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ACTU MERCATO

Appelez-le « Herr Pep »

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Appelez-le « Herr Pep »

C’est l’info folle du jour, celle qui vient exciter une Europe du football engourdie par un mercato hivernal timide : Pep Guardiola sera l’entraîneur du Bayern Munich à partir de la saison prochaine. Annoncé à Milan, Chelsea ou encore Manchester City, l’ancien entraîneur du FC Barcelone va poser ses valises en Bavière, chez un club qui n’a qu’une envie : reconquérir l’Europe.

Un tweet. Il n’a pas fallu plus de 140 caractères au Bayern pour trancher quelques têtes anglaises. La lame de guillotine est donc partie du compte officiel du Bayern Munich. Attendu comme le prophète au Royaume-Uni, où Manchester City et Chelsea cherchent désespérément un gourou, Pep Guardiola a pris tout le monde à contre-pied en s’engageant en faveur du club bavarois, et ce, à compter du 1er juillet 2013. Épicurien de la première heure et amoureux du monde, Pep était en vadrouille à New York la semaine dernière. Au menu, quelques plaisirs d’esthète et, surtout, un dîner avec Tito Vilanova, présent dans la Grosse Pomme pour consulter un cancérologue. Attablé avec son successeur, le Catalan a certainement dû évoquer ce que le seul Bild annonçait en début de semaine. Pep a beau avoir la bougeotte, ce voyage est tout sauf anodin. En fait, Guardiola a rencontré secrètement les dirigeants bavarois dans la ville de Spike Lee. Ce mercredi, les mêmes hommes forts du Bayern ont organisé un sommet extraordinaire pour évoquer l’avenir du club. Deux heures plus tard, le compte-rendu de réunion tient en un gazouillis. Désormais, vous pouvez l’appeler Herr Guardiola.

« Gagner dans plusieurs clubs »
Arrigo Sacchi n’y fera jamais rien : apparemment, en 2013, pour être un grand coach, il faut « gagner dans plusieurs clubs » . Aussi stupide que la mode qui veut que l’on attache son dernier bouton de chemise quitte à s’étouffer, ce courant de pensée, né du cerveau et de la bouche des anti-Guardiola, risque bien de s’essouffler. Certes, on entend déjà résonner « frileux » et « aucune prise de risque » pour qualifier le choix de l’Espagnol de prendre la tête du club bavarois. Mais comment lui reprocher de ne pas avoir voulu fourrer son nez dans le merdier citizen ? Comment qualifier le choix de fuir ce fou d’Abramovich comme une erreur ? Loin de l’Espagne où il n’aurait pu entraîner une autre équipe que son amour de Barça et loin de l’Angleterre qui aurait écorné son image de romantique du football, Pep Guardiola atterrit au bon endroit. D’abord, le Bayern Munich, avec ses anciennes gloires à la tête du club, son histoire et son présent, est l’un des rares clubs du monde à tenir la dragée haute au Barça et au Milan AC, autre destination possible et autre coup de cœur du Pep. Le prestige plutôt que la thune, en somme.

La Bundesliga s’en lèche les babines
De plus, en arrivant au Bayern, l’Espagnol trouve un club aux finances saines et à l’effectif jeune et ultra-talentueux. Au vrai, si certains s’étonneront de ce choix, il peut paraître logique. Aujourd’hui, le football allemand estimé est celui qui se rapproche le plus du football espagnol. La révolution culturelle amorcée il y a quelques années par une Mannschaft chatoyante et multicolore a certainement joué dans le choix du technicien. Un homme qui vient d’être engagé par un club toujours plus ambitieux, et qui, récemment martyrisé à l’échelle nationale par le Borussia Dortmund et battu à domicile en finale de Ligue des Champions, espère surfer sur la vague catalane et retrouver ses succès d’antan. Enfin, l’arrivée de Pep, c’est aussi et surtout un gros coup pour la Bundesliga. Un championnat trop méconnu et sous-estimé qui pourrait bien profiter de l’arrivée du Pep pour gagner en médiatisation. S’il est inutile de s’inquiéter pour l’influence de stades, qui sont toujours pleins, on peut imaginer que la présence de l’ancien Barcelonais pourrait précipiter quelques curieux devant un Augsbourg – Bayern Munich. En attendant que Mourinho ne s’occupe de la Ligue 1.

Par Swann Borsellino, avec Ali Farhat et Javier Prieto-Santos

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