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Après son sacre en Coupe arabe, mais où va s’arrêter l’Algérie ?

Par Adel Bentaha
4 minutes
Après son sacre en Coupe arabe, mais où va s’arrêter l’Algérie ?

Vainqueur de la Coupe arabe ce samedi, l’Algérie a ajouté un nouveau trophée à son palmarès et un énième succès à sa longue série. Une course à la victoire entamée depuis maintenant trois ans et dont la Coupe du monde 2022 pourrait bien être un sérieux aboutissement.

En prenant la tête de la sélection algérienne le 2 août 2018, Djamel Belmadi ne s’attendait sûrement pas à parcourir un si long chemin. Il faut dire qu’en débarquant 53 mois auparavant, l’ancien milieu de terrain s’attelait à un sérieux chantier. Piteusement éliminée de la course au Mondial 2018, El Khadra venait surtout d’épuiser cinq techniciens (l’intérimaire Nabil Neghiz, Milovan Rajevac, George Leekens, Lucas Alcaraz et Rabah Madjer). Mais force est de constater que trois ans plus tard, le quadragénaire a su prendre le taureau par les cornes pour faire d’une équipe stable, un bolide lancé à toute allure.

Un rêve au bout de Doha

« Quand on aura fait le travail, qu’on se sera qualifiés pour la Coupe du monde, l’objectif sera de la gagner. On va maintenant parler sérieusement, le but n’est pas de participer, pas de faire juste ce que l’on peut, mais de tout donner et de croire en l’impossible. Les joueurs ne se fixent aucune limite. » Les mots de Djamel Belmadi prononcés au micro de Canal+ Sport en début d’année avaient marqué les esprits. Osés, ces propos illustrent en réalité les ambitions d’un sélectionneur, porté par un collectif dont il connaît les pleines capacités. Loin d’être anodine, cette sortie témoigne surtout d’une envie réelle de déconstruire le complexe africain, timoré par ses différents échecs en Coupe du monde. Dans une période marquée par des fins de cycles et des reconstructions ainsi que par le déclin de la Côte d’Ivoire ou du Ghana, deux nations qui comptent, l’Algérie a su appréhender de la meilleure des manières ce cercle, rapidement devenu vertueux.

La victoire arrachée en Coupe d’Afrique des nations, entre surprise et pragmatisme chevronné, a ainsi entamé la rigoureuse préparation visant à atteindre l’objectif réel : le Mondial au Qatar. Avant cela, la CAN prévue le mois prochain, suivie des âpres barrages du mois de mars constitueront les ultimes marches à gravir avant le défi suprême. Si l’idée d’un sacre mondial paraît évidemment lointaine et totalement surréaliste, le costume d’outsider semble, quant à lui, totalement taillé pour les Verts. Des cadres en pleine force de l’âge, Raïs M’Bolhi, Aïssa Mandi, Riyad Mahrez et Islam Slimani en tête, accompagnés de joueurs confirmant les attentes placées en eux, à l’instar de Ramy Bensebaini ou Ismaël Bennacer. De l’autre côté de la barrière et comme un symbole, la Coupe arabe décrochée ce samedi l’aura été, en grande partie, par des joueurs lancés ou façonnés des mains de Belmadi (Belaïli, Bounedjah, Benayada, Bedrane, Benlamri, Chetti, Abdelloui). Un savant mélange, entre valeurs sûres et hommes de devoir, venus faire d’une équipe prometteuse une véritable machine à gagner.

La culture de la gagne

En élargissant la focale, la tentation de faire preuve d’un surplus d’optimisme paraît donc assez légitime. En effet, hormis en Europe, peu d’adversaires semblent en mesure d’impressionner cette Algérie. Le tableau sud-américain en est, à ce titre, une esquisse. Au sein d’un continent où seuls le Brésil et l’Argentine font exception, la pente descendante ainsi entamée par exemple du côté de l’Uruguay ou du Chili traduit l’équilibre des forces de plus en plus visible entre des sélections jusque-là jugées intouchables et des prétentions algériennes revues à la hausse. Ce que les géants sénégalais et ghanéens n’étaient pas parvenus à réaliser en 2002 et 2010, la bande a Belmadi s’en sent tout à fait capable. Les 33 matchs sans défaite (24 victoires, 9 nuls) enregistrés depuis novembre 2018 en sont, à plus forte raison, des preuves factuelles.

Car au-delà du niveau supposé de certains adversaires (Djibouti, Niger), les performances réalisées devant les concurrents africains (Sénégal, Nigeria, Tunisie, Mali) et internationaux (Colombie, Mexique) mettent en lumière le supplément d’âme d’une formation accrocheuse. Élément toujours utile dans les grands tournois. Peu spectaculaires, en particulier sur leurs dernières apparitions, les Verts ont donc appris à gagner, quitte à parfois déplaire à leurs supporters. Mais qui s’amuserait à décrier un onze affichant un taux de victoire à 72% ?

Cette Coupe arabe, à l’exigence toute relative, n’est donc en réalité qu’un prétexte. Celui qui confirme le travail de sape réalisé au sein d’une sélection faisant face à des difficultés institutionnelles chroniques et à un championnat local en ruine, qui a cependant appris à se donner le droit de rêver. Ce doux songe pourrait bien prendre forme dès le printemps 2022, afin de hisser un pays à la recherche de quiétude sur le toit du monde et lui redonner sa bien aimée fierté.

Dans cet article :
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