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- Chelsea-Rennes (3-0)
Après sa défaite à Chelsea, Rennes est à la traîne en Ligue des champions
Malgré les circonstances défavorables et ses belles choses proposées en première période, le Stade rennais a montré trop de légères insuffisances pour ramener un ou trois points de Chelsea. Résultat : les Bretons, inexpérimentés en C1, sont en train de louper leur campagne européenne. Preuve que la Ligue des champions réclame bien plus que de l'envie, et qu'elle ne se laisse pas maîtriser par le premier venu.
Bien sûr, les supporters du Stade rennais vont crier à l’injustice. Bien entendu, dirigeants et joueurs vont pointer du doigt l’arbitrage et la VAR. Évidemment, Julien Stéphan va difficilement pouvoir résister à l’envie de dénoncer cette expulsion de Dalbert Henrique juste avant la pause et les deux penaltys concédés par sa formation qui ont plié la rencontre en l’espace de 40 minutes. Mais à tête reposée et lorsque cette sévère défaite à Chelsea sera digérée, le discours de chacun aura certainement quelque peu changé. Car s’ils n’ont que des mots synonymes de « vol » ou « escroquerie » à la bouche ce mercredi soir, les Bretons n’auront pas besoin de dictionnaire ou de grandes analyses pour utiliser le terme « apprentissage » dans les prochains mois.
Car s’il est vrai que l’homme au sifflet a offert de jolis cadeaux de fin d’année en avance aux Blues, il faut aussi souligner que les Rouge et Noir ont fait preuve d’une certaine naïveté. Pas aussi grande que celle de l’enfant croyant dur comme fer au Père Noël, mais équivalente à celle d’un club puceau en Ligue des champions. Se faire avoir par manque de réalisme et d’expérience, c’est en effet le lot de beaucoup d’équipes découvrant la C1.
Les détails, toujours les détails
En statistiques et alors que les Français ont passé plus d’une mi-temps en infériorité numérique, le duel entre les deux formations ne donne pas franchement de vainqueur. Huit tirs à sept et 89% de passes réussies à 85 en faveur des Anglais pour plus de duels aériens remportés par les Rennais, une période chacun concernant la possession de balle… Non, les Bretons n’ont pas à rougir. Surtout au regard du premier acte, durant lequel ils ont proposé un football cohérent et mis en difficulté le septième de Premier League. Oui, mais voilà : Chelsea s’est imposé 3-0, un score net et sans bavure.
Là où Da Silva a manqué de quelques centimètres pour glisser la sphère au fond des filets de son ex-partenaire Édouard Mendy, Timo Werner a su provoquer au bon moment puis toucher le cuir de la pointe de l’orteil au bon endroit et tomber dans la bonne zone au lieu de continuer sa course pour obtenir l’ouverture du score. Là où la troupe de Stéphan a réclamé un péno en tout début de rencontre au cours d’une situation peut-être pas assez bordélique, Tammy Abraham a su envoyer une frappe désespérée au hasard alors qu’un de ses potes étaient à terre. Bim, break. Réussite, chance, efficacité, subtilité, perversité, métier ? Un peu de tout ça, sûrement. C’est, aussi, sûrement un peu de tout ça qui manque actuellement à Rennes pour réussir sa campagne européenne (dernier de sa poule, six points de retard sur le deuxième).
Demain n’est pas un autre hier
Fort de ses talents et de son vécu, Chelsea a ensuite enfoncé le clou en accélérant dès la reprise et maîtrisé son adversaire réduit à dix. Que ce Rennes-là, à cet instant de la rencontre, puisse encore l’effrayer ou espérer une improbable remontée était impossible. Non pas parce que les Bretons manquent d’envie, mais tout simplement parce qu’ils sont en train de comprendre ce qui sépare le haut du tableau de Ligue 1 de la Ligue des champions. À Séville, où ils ont été largement dominés, les Rouge et Noir n’ont pas pu compter sur ce supplément d’âme pour récolter un petit point. Contre Krasnodar, ils n’ont pas disposé de cette petite flamme leur permettant de faire la différence sur une de leurs vingt frappes.
À Londres, ils n’ont finalement pas pu se mettre à la hauteur de leur ennemi du jour. Avant la défaite, Stéphan confirmait d’ailleurs en conférence de presse ce besoin d’histoire pour pouvoir performer dans un tournoi qui n’est pas à la portée de tout le monde : « C’est une compétition impitoyable avec les plus grands clubs, les meilleures équipes et les meilleurs joueurs ou entraîneurs. Ça demande du vécu, d’avoir des gros budgets pour constituer des gros effectifs et il faut être très armé pour pouvoir exister. » Que l’entraîneur ne s’inquiète pas : demain, et même si elle ne compte qu’une seule unité dans son groupe, sa teamsera déjà plus armée qu’aujourd’hui.
Par Florian Cadu