- Premier League
- J30
- Arsenal-Man. City (2-2)
Arsenal et City restent dos à dos
Pris à la gorge d'entrée par un Manchester City débridé, Arsenal est finalement revenu dans le match pour décrocher un nul (2-2) qui soignera les regrets. Car oui, d'un côté comme de l'autre, il y avait des balles pour faire plus.
Arsenal 2-2 Manchester City
Buts : Walcott (40e) et Mustafi (53e) pour Arsenal // Sané (5e) et Agüero (42e) pour Manchester City.
Stopper l’hémorragie, avant tout. Il y a des jours où on peut plus, mais où l’on n’ose pas, par peur de tout perdre en oubliant de tout gagner. Face à City dimanche, Arsenal a d’abord baissé sa garde et s’est fait enchaîner. Puis, ce qu’on attendait depuis plusieurs semaines : le caractère et une colère qui se transforme en réaction. Arsène Wenger savait que face à Guardiola, il aurait des espaces et inversement. Voilà ce qu’on a vu pendant une heure et demie dimanche : des lignes desserrées, des défenses fragiles, quelques éclairs, mais surtout une belle pile de regrets. Car, au bout du compte, tout ça s’est terminé sur un nul logique (2-2), mais qui n’arrange personne. L’art de toucher sans abattre.
Des p’tits trous, des p’tits trous, toujours des p’tits trous
Une balade le long de l’Emirates suffisait pourtant à palper l’état d’urgence : des regards fermés, un ciel légèrement voilé et de nouvelles actions emmenées par le mouvement de protestation No New Contract. Le visage affiché par Arsène Wenger au fond de son fauteuil ne poussait pas non plus à se ranger à l’optimisme. Pour Arsenal, la situation était simple : réagir ou chuter en silence. Tout simplement car avant la rencontre, les Gunners restaient sur deux baffes consécutives et, sur le papier, seule une victoire face à Manchester City, redessiné par Guardiola avec Jesús Navas calé en arrière droit et doublement motivé après la défaite de Chelsea samedi, aurait eu le pouvoir de réchauffer les cœurs au moins pendant quelques heures. Problème, le scénario était déjà plus ou moins connu entre deux des plus gros déséquilibrés du Royaume.
Alors, dès les premières minutes, le bordel a pris le pas sur l’organisation : un premier frisson d’Agüero de peu hors jeu, une réaction instantanée de Welbeck et sur un premier bon coup de flair de De Bruyne, Leroy Sané a ouvert le score en rigolant devant Bellerín et Ospina (0-1, 5e). La suite ? City était venu à l’Emirates pour tenir le cou de son adversaire, alors les hommes de Guardiola ont poussé, bien emmenés par un excellent De Bruyne, notamment auteur d’un pétard sur le poteau en début de match. Puis, Arsenal a sorti la tête du bouillon, a vu Alexis Sánchez s’allumer, sa paire de récupérateurs sortir les crocs et l’ensemble de son collectif croquer doucement Navas avant d’égaliser par Walcott (1-1, 40e), bien aidé par un mauvais alignement de Clichy. Un sourire éphémère, car deux minutes et dix secondes plus tard, Agüero a pété le moral de Koscielny (1-2, 42e) après une perte de balle horrible d’Özil. Difficile à avaler, mais enfin équilibré.
L’angoisse et l’ambition
Voilà comment, au milieu du rythme élevé, une vraie bataille s’est organisée, laissant dès la pause Laurent Koscielny et Raheem Sterling sur le carreau. La maîtrise, elle, n’a jamais vraiment changé de mains, Leroy Sané continuant à dicter le tempo derrière les platines et Agüero collant un gros frisson dans le dos d’Ospina dès le retour des vestiaires. Pour les Gunners, revenir reviendrait alors à sortir les tripes et faire parler le cœur. Et quand on laisse tout seul un enragé, il peut faire des dégâts, comme on l’a vu avec Mustafi sur corner (2-2, 53e). Ce match a été à la fois bizarre et incertain, capable de basculer dans une dimension où la raison n’a pas une grande place. City a alors de nouveau poussé, sur une flèche de Fernandinho à l’heure de jeu ou par les mouvements oppressants d’Agüero sur la dernière ligne rouge, et Arsenal a attendu pour piquer en contre, Wenger lançant Giroud et Iwobi dans la dernière demi-heure. Un nul n’arrangeait personne et on s’attendait alors à voir plus de risques dans une fin de partie où l’angoisse a bouffé l’ambition et où Özil a eu une balle de 3-2 sur une remise pourlingue d’Otamendi. Les Gunners ont limité la casse, vu Iwobi s’essayer de loin lors des dernières foulées, mais manqué l’occasion de grappiller des points sur Manchester United. City, de son côté, revient à un point de Liverpool et n’a plus qu’un nom dans le viseur : Chelsea. Rendez-vous mercredi.
Par Maxime Brigand