S’abonner au mag
  • France
  • CFA
  • Arles-Avignon

Arles-Avignon, l’adieu aux larmes

Par Maxime Brigand
4 minutes
Arles-Avignon, l’adieu aux larmes

C'était le rêve de quatre hommes. En 2009, l'Athletic Club Arlésien devenait l'Athletic Club Arles-Avignon avec des matchs au Parc des sports d'Avignon et une vie à Arles. Une double vie passionnée qui vient d'éclater en vol sous la pression castratrice des instances nationales et qui se règle désormais derrière les barres des tribunaux. Générique de fin.

Au bout du fil, le silence. Personne ne souhaite s’exprimer, personne n’est présent ou ne souhaite se rendre disponible. L’heure est trop grave. Rien, pas un mot. On ne vit que sur un souvenir désormais. « Depuis une semaine, le président Salerno est passé nous voir une fois, mais depuis, personne, lance, inquiet, Victor Zvunka, l’entraîneur de l’équipe première d’Arles-Avignon. On va retourner au stade ce matin, faire notre travail, on va voir ce qu’il va se passer, et vendredi, on attendra les réponses du tribunal de commerce d’Avignon qui tranchera sur notre avenir. Professionnellement, pour nous, c’est terminé. » Il y a quelques jours, le tribunal administratif de Paris n’a pas dérogé à la règle tacite qui glisse de la DNCG à la FFF en passant par le CNOSF : Arles-Avignon est interdit d’intégrer le championnat de National, où il a sportivement sa place, doit rester dans le groupe C de CFA et doit oublier son statut professionnel. « On nous a coupé les jambes. Et comme on avait encore les bras qui bougeaient, on nous a tout arraché » , commente, amer, Patrick Chauvin, ancien président du club pendant douze ans, ex-joueur de la maison et aujourd’hui premier adjoint à la mairie d’Arles.

La lettre au père Noël

Trente points, sept petites victoires, Pascal Chimbonda, Gaël Givet, Mamadou Niang. Voilà le bilan du dernier chapitre arlésien écrit l’an passé. Dernier de Ligue 2, Arles-Avignon est relégué en National. Marcel Salerno, le président du club, souhaite prendre du recul et mettre de côté le football. Comme le football français en a désormais l’habitude chaque été, rien ne va se passer comme prévu. C’est une partie du charme, c’est aussi une partie du drame. L’AC Arles-Avignon reçoit une série d’avis négatifs de la part des différentes instances nationales, ces dernières jugeant le dossier du club trop fragile. Marcel Salerno revient, le retravaille et cherche à comprendre. En réalité, tout le monde cherche à comprendre. Patrick Chauvin, à l’origine de la fusion entre Arles et Avignon en 2009 reprend : « Il y a beaucoup de tristesse et d’incompréhension. Tout le monde est touché. J’ai appelé la FFF il y a une semaine, on ne m’a donné que des réponses évasives. Pareil à la Ligue Méditerranée. On avait le cancer, maintenant on a le sida. On ne peut plus avancer. »

Selon la DNCG, Arles-Avignon aurait procédé à une augmentation de capital après la date limite fixée par la brigade financière. La Fédération a validé, le CNOSF aussi et le 31 juillet dernier, après une rétrogradation en CFA, Marcel Salerno a annoncé le redressement judiciaire du club. « Aujourd’hui, on va continuer à se battre, affirme Patrick Chauvin. Mais on se bat contre le vent. On va aller à la Fédé cette semaine, on veut exprimer nos souhaits. On a les moyens financiers pour jouer dans n’importe quelles divisions, en National, en CFA ou en CFA 2. Le problème, c’est qu’aujourd’hui, on ne peut pas signer de contrat professionnel. » Il y a quelques semaines, dans un dernier espoir, Marcel Salerno a même écrit une lettre manuscrite à Noël Le Graët.

Des minots et des chômeurs

La barrière est solide et la réponse unanime. On assiste bien à la fin du club d’Arles-Avignon. La structure va devoir se reconstruire, à Arles, et une fois le dossier réglé, Marcel Salerno devrait quitter son poste. Le football aussi. Sportivement, on ne sait pas où l’on retrouvera l’ancien hôtel sportif des Angelos grecs, de Camel Meriem, pour ne citer qu’eux. Comme Luzenac, renvoyé chez les amateurs ? La solution est évoquée. Pendant ce temps-là, le coach Zvunka prépare ses valises en remplissant ses dernières fonctions. « On ne sait pas tout ce qu’il se passe. Après, de notre côté, on a jamais eu de retard dans nos paies. C’est un énorme gâchis. Trente ou quarante personnes vont se retrouver prochainement au chômage » , détaille l’ancien coach guingampais.

Après trois journées, Arles-Avignon compte trois défaites et aucun but marqué. La rencontre contre Hyères (0-3), à domicile, samedi dernier, était la dernière. L’effectif compte aujourd’hui six joueurs professionnels, dont seulement quatre joueurs de champ. Zvunka affirme « n’avoir jamais vu ça » et a dû aligner les U19 lors de la première journée, avant de faire du bricolage. Le rêve de 2009 est aujourd’hui un souvenir. Le club souhaite maintenant « être respecté » , va écumer les tribunaux avant de se reconstruire. Arles-Avignon est mort, vive Arles.

Dans cet article :
Mondial 2026 : coup de chaud sur le foot !
Dans cet article :

Par Maxime Brigand

À lire aussi
Articles en tendances
21
Revivez Marseille-Monaco (2-1)
  • Ligue 1
  • J13
  • OM-Monaco
Revivez Marseille-Monaco (2-1)

Revivez Marseille-Monaco (2-1)

Revivez Marseille-Monaco (2-1)
11
Revivez le nul entre le PSG et Nantes  (1-1)
  • Ligue 1
  • J13
  • PSG-Nantes
Revivez le nul entre le PSG et Nantes (1-1)

Revivez le nul entre le PSG et Nantes (1-1)

Revivez le nul entre le PSG et Nantes (1-1)

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

C'est une putain de bonne question !

Luis Enrique va-t-il finir 2024 au PSG ?

Oui
Non
Fin Dans 2j
104
105

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

France