- Premier League
- J17
- Arsenal-Man. City (2-1)
Arsenal donne la leçon à City
Solide tactiquement et réaliste en première période, Arsenal confirme sa place de dauphin avec une victoire facile face à Manchester City (2-1). Özil a une nouvelle fois régalé l'Emirates, alors que Giroud a inscrit son dixième but de la saison.
Arsenal FC 2-1 Manchester City FC
Buts : Walcott (32e) et Giroud (45e) pour Arsenal // Y. Touré (82e) pour City
Ils s’observent, se testent. Kevin De Bruyne, parfaitement décalé par Agüero dans la profondeur, file même une petite frayeur aux supporters d’Arsenal présents à l’Emirates. Manchester City en est déjà à sa sixième tentative, alors qu’Arsenal ne s’est pas approché une seule fois du but de Joe Hart. Mesut Özil n’arrive pas, jusqu’ici, à trouver le décalage, à casser la solide ligne défensive installée par Pellegrini. Mais l’Allemand a trouvé la faille, la première, pour servir Theo Walcott à la demi-heure de jeu. Le mouvement n’a duré que trois secondes, le temps pour l’international anglais de se décaler et de nettoyer le petit filet opposé de Hart. L’Emirates se relève de son siège, Arsenal vient de lancer la rencontre. Cette saison, avec les Gunners, c’est une constante. Les hommes d’Arsène Wenger fixent leur rythme, dictent leur match, et ce soir, face à Manchester City, leur calme est resté le même. Et ce, malgré le petit point d’écart qui séparait les deux équipes au coup d’envoi. En clôture de la dix-septième journée de Premier League, Arsenal a envoyé un signe fort à toute l’Angleterre et à son adversaire du soir en le balayant (2-1). Oui, ces hommes-là peuvent être des rois en mai prochain.
Özil, le chef d’orchestre
Avant la rencontre, l’entraîneur de Manchester City, Manuel Pellegrini, parlait d’une rencontre « à six points » . Cet Arsenal-City sentait le soufre, et ce, malgré sa position dans le calendrier. Car s’il restera, après la rencontre, encore 21 matchs à disputer, ces deux équipes savent que l’on peut perdre un championnat durant les fêtes. La clé est donc avant tout de ne pas perdre, et cette ambition se retrouve dans les compositions, Pellegrini préférant par exemple la rigueur de Fabian Delph à la folie de Raheem Sterling, laissé sur le banc au coup d’envoi. Arsène Wenger, lui, a appris de ses erreurs. Il est prêt à accepter de laisser le ballon à son adversaire, prêt à des phases de souffrance comme Arsenal avait su le faire contre Manchester United en octobre dernier (3-0). C’est dans cet état d’esprit que les Gunners débutent la rencontre, observant les Citizens, leur laissant même l’utilisation du ballon. City prend en premier la possession du milieu de terrain et s’essaye doucement de loin, sans inquiéter Čech. Manchester City contrôle alors la rencontre, tient la balle et est même tout proche de faire la différence par deux fois grâce à Kevin De Bruyne, très en vue ce soir. On joue la demi-heure de jeu, le Belge vient de gâcher un deux-contre-un face à Petr Čech. Sur le contre qui suit, Arsenal va enfin accélérer, trouver pour la première fois la profondeur et ouvrir le score sur une merveille de Walcott. La rencontre vient alors de dépasser le stade de l’observation tactique pour grimper d’un cran. Les Gunners prennent le dessus grâce à la justesse de son duo du moment Ramsey-Özil et parviennent à planter un second couteau dans le dos de la défense de City, juste avant la pause. Servi par la quinzième offrande de la saison d’Özil, Olivier Giroud n’a plus qu’à ajuster Hart d’une frappe croisée.
Une défense sans Kompany
Au retour des vestiaires, Pellegrini décide alors de changer ses ambitions de départ. Le Chilien raye de ses plans la guerre pour la conservation du ballon pour tenter des choses et offrir plus d’espaces à Sergio Agüero, titulaire ce soir après plusieurs semaines d’absence. Sterling fait son entrée à la place de Delph mais la seconde période repart sur les mêmes bases avec des Gunners qui laissent la balle à des joueurs de Manchester qui ne savent pas quoi en faire. Arsenal contrôle et pique en contre, alors que la défense de City commence à plier. Plus que jamais, l’absence de Kompany est un handicap dans le onze de Pellegrini, et Campbell, par deux fois, est tout proche d’inscrire le troisième but londonien. Joe Hart sauve une nouvelle fois les siens devant Ramsey, seul au point de penalty après un mouvement à trois superbe entre Özil, Campbell et le milieu gallois.
Sur le bord de la pelouse, Manuel Pellegrini se pose beaucoup de questions, fait sortir Agüero et se rend compte de son mauvais pari tactique. En souhaitant opter pour la conservation du ballon au coup d’envoi, le coach chilien s’est finalement fait prendre à son propre jeu face à l’intelligence des cerveaux londoniens. Le milieu de City est éteint alors qu’Arsenal n’arrive pas à tuer la rencontre. Au point de se faire punir à huit minutes de la fin sur une merveille de frappe de Yaya Touré. Manchester City croit alors en sa chance face à des Gunners qui lèvent doucement le pied dans une rencontre qu’ils maîtrisaient. L’Emirates baisse le volume, Arsène Wenger se lève de son banc pour veiller sur les dernières minutes, pendant que Touré est tout proche d’un doublé. Arsenal souffre pour la première fois de la rencontre, mais tient sa quatrième victoire consécutive de la saison. City, de son côté, malgré dix minutes de jeu en fin de match, reste à six points de Leicester et continue de poser beaucoup de questions à une semaine d’un déplacement déjà décisif dans les Midlands.
Par Maxime Brigand