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Antoine Griezmann, de retour à l’Atlético avec Barcelone
Ce dimanche, Antoine Griezmann retrouve le Wanda Metropolitano qu'il a quitté dans le déchirement cet été. Et le Français peut s'attendre à un accueil chaotique, alors que son intégration au sein de l'attaque et du vestiaire barcelonais n'est pas encore optimale.
Cela n’a échappé à personne. Au coup de sifflet final du petit récital barcelonais face au Borussia Dortmund mercredi (3-1), la blessure d’Ousmane Dembélé était déjà oubliée au contraire de l’image de la soirée : Antoine Griezmann, bras dessus bras dessous avec Lionel Messi après un caviar de ce dernier pour le Français. Le premier dans le jeu, tout simplement. Ça y est, ce serait enfin le grand amour entre Grizou et ses nouveaux partenaires de jeu. N’est-ce pas ?
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— FC Barcelona (@FCBarcelona) November 28, 2019
Les mots – maladroits – de Luis Suárez après la douche ont un peu refroidi cette théorie, renvoyant le natif de Mâcon à un statut de second couteau sur lequel on ne s’appuierait qu’en cas de bataille déjà remportée : « Comme c’est arrivé à d’autres avant et en sachant que ça lui coûtait de ne pas marquer, on l’a cherché un peu plus quand on a eu le score à notre avantage. Il est là pour nous aider et nous, on est là pour le soutenir. » En voulant rassurer son monde, le Pistolero a surtout rappelé que le gaucher était toujours ce petit nouveau que l’on regarde se dépatouiller dans son nouvel univers. Non sans un certain poids sur les épaules.
Laissé en « vu » au sein de la MSG
Pourtant, Griezmann fait tout pour que la sauce catalane prenne et que le meilleur joueur du monde daigne l’adopter. Comment ? En prêtant allégeance à sa majesté la puce. En prenant son mal en patience après avoir été ignoré en étant en position démarquée, tel un cruel « vu » de messagerie instantanée laissé sans réponse. En réussissant néanmoins à soigner ses statistiques persos, jusqu’en octobre en tout cas.
Comme si tout cela ne suffisait pas et outre les vents de Suárez et Messi, Griezmann s’apprête à affronter ce dimanche sa pire épreuve depuis qu’il a officiellement déménagé sur la côte méditerranéenne : le retour à la capitale dans son ancienne enceinte, face à ses ex-supporters. Là où il est devenu un homme, avant de passer dans le rôle du paria au cours d’un transfert qui aura finalement duré une grosse année entre faux départ, communication douteuse et forcing pour mettre les voiles. C’est qu’on ne joue pas avec les nerfs et le cœur du peuple rojiblanco impunément, et nul doute que l’idole déchue aurait préféré revenir dans l’Est de Madrid avec un capital confiance au sommet dans sa nouvelle équipe.
Attente de bronca, et plaque vandalisée
« Je sais qu’il y aura des sifflets, déclarait-il à Marca en juillet, au sujet de ce come-back attendu.Cela fait partie du football : ils m’ont beaucoup aimé et quand quelqu’un s’en va, ça peut faire mal. C’est comme avec la Real[Sociedad], ma première visite n’a pas été facile. » Le sort de la plaque à laquelle il a droit devant le Wanda Metropolitano, souillée à plusieurs reprises au milieu de l’été, atteste d’ailleurs de la rancœur des aficionados de l’Atléti à son encontre.
En attendant, celui que l’on a déplacé dans le couloir gauche vit une drôle de période de transition dont le triste paroxysme sera atteint lors de ces retrouvailles dominicales. Jusqu’ici, dans la tempête, force est de constater que l’ancien Matelassier, champion du monde en titre et pouvant s’asseoir sans souci à la table des plus grands footeux du circuit, prend sur lui et s’arme d’une patience modèle. Tel un petit espoir dont on attendrait encore des garanties, tout en humilité. Tous n’auraient pas eu cette classe, quoi qu’en pense le public madrilène ce dimanche. Et n’en déplaise aux prochains sifflets.
Par Jérémie Baron