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ACTU MERCATO

Adrien Rabiot, la liberté de changer

Par Andrea Chazy

Officiellement libre depuis le 30 juin après cinq ans passés à la Juve, Adrien Rabiot (29 ans) est désormais en quête du prochain grand challenge de sa carrière. Toujours en gardant la main sur son futur, quitte à ne pas plaire à tout le monde.

Adrien Rabiot, la liberté de changer

C’est assez rare dans le football professionnel, en 2024, de voir un cador européen perdre un élément central de son effectif gratuitement, qui plus est dans la force de l’âge à 29 ans. Certains objecteront en avançant le cas de figure Kylian Mbappé. Qui, il est vrai, coche pas mal de cases dans le domaine de la prolongation manquée. Reste que la mine déconfite de Cristiano Giuntoli, le boss du sportif de la Juve, lors de la conférence de presse de présentation de Thiago Motta le 18 juillet dernier, en disait long sur ce que ça fait de perdre un bras de fer. Les quelques mots du DS bianconero au sujet d’Adrien Rabiot, encore plus : « Je tenais à remercier Rabiot dont le contrat expirait le 30 juin dernier et à qui nous souhaitons tous un bel avenir professionnel et autre. Merci. » Dix secondes de remerciements glaciaux pour un vice-capitaine qui a passé cinq saisons sous les couleurs de la Vieille Dame. Pas vraiment l’idée que l’on se fait d’un hommage mémorable, surtout que dans la tête de certains anciens joueurs italiens – qui n’ont rien à voir avec la Juve comme Fulvio Collovati –, Rabiot appartient déjà au passé : « Je ne regrette pas du tout Rabiot. Un type qui demande plus de 7,5 millions à la Juve, elle a raison de le laisser partir. Je suis très sec et critique à ce sujet : pas question ! Rabiot n’est pas un joueur qui fait un bond en qualité, il l’a montré ces dernières années. C’est bien que la Juve l’ait remercié. Et qu’elle n’accepte plus le chantage de certains joueurs. » Certains de ces mots, Rabiot les avait déjà entendus au moment de mettre un point final au premier chapitre parisien de sa carrière. Comme s’il était écrit que sa façon de voir les choses ne correspondrait jamais avec les prérequis du haut niveau actuel, où décider soi-même de son prochain point de chute est devenu un luxe que peu peuvent réellement s’offrir.

Libre comme l’air

Si le désarroi de la Juve sur le cas Rabiot peut se comprendre, il ne faut quand même pas oublier plusieurs paramètres. Le premier, et certainement le plus important, est qu’absolument rien n’obligeait le Duc à rester du côté de Turin après cinq ans, 212 matchs, un Scudetto, deux Coppa Italia et une Supercoupe d’Italie glanées sur le pré. Ensuite, il ne faut pas oublier que la Juve a récupéré Rabiot comme elle le voit partir aujourd’hui : libre, sans aucune indemnité de transfert entrante ou sortante à l’horizon. Forcément, c’est un coup dur pour les comptables du club turinois qui auraient certainement bien aimé – à défaut de pouvoir le garder, ce qui était quand même l’objectif numéro un du club – au moins toucher un gros chèque en cas de départ du Titi Parisien. Mais c’est une logique que l’on peut aisément aussi entendre du côté du joueur, qui à 29 ans, est en droit de rêver d’un nouveau challenge, dans un autre pays, dans des écuries historiques ou de premier rang.

Par exemple à Manchester United ou encore au Real Madrid, où son nom revient avec insistance ces dernières semaines avec, au-delà du sportif, à la clef des émoluments en adéquation avec ses espérances italiennes déçues. Il ne faut pas se voiler la face : au cœur d’un marché mondial totalement déréglé, où avec les 7,5 millions d’euros par an qu’il demande, Rabiot ne serait par exemple que le huitième salaire du PSG ou le neuvième de Manchester United, il faut accepter que le romantisme ne soit plus qu’un enfumage dans les hautes sphères du foot mondial. Il n’existe plus, et Rabiot est mieux placé que quiconque pour le savoir.

« Je me sens en pleine possession de mes moyens et il sera important de faire le bon choix »

Son histoire personnelle à Paris l’a montré : à 19 ans, il avait été mis au placard trois mois par le PSG afin de le pousser à prolonger à Paris. Chose qu’il avait faite, certainement par amour, mais aussi parce qu’à cet âge-là, on n’a pas forcément la force de dire non. Un mode opératoire qui s’était répété quatre ans et demi plus tard, où là aussi, Adrien Rabiot a passé six mois à l’écart du groupe parisien avant finalement « d’acheter sa liberté », cette fois, comme le disait alors son agent et maman Véronique Rabiot au micro de RTL. Un combat que Rabiot a toujours mené, même dans son adolescence lorsqu’il évoluait encore à Créteil. Son coach de l’époque avait également dû sortir le petit numéro 10 cristolien pour sa dernière au bout de dix minutes, sur ordre du directeur sportif, car Rabiot ne voulait pas signer de nouvelle licence comme le révélait So Foot en 2019. Pourquoi ? Parce que déjà, à cet âge-là, la France entière et Manchester City le voulaient. Alors ? Alors c’est peut-être aussi pour ça que Rabiot est tant attaché à se montrer dur dans les négociations, à vouloir garder la main sur l’étape d’après. Car depuis toujours, aussi, Adrien sait qu’il fait partie de ceux qui ont les armes pour toujours choisir.

Sa régularité parle pour lui : avec près de 500 matchs pros, un profil qui a parfois pu frustrer, mais qui a toujours été loué par ses coachs allant de Carlo Ancelotti à Didier Deschamps, il justifie d’une expérience qui l’autorise d’une certaine manière à rester le maître du jeu. Et à ne jamais faire comme les autres. Comme en 2018, où il s’était fendu d’une lettre pour expliquer à Deschamps qu’il ne souhaitait pas être réserviste pour le Mondial russe. Ou encore fin mai, quand une grande partie du peuple bianconero se félicitait du départ de Max Allegri, Rabiot, lui, saluait personnellement son ex-technicien en le gratifiant d’un « On se souviendra de toi comme l’un des entraîneurs les plus victorieux de l’histoire de la Juve. Tu méritais des adieux différents, merci pour tout Mister et bonne chance pour la suite ». Libre, toujours, Rabiot l’a prouvé qu’il l’était une nouvelle fois au début de l’Euro lorsqu’il était interrogé sur son avenir : « Je ne suis pas pressé de prendre une décision. Je vais devoir bien réfléchir puisque j’arrive aussi à un âge important de ma carrière, je me sens bien. Je me sens en pleine possession de mes moyens et il sera important de faire le bon choix. » En ce qui concerne la suite justement, l’homme aux 48 sélections avec les Bleus aura une multitude d’options. Car outre les Merengues et les Red Devils, l’AC Milan serait également dans la course selon Tuttosport, tout comme Arsenal, Newcastle et Liverpool, à en croire les médias anglais. Le choix du roi diront certains, qui se transformera, quel que soit le point de chute, en choix du Duc.

Par Andrea Chazy

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