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Arrestations : la FIFA dans la tourmente
Les autorités suisses, sous l'égide du FBI, ont procédé à l'arrestation de 9 officiels de la FIFA ce mercredi matin. Ce beau monde serait accusé de blanchiment, détournement de fonds et rackets sur des compétitions de la zone CONCACAF. Une autre enquête vise les conditions d'attribution des Coupes du monde 2018 et 2022. D'où un joli scandale en prévision.
L’hôtel Baur-au-Lac du Zurich préparait encore le petit-déjeuner lorsque les autorités suisses ont débarqué. Très peu pour y savourer un jus d’orange, mais plutôt pour tenter de mettre fin à la boulimie de certains officiels de la FIFA, réunis dans l’établissement cossu afin de participer à l’assemblée annuelle de l’organisation du football mondial. Au total, neuf personnes, majoritairement des dirigeants de fédérations de la zone CONCACAF, ont été escortées derrière des draps blancs jusqu’aux véhicules de la police suisse. Ils devront répondre des chefs d’accusation suivants : blanchiment, racket et détournements de fonds. Un véritable coup de tonnerre à quelques jours de la réélection attendue de Sepp Blatter à la présidence de la FIFA, mais aussi pour l’organisation, qui n’a jamais autant semblé menacée.
14 personnes impliquées
Conduite par le FBI, qui a demandé l’extradition des concernés, l’enquête sonne le glas pour de nombreuses personnalités importantes de la FIFA. Selon le New York Times, qui rapportait ce mercredi matin l’affaire, Jeffrey Webb, président de la CONCACAF, son prédécesseur Jack Warner, Eugenio Figueredo, exécutif de la Fédération uruguayenne, Eduardo Li, président de la Fédération costaricienne, Julio Rocha du bureau de développement de la FIFA, Rafael Esquivel, président de la Fédération vénézuélienne, José Maria Martin, membre du comité FIFA d’organisation des tournois olympiques et ancien président de la confédération brésilienne, Nicolas Leoz, ancien président de la CONMEBOL, et Costas Takkas, attaché du président de la CONCACAF et ancien secrétaire général de la FIFA, sont actuellement entre les mains des autorités. À côté de ces prises « directes » , l’enquête du FBI vise 5 personnalités ayant négocié des opérations marketing ou obtenu des droits de diffusion. Le bureau fédéral de la justice suisse affirme que près de 100 millions d’euros auraient été versés aux membres arrêtés de la FIFA par ces autres inculpés, en échange de contrats de diffusion et sponsoring. Selon les éléments rapportés par le Times, ces sommes auraient été attribuées en marge de la Gold Cup, de la Copa América, de la Copa Libertadores Libertadores, mais aussi lors du choix de l’organisateur du Mondial 2010.
Les Coupes du monde 2018 et 2022 également visées
Si le FBI conduit les investigations, il le ferait essentiellement sur la base des enregistrements de Chuck Blazer. Ancien officiel de la zone CONCACAF, pincé pour certaines opérations frauduleuses en 2011, il collaborait depuis avec le service américain en enregistrant les réunions, comme le révélait le New York Daily News il y a quelques mois. Des perquisitions au siège de la CONCACAF en Floride seraient d’ailleurs actuellement en cours. Parallèlement, une enquête menée par la Suisse cette fois concerne le processus d’attribution des Coupes du monde 2018 et 2022 et d’éventuelles corruptions et malversations y étant liées. En conférence de presse, Walter de Gregorio, le porte-parole de la FIFA, a affirmé ne rien savoir de plus qu’indiqué par l’acte d’accusation émis par la justice américaine. Il a également précisé que Jérôme Valcke, mais surtout Sepp Blatter, soutenu mordicus par la CONCACAF de par le temps, n’étaient pas concernés par la procédure actuellement en cours. Une posture fixe en attendant les autres développements de la journée. Une journée pas comme les autres pour la FIFA, qui affronte sans aucun doute l’un des moments les plus tourmentés de son histoire.
En bref :
Une procédure menée par le FBI, en collaboration avec les autorités suisses. Les écoutes effectuées par Chuck Blazer auraient servi de base aux investigations pour : blanchiment, racket, et détournements de fonds concernant 14 personnes : officiels de la FIFA et personnes liées au marketing et à la diffusion des compétitions de la zone CONCACAF et la Coupe du monde 2010. Autre procédure menée par le département de la justice suisse pour les conditions d’attribution des Coupes du monde 2018 et 2022.Retrouvez notre grande enquête sur Sepp Blatter dans le SO FOOT #126
Par Raphael Gaftarnik