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Argentine et Uruguay visent la pole
Les éliminatoires de la CONMEBOL reprennent. En vedette, un prometteur Colombie-Uruguay et une opposition traditionnellement équilibrée entre Argentine et Paraguay. Le Chili, leader, est exempt de cette septième journée. Les deux riverains du Rio de la Plata pourraient en profiter pour prendre la tête du classement.
Barranquilla donne des maux de tête aux Uruguayens. Et les ondulations de Shakira, native de la cité caribéenne, n’y sont pour rien. Le trauma charrua n’est lié qu’à une inquiétante statistique. Dans la chaleur humide de Barranquilla, siège de la rencontre l’opposant à la Colombie, la Celeste a chuté cinq fois, pour une seule victoire. A l’atmosphère étouffante de la ville natale de Shakira, l’Uruguay semble préférer la fraicheur des hauteurs de Bogota. Son équilibré bilan andin l’atteste : une défaite pour une victoire. Alors, le facteur météo pourrait-il influencer à ce point le rendement uruguayen ? Le capitaine, Diego Lugano, presque traité comme un malpropre à Paris, mais qui reste un pilier de sa sélection, préfère ne pas ouvrir le parapluie à excuses. « Nous devons avant tout nous préoccuper de la qualité de l’équipe colombienne, plutôt que du facteur climatique » a déclaré le défenseur central polyglotte. La Celeste peut aussi s’inquiéter de l’absence de Luis Suarez, suspendu pour accumulations de cartons. Pour mettre la balle au fond des filets, la Celeste pourra toutefois compter sur un Forlan rassuré, auteur de ses premiers buts sous les couleurs de l’Internacional le week-end dernier. L’ex de l’Inter devrait être associé à Cavani aux avants-postes.
Falcao dépendance ?
En Colombie, l’espoir porte un nom, celui de Radamel Falcao, étincelant depuis la reprise. En sélection, son dernier but en match officiel remonte toutefois à il y a près d’un an, lors de la deuxième journée des éliminatoires, face à la Bolivie. Comme le souligne justement le quotidien national El Tiempo dans un éditorial, « il faut d’abord que la sélection trouve son style, et l’on pourra alors penser à tirer le meilleur profit de Falcao. » Trouver une solution pour améliorer l’approvisionnement d’El Tigre en bons ballons est l’une des missions de José Pekerman, débarqué en début d’année pour rabattre la Colombie sur la voie de la qualification. Pour le moment, la sélection cafetera pointe à un médiocre sixième rang, à quatre points de l’Uruguay. Un résultat positif lui est donc nécessaire pour entretenir des espoirs de passer un été 2014 au Brésil. Le Paraguay, casse-tête de l’Argentine.
Le duo Messi-Higuain attendu
Comme l’Uruguay, l’Argentine n’a pas les statistiques de son côté. Indiscutable favorite au moment de recevoir, samedi, le Paraguay, l’Albiceleste n’a toutefois plus battu les Guarani à domicile depuis 1973. Près de trente ans. Pour tenter de vaincre le signe paraguayen, Alejandro Sabella devrait miser à Cordoba sur un duo Messi-Higuain, entouré des percutants Di Maria et Lavezzi. Suspendu, Agüero est également blessé, et s’entraîne à l’écart. Autre absence, sans doute plus préjudiciable à l’équilibre de l’équipe, celle de Javier Mascherano. Suspendu lui aussi, le régulateur de l’entrejeu albiceleste sera remplacé par Roberto Braña, un homme de confiance de Sabella, qui a appris à le connaître quand il dirigeait Estudiantes de la Plata. Côté guarani, on compte sur le choc psychologique fréquemment provoqué par un changement d’entraîneur pour se relancer dans la course à la qualification. Licencié début juin, Fernando Arce a été remplacé par l’Uruguayen Gerardo Pelusso, un vieux renard des bancs sud-américains. Depuis le début des éliminatoires, le Paraguay est revenu les mains vides de chacun de ses déplacements.
L’Equateur doit en profiter
Sans faire de bruit, l’Equateur tient pour l’instant son billet pour la Coupe du Monde. Sa quatrième place ne tient qu’à un fil mais ce rang que beaucoup aimeraient tenir rappelle que la Tri est devenue l’une des sélections sud-américaines les plus régulières depuis l’ouverture du XXIe siècle. Deux participations en Coupe du monde (2002, 2006) en attestent. En recevant la Bolivie, l’Equateur, privé de son buteur, Christian Benitez, semble se trouver devant une occasion idéale d’augmenter son capital de trois nouveaux points. Prudent, le Mancunien Antonio Valencia a toutefois tenu à rappeler que la Bolivie, malgré ses quatre maigres points accumulés, était revenue avec un match nul d’Argentine, lors de la troisième journée des éliminatoires. La sélection verte vient d’être reprise en main par l’Espagnol Xavier Azkargorta, le seul à l’avoir qualifiée pour un Mondial (1994).
Le Venezuela attendu de pied ferme au Pérou
Le Pérou n’a plus le choix. Dernière de la classe avec trois petits points, la Rojiblanca se doit de dompter le Venezuela pour croire encore en ses chances de disputer la prochaine Coupe du Monde. Tous les moyens semblent bons pour cela. En témoigne un contrôle douanier plutôt tatillon lors de l’arrivée d’une partie de la délégation vénézuélienne. « On a eu l’impression qu’on venait de sortir de prison ou qu’ils nous suspectaient de transporter de la drogue » s’est indigné Rafael Esquivel, le président de la fédération. Outre le zèle douanier, la Vinotinto a aussi dû encaisser les taquineries de la presse la plus sensationnaliste. Les hommes de Cesar Farias ont ainsi été qualifiés de « joueurs de baseball » pour bien rappeler le pauvre passé footballistique du Venezuela, actuel cinquième du classement. Pour ce match décisif, Paolo Guerrero, l’homme-buts de la Rojiblanca, longtemps incertain, sera finalement titularisé. De quoi envisager bousculer la Vinotinto sur le terrain.
Par Thomas Goubin