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Anton Dobos, 50 nuances de gris

Par Mathieu Faure
Anton Dobos, 50 nuances de gris

Ancien défenseur international roumain, Anton Dobos fête aujourd'hui ses 50 ans. C'est lui qui est à l'origine du scandale des « bananes » qui avait fait honte à son pays au moment du Roumanie-France de 1995. Celui qui a joué à Bucarest et Athènes ne se rappelle pourtant plus de ce match ni même d'avoir été footballeur depuis un terrible accident de voiture.

C’est le grand absent de Roumanie – France en 1995, et pourtant la télévision roumaine n’avait parlé que de lui. Lui, c’est Anton Dobos, dit « Tony » , défenseur international roumain. Avant, pendant et après le match, le pays ne parlait que du joueur du Steaua. Celui qui fête ses 50 ans aujourd’hui s’était lâché peu de temps avant la rencontre contre les Bleus. La veille de France-Roumanie, Anton Dobos lance une polémique incroyable. Le défenseur affirme que le fait de ne pas avoir pu manger de bananes avant la révolution de 1989, contrairement aux joueurs occidentaux, explique en partie une certaine infériorité physique. Des propos qui déclenchent la polémique en Roumanie. Au point d’en faire des débats télévisés de plus de 20 minutes sur le thème « fallait-il reproduire les propos de Dobos, qui font passer la Roumanie d’avant 1989 pour un pays arriéré ? » Une polémique qui va sans doute inciter le joueur à s’envoler pour l’étranger.

Été 1996, Dobos est transféré pour Athènes, il a choisi l’AEK. Le deal se conclut à hauteur de 4,4 millions de francs et le joueur s’acclimate parfaitement. On peut même dire qu’il prend son pied dans ce pays où les matchs se jouent devant des foules hystériques. En 1997, il atteint les quarts de finale de la C2 face au PSG. Au match aller, il fait même une entrée tout en muscles à la 73e minute de jeu, participant au bon résultat des siens à l’extérieur (0-0). Dommage pour lui, le retour se fera sans lui. Il regardera les siens sombrer face à un triplé de Patrice Loko (3-0). Les crampons seront raccrochés en 2000. Pas de jubilé. Juste une honnête carrière de joueur. De retour au pays, Dobos décide de changer de vie. Il devient président d’un club roumain, le FCU Politehnica de Timisoara. Dobos ne faisant pas les choses à moitié, il décide de rebaptiser le club en Politehnica AEK en l’honneur de l’AEK Athènes. Rien que ça. Son mandat va durer 3 ans, puisqu’en 2007, il devient prédisent de U-Cluj. Au pays, on dit qu’il mène bien sa barque. C’est pourtant le début des emmerdes.

Corruption et amnésie

À Cluj, tout se passe bien en apparence. Sauf qu’en Roumanie, et surtout dans les années 2000, il fallait frayer avec George Becali, dit Gigi, sulfureux personnage – propriétaire du Steaua – et homme politique, au mieux, controversé. Ainsi, en mai 2008, Dobos et Becali tentent d’acheter un match de Cluj. Becali file 1,7 million d’euros à ses hommes de main afin de remettre les valises à Dobos pour rétribuer les joueurs de U-Cluj. On parle de 100 000 euros par tête de pipe. L’idée ? Que l’équipe de Universitater Cluj batte ou accroche le CFR Cluj dans le derby de la ville et laisse ainsi le Steaua Bucarest devenir champion. Tout ça va tomber dans l’oreille de la Direction nationale anticorruption (DNA) qui va enquêter et faire exploser le scandale au grand jour. En 2014, Becali et Dobos passent devant les tribunaux et risquent de lourdes peines. Le tribunal de Bucarest requiert 2 ans et 6 mois avec sursis pour « Tony » Dobos, 5 piges pour Becali. Becali, lui, se dit innocent. Pour l’ancien patron du Steaua, ce pognon doit servir à acheter des terrains sur Cluj. Mais bien sûr. En attendant, les deux hommes sont toujours en attente du jugement définitif depuis les réquisitions prises en janvier 2014.

Dobos le vit bien. Et pour cause, il ne se souvient de rien. Le 30 août 2008, soit deux mois après les faits de corruption, sa voiture fait une sortie de route et s’encastre dans un poteau. L’ancien joueur est laissé pour mort. Les secours lui accordent 10% de chances de survie alors qu’il est dans le coma. Dans la foulée, il se fait opérer du cerveau. Deux fois. Il survit, mais non sans peine. L’homme ne se souvient de rien et ne peut plus se nourrir normalement (café et chocolat uniquement). « Je me sens bien aujourd’hui. Je prends mon traitement et je me repose. Je n’ai pas encore retrouvé toutes mes capacités » , déclare-t-il sur EVZ. Au-delà de son aspect physique (une grande balafre lui barre le front), c’est sa mémoire qui fait flipper. Il ne reconnaît plus personne. Famille, amis, personne. Pas même ses anciens partenaires. « Si je connais Lacatus ? Je le connais, car je l’ai vu sur des vidéos, mais je ne le reconnais pas de visu. Seulement son nom. J’ai aussi été surpris d’apprendre que j’ai été président de deux clubs professionnels. Je ne me souviens même pas que j’ai été footballeur. » Comble de l’ironie, pour ses 50 ans, Anton Dobos ne pourra même pas manger une banane, ni se rappeler la polémique qu’il avait lancée.

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Par Mathieu Faure

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