- C3
- 16es
- Lyon-Villarreal (3-1)
Appuyer sur Díaz
Impliqué sur les deux premiers buts de son équipe, agressif et véritable energizer de l'OL, Mariano Díaz a été le grand monsieur de la victoire lyonnaise face à Villarreal jeudi soir.
Certains retiendront les épices balancées sur la table par Houssem Aouar, d’autres peut-être le pétard envoyé dans la nuit par Memphis Depay en fin de match. Au moment de faire les comptes, il y aura aussi les sourires retrouvés, cinq jours après une défaite qui tache à domicile face à Rennes (0-2) en Ligue 1, et un ensemble partagé entre une première période incomplète et une seconde période débloquée par dix premières minutes bordéliques. Puis, s’il fallait garder un symbole, ce serait certainement un bruit : une secousse, entendue vers 22h au Groupama Stadium, déclenchée par un enchaînement monstrueux de Mariano Díaz, dynamite d’une soirée revanche pour un joueur qui avait partiellement raté son début d’année. Au bout, Fekir inscrira le second but de la soirée, trois minutes seulement après l’ouverture du score de la tête de Tanguy Ndombele sur une remise parfaite de… Mariano, déjà. Encore. Partout. Du buteur espagnol, Lucas Tousart a dit après la rencontre : « Il restait sur une contre-performance, il avait à cœur de se rattraper. On sait qu’il peut faire la différence tout seul même sans avoir besoin de marquer et qu’il peut faire pencher la balance en notre faveur. Il a été précieux. » Vrai, mais affinons l’idée : jeudi soir, face à Villarreal (3-1), Mariano Díaz, meilleur buteur espagnol cette saison, a offert 90 minutes de baston, une pelle de duels gagnés, de la rage, deux passes décisives, et a surtout été essentiel dans le démantèlement du bloc adverse. Parfait, quand on sait que le bonhomme cavale après un vol direct pour la Russie sur Iberia…
« Il est précieux »
Un démantèlement savamment orchestré par Bruno Génésio, à la mi-temps d’une rencontre où l’OL a d’abord offert une première période stérile, sans rythme, recevant deux crochets pour se réveiller, avant de revenir avec un autre visage : celui d’un onze agressif, capable de manier son adversaire selon ses propres desseins. « J’ai demandé aux joueurs de faire monter le bloc, d’agresser davantage la ligne défensive de l’adversaire. Dans ce rôle, Mariano a été très bon. Il n’a pas marqué, mais il a été essentiel dans la construction de ce succès. Il a créé beaucoup de brèches, a été très dangereux pour leur axe central, surtout grâce à ses nombreuses courses dans le dos » , a expliqué, après la rencontre, l’entraîneur lyonnais en conférence de presse. Mariano Díaz, lui, ne dit pas autre chose : « Au retour des vestiaires, on est revenus avec plus d’envie, ça s’est forcément reflété sur mon match. Nous, les attaquants, on a toujours envie de marquer, mais le plus important, c’est d’avoir pu aider l’équipe. » Derrière la suie, le caractère moins personnel d’un joueur souvent raillé pour son attitude solitaire depuis son arrivée à Lyon l’été dernier et qui relance un début d’année 2018 flingué par une spirale collective négative. Voilà l’OL avec un sourire retrouvé, une qualification en bonne voie et un succès précieux. Qui porte surtout le nom de Mariano.
Par Maxime Brigand et Alexandre Doskov, au Groupama Stadium