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Aouchiche ou pas chiche ?
Titulaire et surtout buteur pour la première fois sous le maillot parisien face à Linas-Montlhéry en Coupe de France dimanche, Adil Aouchiche n'est pourtant pas retenu dans le groupe parisien qui affronte Saint-Étienne en Coupe de la Ligue ce mercredi soir. Mais nul doute que l'opportunité de gratter du temps de jeu et de prouver son attachement au club parisien se représentera à l'avenir.
Dimanche soir, à Bondoufle au cœur de l’Essonne, il n’y avait pas seulement les joueurs de Linas-Monthléry qui avaient le sourire jusqu’aux oreilles. Dans les rangs parisiens, un ado de 17 ans prenait le temps de profiter de l’instant présent après la large victoire du PSG (6-0) en 32es de finale de Coupe de France. Il s’appelle Adil Aouchiche, et c’est lui qui a ouvert le score avec un sang-froid étonnant face aux amateurs de Stéphane Cabrelli. Un premier pion avec les pros qui, à 17 ans et 174 jours, fait de lui le deuxième plus jeune buteur de l’histoire du Paris Saint-Germain (derrière le Nigérian Bartholomew Ogbeche, qui avait marqué son premier but avec le PSG à 17 ans et 55 jours en 2001). Forcément exaltant, et l’intéressé ne le niait pas au site officiel du PSG après la rencontre : « C’est incroyable. Je suis très fier, d’abord de la victoire parce qu’on se qualifie. On a fait un match très sérieux. Mais je suis aussi fier d’avoir marqué et pu aider mes coéquipiers. Aujourd’hui, on est tous très contents. » Mais lui encore un peu plus que les autres.
Titi jusqu’au bout des ongles
Ce n’est pas la première fois qu’Adil Aouchiche revêt le maillot parisien chez les grands. Le 30 août 2019, à Metz, le jeune milieu de terrain parisien devenait le plus précoce à commencer un match de Ligue 1 avec les Rouge et Bleu. Une fierté pour ce gamin de la région parisienne, qui a grandi à Mitry-Mory (Seine-et-Marne), et qui a eu le temps de passer par les clubs de Villepinte et Tremblay avant de rejoindre le PSG à l’âge de 12 ans. Rapidement, Aouchiche sort du lot aux yeux de ses formateurs et intègre l’équipe de France U16 à 15 ans, dirigée par Jean-Claude Giuntini. Le sélectionneur français, qui a aussi été celui d’Adil lors de l’Euro U17 en avril 2019 – où Aouchiche a inscrit un quadruplé en quarts de finale face à la Tchéquie – et lors de la dernière Coupe du monde U17 en novembre dernier, pointe la progression de son joueur : « Je trouve que son jeu a évolué. C’est un garçon qui couvre beaucoup de terrain sur la durée dans un match. On arrive à le trouver facilement, c’est une première qualité forte. Il a les deux pieds, il arrive à enchaîner rapidement sur la première touche. Il a un impact fort sur la qualité de jeu de l’équipe. C’est un garçon qui était porté sur l’offensive au début, mais il a réussi à mûrir dans son jeu. Aujourd’hui, on le voit aussi participer davantage aux tâches défensives, aux phases de transitions et de récupération. Il est intéressant tant sur le plan de la maturité physique que tactique. Il a progressé dans le jeu sans ballon, que ce soit au niveau de sa disponibilité et de son positionnement dans les intervalles. »
Lors de cette dernière Coupe du monde, Aouchiche a même terminé deuxième meilleur joueur du tournoi avec six passes décisives au compteur. Mais au-delà des statistiques, c’est dans l’attitude qu’il a séduit son sélectionneur. Sur, comme en dehors du terrain : « C’est un garçon très agréable. Il a un rapport à l’adulte qui est très positif. Pour avoir déjà discuté football avec lui, on voit qu’il aime ça et il n’hésite pas à le dire, d’ailleurs. Il n’hésite pas non plus à poser des questions sur le jeu, sur des problématiques rencontrées en cours de match. En gagnant en confiance et en maturité, il transmet cette positivité à tout le vestiaire. Un exemple de question ? Il voulait notamment savoir comment jouer en duo et en trio. Au championnat d’Europe, il était positionné beaucoup plus haut sur le terrain tandis que pendant la Coupe du monde, il était plus bas, dans le liant avec les autres et dans la fluidité. Il a tout de suite été beaucoup plus efficace en matière de passes réussies, par exemple. Pendant la Coupe du monde, il était toujours très assidu lors des séances vidéo. Il était demandeur et aimait beaucoup observer les adversaires. » La bonne attitude incarnée.
À Paris, coûte que coûte
Aouchiche séduit son monde, et pas seulement au Paris Saint-Germain. Convoité par différentes formations étrangères dès cet hiver, à commencer par la Fiorentina à en croire les informations de La Repubblica, la jeune pépite parisienne n’a pas encore signé de contrat professionnel avec qui que ce soit. Mais contrairement à Tanguy Kouassi, ou à bien d’autres Titis avant lui, l’objectif d’Aouchiche est clair et affirmé : réussir à Paris coûte que coûte. C’est ce qu’il expliquait au quotidien Le Parisien il y a quelques jours : « Est-ce que mon futur s’inscrit au PSG ? Oui, même si on ne sait jamais ce que l’avenir réserve. Mais pour l’instant, j’ai envie de tout gagner avec le PSG.(…)Je sais que c’est possible. Presnel Kimpembe, qui a percé au PSG et joue en équipe de France, en est l’exemple. À moi de suivre ses traces. Cela montre qu’un titi peut jouer de gros matchs. Le coach n’hésite pas à faire jouer des jeunes et à les faire grandir. Il l’a fait avec Colin Dagba, il le fait avec nous. Chacun a sa chance. Peut-être l’aurai-je aussi. Au PSG, tout est possible. » Face à Saint-Étienne ce mercredi soir, Thomas Tuchel devrait remettre la grosse artillerie pour redonner du rythme à ses cadres. Adil Aouchiche, lui, ne sera finalement pas de la partie. À lui maintenant de grappiller les miettes nécessaires pour réaliser son rêve lorsque l’occasion se représentera.
Par Andrea Chazy