- Angleterre
- 24e journée
- Chelsea-Arsenal (2-2)
Arsenal arrache un nul inespéré à Chelsea
Réduit à dix et longtemps derrière au score, Arsenal est allé chercher un nul aussi inespéré qu'immérité sur la pelouse de Stamford Bridge, mardi soir (2-2). Les Gunners peuvent remercier un Leno brillant, un Kanté glissant et un David Luiz encombrant, bien inspiré de se faire expulser.
Chelsea 2-2 Arsenal
Buts : Jorginho (28e, s.p.) et Azpilicueta (84e) pour les Blues // Martinelli (63e) et Bellerín (87e) pour les Gunners
Longtemps, cela aura été un match sans vie, qui aurait dû laisser Arsenal repartir avec les fesses rouges et Chelsea filer avec trois points dans les poches. Mais la Premier League est imprévisible. Aussi imprévisible qu’une glissade coupable de N’Golo Kanté et qu’une frappe millimétrée du gauche en toute fin de match d’Héctor Bellerín dans le petit filet de son compatriote Kepa. Au terme d’une deuxième mi-temps folle, Arsenal a accroché Chelsea, mardi soir, sur la pelouse de Stamford Bridge (2-2), s’offrant un point qui ne donne toutefois que peu d’illusions sur un niveau une nouvelle fois inquiétant. Mais qui rassure, un peu, sur le mental d’une équipe qui, si elle doit mourir, s’est rappelé qu’elle pouvait aussi le faire avec les armes à la main.
Sans David Luiz, c’est plus facile
Comme souvent ces derniers mois, surtout face aux gros, Arsenal s’était pourtant rapidement résolu à subir. Et, une fois de plus, la défense bricolée des Gunners — surtout la charnière centrale Luiz-Mustafi, déjà pas bien brillante sur le papier — prouvait autant sa faiblesse que sa totale inadaptation au plus haut niveau. En début de match, c’est l’échine bien courbée que les Gunners faisaient face aux vagues offensives, dynamiques, mais peu assurées, des Blues. D’une attaque bleue sans génie à une défense rouge sans autorité, la partie de ping-pong a rapidement montré ses limites. Chelsea usait bien vite d’un point faible clairement identifié : le côté gauche des Gunners, où le jeune Saka subissait les accélérations cassantes de Callum Hudson-Odoi. Arsenal résistait fébrilement, jusqu’à la 26e minute, moment choisi par David Luiz pour se la jouer Fede Valverde sur un Tammy Abraham qui filait au but… sauf qu’il restait 65 minutes de jeu, qu’Abraham était dans la surface et qu’il venait d’effacer Leno. Donc non seulement le Brésilien a laissé ses coéquipiers à dix, sans aucune forme de contestation possible, mais il n’a absolument pas empêché Arsenal d’accuser un but de retard, puisque Jorginho a facilement transformé le penalty qu’il a causé. Masterclassão.
La folle seconde période
En face, les Blues se sont longtemps contentés de dominer sans forcer leur génie. Avec le recul, sans doute qu’ils auraient dû. Face à des Gunners trop timides en apparence, la rigueur défensive de Chelsea et ses quelques initiatives offensives, butant sur un vigilant et précieux Leno, maintenaient le statu quo et semblaient sécuriser les trois points. Puis, la folie, soudain. Alors qu’Arsenal transperçait la défense des Blues sur l’une de leurs rares offensives, une glissade gerrardesque de N’Golo Kanté permettait à Martinelli de remettre les compteurs à zéro au terme d’un sprint étourdissant, conclu avec sang-froid. Une action qui marquait le réveil d’Arsenal et le départ d’une dernière demi-heure de folie, avec deux buts inscrits dans le money time, dont un délice d’égalisation à la 87e signé Bellerín. Malgré sa défense en lambeaux, un beau mental et un Leno une nouvelle fois brillant ont maintenu à flot le bien frêle esquif Arsenal. L’honneur est sauf, pour le moment : à Stamford Bridge, c’est plus Chelsea qui a perdu des points qu’Arsenal qui en a gagné, miraculeusement. La leçon est cruelle pour les hommes de Lampard, qui doivent tuer ces matchs qu’ils ont en mains. Ceux d’Arteta, eux, semblent bien à leur place au dixième rang de cette Premier League.
Chelsea (4-3-3) : Kepa – Azpilicueta, Rüdiger, Christensen, Emerson – Kanté (Mount, 69e), Jorginho, Kovačić (Barkley, 66e) – Hudson-Odoi, Abraham, Willian (Batshuayi, 79e). Entraîneur : Frank Lampard.
Arsenal (4-2-3-1) : Leno – Bellerín, Mustafi, Luiz, Saka – Xhaka, Torreira – Pépé (Holding, 81e), Özil (Guendouzi, 55e), Martinelli (Willock, 90e+1) – Lacazette. Entraîneur : Mikel Arteta.
Résultats et classement de Premier LeaguePar Alexandre Aflalo