Özil-Alexandre Lacazette pour tout péter, y compris la défense des Spurs, deuxième meilleure arrière-garde du Royaume (sept buts concédés en onze journées, ndlr). Et, promis, ça va carburer.
Effectivement, l’association a tout de la bonne idée offensive sur le papier. Que ce soit en 3-4-3 ou en 4-3-3 (Özil à droite, Sánchez à gauche, Lacazette dans l’axe), en 4-2-3-1 (Sánchez à gauche, Lacazette dans l’axe, Özil derrière lui) ou même en 3-5-2 (Sánchez-Lacazette en pointe, Özil derrière eux), la triplette offre une certaine gueule. De celle que les défenseurs adverses redoutent, fatigués d’avance de devoir courir après l’attaquant ou derrière le ballon. Au-delà du talent intrinsèque de chacun, les courbes de l’Allemand semblent complémentaires de l’activité incessante et des mouvements du Chilien, eux-mêmes facilités par la puissance et le goût du jeu du Français. Et puis, les trois bonhommes ont un point commun : ils aiment toucher le ballon, évoluer dans une équipe de possession et gâter les supporters.
Deux matchs, trois buts, trois assists, six points
Pour le moment, Arsène Wenger n’a aligné d’entrée sa triplette qu’à deux petites reprises, en raison notamment des absences répétées de Sánchez et Özil. Pour un résultat plutôt prometteur. Le 22 octobre, Arsenal, disposé en 3-4-3, a explosé Everton sur son propre terrain (2-5), avec un but pour chaque élément de sa ligne offensive, une passe décisive signée Özil, une autre Sánchez. Il n’en fallait pas plus pour que le meneur de jeu, plus ancien du club parmi eux, fasse part de son enthousiasme sur SFR Sport : « On est très contents que ça ait si bien fonctionné entre nous. Tous les trois, on met nos qualités au service de l’équipe et du jeu. J’espère que ça va continuer à l’avenir, qu’on sera capable de marquer des buts et de donner beaucoup de passes décisives. » Une semaine plus tard, toujours en 3-4-3, les Gunners sont venus difficilement à bout de Swansea, à l’Emirates Stadium (2-1), sans qu’aucun des trois de devant ne trouvent la faille (seul Özil s’est montré décisif avec une assist). Deux matchs, deux victoires encourageantes donc, mais un panel quantitatif bien trop limité pour tirer des conclusions. Surtout qu’il ne s’agissait que de combats contre de « petits » concurrents.
Lors du duel contre l’ennemi londonien, la donne pourrait être différente. Non pas que le trio SOL – dont les membres semblent se kiffer, en témoignent les nombreuses louanges adressées les uns aux autres – n’ait pas le potentiel ou les compétences pour aller titiller Hugo Lloris. Au contraire. Sauf que… Pour réussir contre de grosses cylindrées, le triangle doit avoir envie. Très envie. Or, depuis le début de la saison, l’investissement d’Özil et celui de Sánchez sont régulièrement remis en question. Pour cause : les deux bonhommes seront en fin de contrat en juin prochain, et une prolongation de bail ressemble pour le moment davantage à une vaste blagounette qu’à une solution probable. Dans ces conditions, et sachant que Manchester City se situe déjà loin devant (à douze points !), pas sûr que les artistes soient ultra motivés à l’idée de se battre pour aller chercher une simple qualification en Ligue des champions. Sans oublier qu’ils ne disposent même pas de C1 cette saison pour se consoler d’un titre de champion d’Angleterre, qu’ils ne gagneront sans doute jamais.
Attention à la LOSE
Lacazette, lui, ne connaît aucun problème de détermination. Il a cependant encore besoin d’un peu de temps pour s’adapter définitivement à la Premier League. Si ses premiers pas s’avèrent excellents (six pions en neuf titularisations), celui qui vient de s’offrir un doublé en équipe de France doit encore apprendre à exister quand son équipe disparaît. Ce qu’il faisait à l’Olympique lyonnais, en somme. Voilà pourquoi Wenger a calmé le jeu entre le succès chez les Toffees et la réception de Swansea. « Sánchez, Özil et Lacazette n’ont aucune garantie, a rappelé le technicien en conférence de presse.À eux de faire en sorte de conserver leur place. » À commencer, s’ils sont titulaires, par ce samedi face à Tottenham. Car après tout, il n’y a pas qu’en alignant Mohamed Elneny qu’on peut transformer le SOL en LOSE.
Par Florian Cadu