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Arsenal, 13 ans de défaites en Ligue des champions
Une finale (2006), une demie (2009), quatre quarts (2001, 2004, 2008 et 2010) et surtout 7 huitièmes (2002, 2003, 2005, 2007, 2011, 2012, 2013). Les Gunners de Wenger sont bien plus réguliers que le Barça, le Bayern ou Chelsea quand on parle de désillusion européenne. Ce soir, comme depuis 14 ans, Arsenal semble parti pour sombrer trop tôt. Retour sur un parcours européen aux allures d'éternel recommencement.
2000-2001 : Coupés par Cúper
À une époque où les Gunners ne sont pas encore « baby » , où l’étiquette du « loser magnifique » n’est pas encore accolée aux basques des hommes d’Arsène Wenger et où des joueurs anglais ont encore le droit de fréquenter la pelouse d’Highbury, la bande à Henry, Pirès et Viera est déjà capable de se ramasser. Mais avec classe. Après avoir emporté son quart de finale aller contre Valence(2-1), Arsenal se fait gentiment sortir au retour. Pas de déroute, pas de cris, pas de larmes, mais une élimination pépère, presque logique dans la fureur de Mestalla (1-0). La faute à une passe déc’ de Jocelyn Angloma putain.
2001-2002 : Le malaise turinois
C’était au temps de la double poule. En ces temps-là, la qualif’ pour les quarts était actée avant Noël. Dans un groupe de costauds, au bout de l’épuisement et après douze matchs contre six adversaires différents, Arsenal va finalement tomber. La faute à La Corogne de Makaay et Naybet beaucoup, au Leverkusen de Ballack et Ramelow un peu, mais aussi et surtout au penalty manqué par Henry lors du dernier match à la Juventus. Foutu Stadio delle Alpi.
(à voir après 4,40)
2002-2003 : Le chant de Cygan
Incapable de gagner le moindre match à Highbury, battu par l’AJA de Kapo, Boumsong et Fadiga (1-2) au cours de la première phase avant d’être éliminé dans un groupe composé de l’Ajax, de l’AS Rome, et de Valence, Arsenal ne méritait sans doute pas mieux qu’une élimination précoce à l’automne 2003. En pleine furie Van Nistelrooy avec Manchester United, les Gunners peuvent compter sur Thierry Henry, mais doivent composer avec Pascal Cygan. CQFD
2003-2004 : Invincibles mais vaincus
À quelques semaines d’un record d’invincibilité en championnat qui s’apprête à faire date, Arsenal va pourtant tomber contre un Chelsea boosté par l’arrivée quelques mois plutôt de Roman Abramovitch. Pas encore de Drogba, mais un renouvellement d’effectif complet qui permet aux Blues de briller sur la scène européenne. Geremi, Duff, Mutu, Joe Cole, Crespo, Veron, Makelele et Parker s’amusent ainsi à chambouler une première fois les plans de Wenger. Dans le même temps, et avant de s’envoler pour Londres, Didier Drogba se chauffait tranquille contre l’Inter et Newcastle avec l’OM.
2004-2005 : Demichelis était trop fort
Après s’être éclaté contre Rosenborg, le Pana et même le PSV, Arsenal découvre le haut niveau dès les huitièmes de finale. Quoique. Avec un milieu Hasan Salihamidzic, Torsten Frings, Martin Demichelis, le Bayern c’est déjà Hollywood, mais pas encore le Barça. Ça reste amplement suffisant pour fesser des Gunners en mode perdition et fin de génération dorée dès la manche aller (3-1). Pour l’honneur et parce qu’Arsène a toujours aimé les victoires sans suite, Henry sauvera la mise au retour (1-0).
2005-2006: La détresse de Pirès
Après un parcours parfait, qui les a vus dominer l’Ajax en poule, puis éliminer coup sur coup le Real Madrid, la Juventus, puis le Villarreal de Manuel Pellegrini en demi-finale, les Gunners atteignent pour la première fois de leur histoire la finale de la Ligue des champions. À Saint-Denis, les Gunners affrontent le Barça de Ronaldinho, et cela commence mal pour eux. Jens Lehmann manque sa sortie sur Eto’o, et se fait logiquement expulser, dès la 18e minute. À 10, les hommes de Wenger vont tout de même réussir à ouvrir le score, sur une tête de Sol Campbell (1-0, 36′). La deuxième mi-temps est à l’avantage des Blaugrana, qui vont attendre le dernier quart d’heure pour planter leurs couteaux dans le dos des Gunners. Eto’o (1-1, 75′) puis Belletti (1-2, 80′) douchent les derniers espoirs londoniens en mettant un terme à la plus belle épopée européenne des Londoniens. Assurément la défaite la plus cruelle. Robert Pirès en cauchemarde encore.
2006-2007 : Cocu par Alex
Parce qu’Alex a un jour eu 25 ans et que Cocu a toujours été plus manieur de ballon que meneur d’hommes, le PSV Eindhoven se révèle un os trop difficile à ronger pour cet Arsenal-là. La faute à Adebayor plus qu’à Gomes, à Lehmann plus qu’à Alex. Bref, une histoire de gardien sans mains, sans tête et sans idées qui allait faire d’Arsenal la mauvaise surprise de ces huitièmes de finale. Défaits à l’aller (1-0), les Gunners ne peuvent faire mieux qu’un nul à la maison (1-1). Le début d’une longue agonie. Déjà.
2007-2008 : Flashé par Babel
Quand Walcott déboule plein axe à la 84e minute de ce match de dingue, Usain Bolt n’est même pas encore champion olympique et Arsenal parti pour sortir Liverpool dans l’enfer d’Anfield. Oui, mais non. Après qu’Hyypiä et Torres ont fait parler leurs tignasses blondes, c’est au tour du prometteur Ryan Babel d’éclabousser Kolo Touré et Arsenal de sa pointe de vitesse. Au bout d’un des quarts les plus haletants de la décennie, Arsenal est éliminé (1-1, 2-4). Mort avec ses idées, mais mort quand même.
2008-2009: La plus pédophile
Trois ans après leur défaite en finale, les Gunners sont de retour en demie, face à leur rival mancunien. S’ils s’inclinent sur la plus petite des marges à Old Trafford, sur un but de John O’Shea, les Gunners sont prêts à en découdre au retour, à l’Emirates Stadium. Mais ce soir-là, Cristiano Ronaldo est tout simplement inarrêtable. Sur un nuage, le Portugais commence son festival en offrant une passe décisive à Park Ji-Sung. Trois minutes plus tard, le récital continue avec un coup franc direct, de 35 mètres. En seconde période, C-Ron est à l’origine et à la conclusion d’un contre supersonique, pour le troisième but des Red Devils. Le penalty inscrit par Van Persie n’y changera rien, les Gunners sont tombés ce soir-là contre un extraterrestre. Des hommes contre des enfants, comme dira un Patrice Évra chambreur, prémisse de ses joutes verbales futures.
2009-2010 : Punis par Messi
Après être sorti d’un groupe plutôt aisé, et avoir étrillé Porto en huitième, Arsenal tire un Barça ultra-favori de la compétition en quart de finale. Rapidement menés à l’Emirates, grâce à un doublé d’Ibrahimović, les Gunners trouvent les ressources pour arracher le nul, et conserver des chances de créer l’exploit. Un exploit qui se dessine doucement lorsque Bendtner ouvre le score au Camp Nou, à la 18e minute. C’est le moment que choisit Messi pour s’énerver. Un coup du chapeau avant la mi-temps pour calmer tout le monde, puis un dernier but en toute fin de rencontre pour un quadruplé inédit à ce stade de la compétition. Pas de regrets pour les Gunners, ce soir-là, Dieu était argentin.
2010-2011 : Le rouge de la honte
Un an après le récital de Messi, Gunners et Blaugrana se retrouvent, en huitième de finale cette fois. À l’aller, les hommes de Wenger réussissent à s’imposer, 2-1, et se rendent à Barcelone en position de qualifié. Si Messi a réussi à ouvrir le score, l’espoir renaît après un but contre son camp de Busquets. Les Gunners tiennent alors le match nul synonyme de quart de finale, mais un fait de jeu va faire basculer la rencontre. Hors-jeu, Van Persie, qui n’a pas entendu le sifflet de l’arbitre, frappe au but et se fait exclure assez inexplicablement. Xavi, puis Messi sur penalty, tirent un trait sur la campagne des Gunners. La défaite la plus dure à avaler.
2011-2012 : La vraie-fausse remontada
Dérouillé par un Zlatan suractif, un Robinho inspiré et Boateng encore en mode missile à San Siro (4-0), Arsenal n’a plus grand-chose à espérer d’une manche retour qui sent la prestation tristounette. Sauf qu’après 45 minutes, les flèches d’Arsène ont touché par trois fois la cible d’Abbiati (0-3). On pense l’impossible en train de se produire sous nos yeux. C’était sans compter sur une deuxième période cocoonée par un Gervinho boudeur et un Arsène suicidaire. En quinze minutes, l’Alsacien fait entrer Park et Chamakh. Une vraie fausse bonne idée.
2012-2013 : La vraie-fausse remontada (Acte II)
Après être sortis 2es de leur groupe derrière un surprenant Schalke 04, les Gunners affrontent un Bayern Munich qui effraie déjà l’Europe en huitième de finale. Fébriles à domicile, les Gunners encaissent un 1-3 et on se dit que l’affaire est pliée pour les Bavarois. Oui, mais Giroud se charge de distiller le doute dans les têtes bavaroises en ouvrant le score dès la 3e minute au match retour. Les Gunners tiennent tête au Bayern et inscriront même un deuxième but à la 85e minute, par Koscielny. Trop tard, les Gunners sont éliminés à la différence de buts, mais rentrent chez eux la tête haute. Comme (trop) souvent.
Par Martin Grimberghs et Paul Piquard