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Kombouaré : un coup de gueule, et après ?

Par Ulysse Llamas
5 minutes

Avant de se déplacer à Lille et de démarrer une année aussi galère que la précédente (et celle d’avant), Antoine Kombouaré a réglé ses comptes avec la presse. Un mécanisme de défense classique des entraîneurs qui cache un problème de fond : où ira le FC Nantes en 2025 ?

Kombouaré : un coup de gueule, et après ?

Dans L’Art de la guerre, Sun Tzu (ou quelqu’un d’autre) a écrit tout un tas de formules, du genre : « Sur un terrain mortel, battez-vous », « Il n’est point de lieu où l’espionnage ne soit utilisé » ou « Qui n’est pas avisé et prudent, humain et juste, ne peut utiliser des agents secrets. Et qui n’est pas fin et subtil ne peut leur arracher la vérité. » Au moment de démarrer une nouvelle année, Antoine Kombouaré s’est posé la même question que le stratège : comment vaincre sans péril ? Et sans péril inutile ? Confronté à la valse d’entraîneurs de la famille Kita pour la deuxième fois de sa vie, le coach nantais a trouvé un nouvel adversaire, les journalistes.

Kombouaré a accusé la presse d’avoir menti et insinué qu’il était sur la sellette, et aussi d’avoir été trop définitive quant à son avenir. « La semaine qui a suivi Brest et avant le match de Coupe de France, il s’est passé plein de choses, a-t-il dit lors de sa conférence de presse de rentrée, capturée par les caméras d’Ouest-France. Ce qui m’embête beaucoup, c’est que vous avez été tous unanimes et surtout catégoriques sur le fait qu’aujourd’hui, je ne serais plus l’entraîneur du FC Nantes. J’aurais attendu des écrits disant “on s’est trompés”, car vous vous êtes complètement plantés. C’est ce que je ressens. Mais il n’y a rien eu, pas de coup de fil, au moins pour s’excuser, s’expliquer.  » L’entraîneur de 61 ans s’est ensuite levé puis a quitté une salle que Sergio Conceição n’a pas retrouvée et Habib Beye pas (encore ?) côtoyée. Ce coup de gueule pourrait servir d’argumentaire à une causerie d’avant-match basée sur le « Nous contre tout le monde », mais se présente aussi comme un moyen de mettre sous le tapis la bataille de Nantes : l’instabilité permanente.

Le métier d’entraîneur, Pascal Praud et tout le reste

L’histoire d’un entraîneur qui pousse une gueulante, elle est très banale. Dans des registres différents, les suiveurs quotidiens de Luis EnriqueLászló Bölöni et José Mourinho peuvent en témoigner. C’est un classique du foot et des entraîneurs, un métier précaire à souhait, fait d’enchaînements de CDD et de licenciements. Paulo Fonseca pourra sans doute mettre à jour cette anthologie déjà manuscrite par Kombouaré. Lui-même s’est fait remercier (entre autres) à Guingamp, Toulouse, et Nantes (tiens tiens). Il connaît le problème et le défi : comment durer dans le métier ? Au FC Nantes plus qu’ailleurs, c’est même dans la fiche du poste. Les Kita en ont usé 20 en 17 ans et demi. Se plaindre d’être en danger, c’est donc un curieux paradoxe pour un entraîneur du FC Nantes. Le Kanak a le droit d’être touché, la presse a le droit de se tromper et de faire son autocritique, mais il se trouve que Franck Kita a bien rencontré au moins un coach qui aurait pu être le possible successeur de Kombouaré.

Depuis le début de saison, l’homme sous contrat jusqu’en 2026 avait pourtant opté pour la stratégie de la dérision. Il commentait le parcours de Brest, taclait Vincent Labrune et dissertait du salaire de Luis Enrique. Pour marquer le début d’année, le ton a changé. Ouest-France, L’Équipe, suiveurs quotidiens du club, et indirectement les fans du FC Nantes en ont fait les frais ce jeudi. Le coach a même bénéficié du soutien de Pascal Praud et de CNews. Dans son émission, l’ami des Kita a affirmé qu’il y avait « un problème avec la presse nantaise, qui a décidé depuis beaucoup d’années d’attaquer le président Kita. Matin, midi et soir », avant de lancer un débat sur les journalistes supposément impertinents. Pour la petite histoire, Praud et Kombouaré avaient eu un différend en 2008 lorsque le premier avait assimilé les joueurs du second à des « pompes à vélo ». L’entraîneur en avait fait un motif à causerie.

Des questions, beaucoup trop de questions

Le travail des suiveurs quotidiens du FC Nantes n’est pas à discuter, les diatribes de Pascal Praud encore moins, mais la scène de la Jonelière révèle une belle technique d’entraîneurs : faire parler la forme, et pas le fond. Au-delà de prêcher pour la Chapelle (sur Erdre) des journalistes, cette séquence a empêché d’aborder l’actualité du FC Nantes. Kombouaré a voulu le silence pour sauver les apparences. Car la première partie de saison du FC Nantes est bien ratée. Pour les comptes, Nantes n’a que deux points d’avance sur Le Havre, avant-dernier de Ligue 1, et a passé une sacrée série de dix matchs sans victoire. Il n’a jamais gagné à 11 contre 10 en 2024 à la Beaujoire. Le calendrier de janvier s’annonce périlleux : Lille, Monaco, Saint-Étienne (à Geoffroy-Guichard) et Lyon, en plus de Brest en Coupe de France.

Antoine Kombouaré doit également gérer trois gardiens. Patrik Calgren, un nouveau titulaire pas forcément rassurant. Anthony Lopes, une gloire lyonnaise qui rappelle aux Nantais l’épisode Fabien Barthez. Enfin, Alban Lafont, un ancien capitaine en quête d’une porte de sortie. Les cas de Mostafa Mohamed, de Florent Mollet et de Fabien Centonze posent aussi question, en plus du rôle du nouveau staff canari. Ahmed Kantari est arrivé au poste d’entraîneur adjoint après un passage raté de numéro 1 à Valenciennes. Il endossera ce costume à la place de Guillaume Marie. Willy Grondin (lui aussi ancien Valenciennois) a quitté son poste d’entraîneur des gardiens, Olivier Blondel est arrivé. Ainsi, si les coachs ont le droit de penser qu’ils n’ont pas de compte à rendre aux journalistes et que la conférence de presse n’est pas le moment le plus sexy de leur semaine, parler de gestion humaine et de jeu aurait été plus intéressant pour tout le monde. Toutes ces questions n’ont pas été posées, et c’est bien dommage.

Dans cet article :
Antoine Kombouaré reviendra finalement face à la presse dès la semaine prochaine
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