- Ligue des champions
- Groupe B
- Montpellier/Arsenal (1-2)
Apprentissage difficile pour Montpellier
Archi-dominateurs en seconde période, les joueurs de Montpellier, trop inefficaces, se sont inclinés 2 à 1 pour le premier match de leur histoire en Ligue des champions.
Montpellier – Arsenal : 1-2 Buts : Belhanda (9e sp) pour le MHSC. Podolski (16e) et Gervinho (18e) pour les Gunners.
Une balle piquée géniale qui vient s’écraser sur la barre d’un Vito Mannone battu. Une frappe dans les tribunes de la Mosson alors que trois de ses partenaires étaient quasiment seuls dans la surface de réparation d’Arsenal. Virevoltant sur son côté droit où il a considérablement emmerdé Kieran Gibbs, Rémi Cabella a livré un match à l’image de celui de son équipe : inégal. Sans jamais avoir peur, les Héraultais ont mené, coulé et dominé aisément, le tout, en 90 minutes de jeu. Si ce n’est pas sans regrets que les Héraultais ont quitté la pelouse de la Mosson les poches vides de points, ils ont, par rapport à leurs homologues parisiens, une petite excuse : en pointe, ce n’était pas Ibrahimović, mais Souleymane Camara.
Disque rayé
Pas de complexes. Tel était le mot d’ordre des hommes de René Girard pour la première de l’histoire du club dans la plus grande des compétitions. Tout avait pourtant mal commencé quand, à l’émouvant moment de la sacrosainte musique de la Ligue des champions, le lecteur CD de la Mosson a joué un remix house façon « disque rayé » de la chanson préférée des hommes rentrés du boulot. À peine le temps pour les oreilles des spectateurs présents de s’en remettre que l’arbitre, après avoir dégainé le carton jaune le plus rapide de l’année après un tacle de Diaby, accorde un pénalty aux Héraultais. Le tacle de Vermaelen sur Belhanda, difficile à juger, semble généreux, mais l’international marocain ne fait pas dans le sentiment. Ni dans l’émotion. Pour le premier but de l’histoire du club en C1, le milieu de terrain du MHSC dégaine une superbe panenka que Mannone, suffisamment déséquilibré pour ne pas revenir, voit mourir dans son but. La Mosson explose.
Domination outrageuse
Il ne faut que quelques minutes aux Gunners pour se remettre dans le match. Comme sonnés par leur ouverture du score, les Montpelliérains subissent et commencent à plier sous les assauts répétés d’Abou Diaby et d’un Gervinho retrouvé. Discret pour son retour à la maison, Olivier Giroud profite d’un bon travail de Diaby, puis d’Arteta, pour offrir un caviar à Lukas Podolski qui, après un bon contrôle, crucifie Jourdren à bout portant et égalise. Comme s’il n’était jamais parti, Gervinho se remet en mode Ligue 1. Deux minutes après l’égalisation du score des Gunners, l’ancien Lillois claque une accélération dont il a le secret, décale Jenkinson sur le côté droit, se rue dans l’axe et, présent à la réception du centre de son latéral droit, coupe la trajectoire et donne l’avantage aux siens. En deux minutes, les ouailles d’Arsène Wenger ont fait ce qu’ils pensent être le nécessaire. On joue la vingtième minute et les joueurs, en dépit de quelques accélérations, décident de finir la mi-temps sur un train de sénateurs. Agacé, René Girard, au top dans son costume gris, décide qu’il en sera autrement.
Le rendez-vous des regrets
Car c’est une vraie folie qui s’est emparée des Montpelliérains dès le retour des vestiaires. Omniprésents au pressing, les champions de France en titre rendent les Gunners totalement impuissants. À la rue, les Londoniens concèdent de nombreuses occasions. C’est en récupérant la balle dans les pieds de Diaby que Rémi Cabella, très intéressant ce soir, dégaine cette frappe en oubliant trois de ses partenaires, seuls avec Mertesacker dans l’axe. C’est aussi à ce moment-là que le natif d’Ajaccio, à la sortie d’un crochet, envoie ce ballon piqué mourir sur la barre. Au fond, et au vu de cette deuxième période, c’est par pur manque d’efficacité que les Héraultais concèdent leur première défaite en Ligue des champions. Une efficacité autrefois incarnée par Olivier Giroud, qui quitte la pelouse de ses exploits sous l’ovation de ses anciens supporters, sans en avoir trop fait. Les Montpelliérains ont beau jeter toutes leurs forces dans la fin de match, la messe est dite. Seul au point de pénalty, Belhanda, maître ès panenka, n’arrive pas à envoyer une mine pour transpercer Mannone. L’énième festival de Cabella, stoppé un peu à la dure par Diaby, ne donne rien. L’arbitre siffle la fin de la rencontre, les Montpelliérains en sortent plus grands, mais avec beaucoup de regrets. C’est ça aussi, le haut niveau.
Par Swann Borsellino