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- Danemark-France (0-0)
Antoine déconne
Censé montrer la voie aux Bleus, Antoine Griezmann passe pour le moment à côté de son Mondial. Pas franchement rassurant alors que les matchs couperets arrivent à grands pas.
La tête est basse et ses yeux dévorent le sol. Sur l’une des rares incursions françaises dans la surface danoise, Antoine Griezmann est encore trop court pour couper la trajectoire. Ou pas assez bien placé. Ou tout simplement pas dans le coup. Présenté comme le leader de cette équipe, au moins sur le plan technique, le meilleur joueur de l’Euro 2016, dans les faits, a raté ses trois premiers matchs face à des adversaires largement à sa portée. Bien entendu, Griezmann est loin d’être le seul responsable, et ne pointer du doigt que ses performances est une erreur à ne pas faire.
Reste néanmoins que ses prestations ne sont pas au niveau, match après match. Du temps, il en avait demandé dimanche en conférence de presse après ses deux premières sorties décevantes : « À l’Euro c’était pareil, ce n’est qu’à partir des 8es que j’étais vraiment très bien. Donc on verra. Si j’ai l’opportunité de jouer le troisième… pour prendre le rythme et trouver mon football. J’ai confiance en mon jeu. » Déjà ça de pris. Parce que sans vouloir se montrer volontairement pessimiste, il va falloir que le réveil sonne rapidement pour le numéro 7 des Bleus.
Back to France 2016
Évidemment, l’exemple de l’Euro 2016 est encore dans toutes les têtes. Lors de la phase de groupes, Griezmann avait aussi galéré, été critiqué, semblé hors du coup pour finalement terminer meilleur joueur et buteur de l’Euro et emmener la France à une marche du sacre. Comme lors du championnat d’Europe en France face à l’Albanie, Grizou n’a débloqué la situation qu’une seule fois sur le sol russe sur un penalty offert par la VAR face à l’Australie. Mais plus inquiétant, Deschamps ne l’a pas laissé une seule fois jouer un match entier. Officiellement, le sélectionneur a donc préservé Grizou de vingt minutes d’efforts supplémentaires contre l’Australie, de dix contre le Pérou, et à nouveau de vingt ce mardi contre le Danemark.
La seule fatigue physique aurait convaincu certains si l’attaquant de l’Atlético approchait de la fin, mais sûrement pas lorsqu’on a 27 ans. Malgré des prestations aussi en dents de scie, le Brésil n’a pas fait sortir Neymar, l’Argentine n’a pas sorti Messi, tout comme le Portugal n’a jamais sorti Cristiano Ronaldo. Quand Griezmann nous dit : « Je vais monter en puissance et je suis sûr que le niveau que tout le monde attend et moi-même va venir très rapidement » , on a vraiment envie de le croire. Reste maintenant surtout à espérer que, comme en 2016, Grizou va sortir du lit lorsqu’il n’y aura plus le choix.
Par Andrea Chazy