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Areola peut-il concurrencer Sirigu ?
Prêté à Bastia pour s'aguerrir, Alphonse Areola rêve d'être à terme le gardien numéro un au PSG. Alors que Salvatore Sirigu est contesté et que la direction du PSG réfléchit à enrôler Lloris ou Čech, le champion du monde U20 fait-il un candidat crédible pour remplacer l'Italien ? Réponse avec Gilles Bourges, l'un de ses anciens entraîneurs au PSG.
La dernière finale de la Coupe de la Ligue était une opportunité de prouver, et éventuellement d’instiller le doute dans l’esprit des décideurs parisiens. Mais face à son club formateur, Alphonse Areola en a pris quatre quand, en face, Nicolas Douchez vivait une soirée plutôt tranquille. Alors que le PSG songe sérieusement à recruter du lourd pour tenir ses cages la saison prochaine, son jeune gardien prêté à Bastia devrait poursuivre son apprentissage ailleurs en Ligue 1. À Nantes ou Saint-Étienne, les deux destinations les plus probables, voire ailleurs où le départ d’un titulaire lui libérera une place. Si le champion du monde U20 2013 est ainsi baladé aux quatre coins de la France, c’est parce que le PSG croit en lui, mais pas forcément pour le présent. « Le PSG l’a prolongé et refuse de le vendre, à juste titre, car c’est l’un des grands espoirs français à ce poste » , rappelle Gilles Bourges, ancien entraîneur des gardiens parisiens sous Carlo Ancelotti, pour qui « le dossier Areola est habilement géré par le club » .
Selon lui, le natif de Paris a un plan de carrière cohérent, entre le choix de Lens en Ligue 2 sous Antoine Kombouaré, et une première saison comme titulaire en Ligue 1 à Bastia. « Il a joué un rôle dans la montée du Racing et aurait pu leur rendre service cette saison, mais il n’a pas perdu au change à Bastia où il a beaucoup joué et accumulé de l’expérience. » Pour le technicien actuellement à la recherche d’un nouveau projet, Areola a encore besoin de s’aguérrir, et surtout « de jouer tous les week-ends » , ce qui ne serait pas forcément le cas au PSG la saison prochaine. Car pour lui, même s’il ne réalise pas sa meilleure saison, « Sirigu reste parmi les meilleurs gardiens d’Europe » . Un rival peut-être encore trop costaud pour Areola, d’autant plus qu’il y aussi un numéro deux performant à déloger en la personne de Nicolas Douchez.
« Cela peut prendre encore 3-4 ans » , Gilles Bourges, ancien entraîneur des gardiens au PSG
Au-delà d’un simple retard technique, Gilles Bourges estime que son ancien protégé doit avant tout apprendre à gérer les exigences d’un grand club, car « Lens ou Bastia, c’est à 1 000 lieues du PSG aujourd’hui en termes de pression, donc il faudrait plutôt qu’il grimpe d’un niveau, dans un club qui joue une compétition européenne » . Les gros matchs, Areola en a vécu quelques-uns : une finale de Coupe du monde U20 où il a sorti deux tirs au but contre l’Uruguay ou une demi-finale de Coupe de la Ligue héroïque contre l’AS Monaco cette saison, ce qui ne suffit cependant pas pour affirmer qu’il est préparé aux joutes de la Ligue des champions. Pas encore, pour être plus précis, car son ancien entraîneur ne doute pas de le voir monter encore très haut : « Son potentiel est énorme. À l’entraînement, quand j’étais au PSG, il était au même niveau que les autres, ce qui est bluffant pour un gamin de 17-18 ans » . Aujourd’hui, Areola est clairement un très bon gardien de Ligue 1, mais pas forcément un grand joueur, « ce qui peut prendre encore 3-4 ans » , toujours selon Bourges.
Techniquement, il s’agira d’améliorer son jeu au pied, « essentiel dans les plus grands clubs aujourd’hui » , et mentalement, « de mieux appréhender les gros matchs et leur enchaînement, comme savent le faire les meilleurs » . Mais d’après son ancien mentor, Areola est un gros bosseur qui « se pose les bonnes questions, il n’y a donc pas de raison qu’il n’y arrive pas » . Et peut-être un jour de le voir accomplir son rêve : être le titulaire du poste au PSG.
Par Nicolas Jucha