- Premier League
- J16
- Bournemouth-Man. United (2-1)
Après Chelsea, Bournemouth se paie aussi United
Grâce au talent et au travail sur corner, Bournemouth a vaincu Manchester dans son Dean Court (2-1). Les Mancuniens se sont montrés trop peu impliqués pour contrer l'allant des promus. La tête s'éloigne.
AFC Bournemouth 2-1 Manchester United FC
Buts : Stanislas (2e), King (54e) pour Bournemouth / Fellaini (24e) pour Manchester United
Un petit stade de 12 000 places. Un promu, premier non-relégable, le mors aux dents et la confiance dans la poitrine après sa victoire à Chelsea. Des joueurs touchés par leur sortie de route européenne. Des coups de pied arrêtés décisifs. À Dean Court, les astres se sont alignés pour faire tomber Manchester United. Bournemouth, vainqueur 2-1, tient là un nouvel exploit fou, une semaine après le gros coup à Stamford Bridge. Manchester United, de son côté, s’enfonce dans le spleen. Une semaine à oublier pour Louis van Gaal et ses hommes.
Corner rentrant contre défense d’enfants
King veut marquer le début de rencontre de son sceau. Mais, après deux coups d’accélérateur sur le côté gauche, Junior Stanislas lui vole la vedette : sur un corner consécutif à ces premières offensives, Jr. envoie une merveille d’enroulé qui lobe De Gea et Martial avant de taper le poteau et de rentrer directement. C’est magnifique et ça permet au promu de mener 1-0 après moins de deux minutes de jeu face au toujours imposant Manchester United. Comme des grands, les Mancuniens vont pousser pour rattraper leur retard. Fellaini puis McNair d’abord, sur un ballon traînant dans la surface, obligent Boruc à un double arrêt splendide. Sauf qu’avec une défense de newbies – Jackson, 18 ans, McNair, 20 ans, et Varela, 22 ans, patronnés par Daley Blind – Manchester paraît limite à chaque mouvement local, ainsi l’accélération de Stanislas parfaitement sauvée par De Gea dans les pieds de l’Anglais. De l’autre côté, il faut attendre la 17e pour voir Martial à l’œuvre, sur une passe presque décisive et complètement involontaire de… Stanislas. Ce n’est pas cadré pour l’attaquant français, en panne de buts depuis dix journées de BPL.
Pour l’accompagner, si Lingard n’est pas plus visible – il finira par sortir, blessé, à la demi-heure de jeu – Depay et Fellaini apparaissent concernés. Sur une longue ouverture, Depay contrôle et reprend du bout du pied. C’est bien arrêté, encore, par un Boruc handballeur, mais Fellaini a suivi et s’arrache pour marquer, un genou à terre, son premier but en championnat cette saison. Derrière, Bournemouth retourne aux recettes éprouvées avec des corners, rentrants ou à la rémoise, qui flirtent sans conclure. Et si Martial fait admirer un cocktail de technique, de puissance et d’envie sur un festival en pleine surface, sa seule apparition à la mi-temps, c’est Bournemouth qui tient le nul face aux Red Devils.
Corner au sol et frappes dans la Manche
Mais Bournemouth en veut plus et ne se contente pas de velléités. Les joueurs d’Eddie Howe ont travaillé : sur un nouveau corner, tiré à ras de terre, les mouvements dans la surface sont magnifiques et permettent à King de se retrouver seul au point de penalty pour un plat du pied imparable. Le joueur formé à Manchester donne l’avantage à son équipe, avant de faire danser McNair à gauche, la finition en moins. Manchester doit à nouveau revenir et s’en remet encore à Fellaini, toujours aussi présent dans la surface de réparation adverse. Mais, quand ce n’est pas Boruc, c’est un pied de l’équipe de la côte qui contrarie les ambitions du Belge à l’heure de jeu.
Et si Howe fait sortir son buteur pour Murray, le danger rôde toujours. Malheureusement pour Eddy, l’entrant envoie coup sur coup deux frappes dans le Channel, dont la première seul face à De Gea. Mais alors que les Cherries baissent d’un ton, et que Martial continue à montrer son talent d’intermittent, les joueurs de Van Gaal ne parviennent pas pour autant à organiser un siège de la surface locale. Au contraire, ce sont les hôtes qui tiennent le ballon dans la moitié de terrain adverse. Et même si le quatrième arbitre donne cinq minutes de temps additionnel, ça ne suffit pas aux diables rouges pour revenir. Le Fergie time a vécu, de même que le printemps européen et une place sur le podium. Du côté de Bournemouth en revanche, les temps chantent : Chelsea et Manchester à la suite, deux scalps de classe au tableau de chasse. On remet ça la saison prochaine ?
Par Eric Carpentier