- C1
- J5
- Atlético-Roma (2-0)
Antoine à bicyclette
Plus en état de grâce du côté de l'Atlético, où on lui reproche un rendement insuffisant et d’éventuelles envies d'ailleurs, Antoine Griezmann a respiré un bon bol d'air frais ce mercredi soir, en dégommant presque à lui seul la défense de la Roma. Notamment en claquant un retourné acrobatique fabuleux qui a libéré les siens.
Huit matchs qu’Antoine Griezmann n’avait pas pu célébrer un but avec l’Atlético. Privé de l’opportunité d’exécuter sa fameuse danse des pouces, le Français semblait broyer du noir, alors que sa cote de popularité plonge doucement auprès des supporters rojiblancos depuis plusieurs mois. Mais ce mercredi soir, face à la Roma, Grizou a arrêté de cogiter pour foncer un bon coup. À l’instinct. Et en enfourchant sa bicyclette. Une de celles qu’on exécute dos au but, pour crucifier le portier adverse. Une de celles, aussi, que personne n’oubliera sans doute de sitôt.
Griezmann of the match
Un ciseau qui a laissé complètement baba Alisson, le portier de la Roma et qui vient illuminer une rencontre jusqu’ici plutôt terne. Mais aussi récompenser l’activité de Griezmann, qui n’a certes pas tout réussi ce mercredi, mais s’est démené pour dynamiser un Atlético parfois timide, qui s’est heurté à une Roma bien en place, décidée à bétonner pour placer des contres malins. L’ancien de la Real Sociedad a tenté de fluidifier le jeu des siens en s’exprimant dans son registre de neuf et demi, aussi bien à la construction qu’à la finition des actions.
Après avoir manqué de peu de couper un centre de Carrasco, il s’est essayé à quelques frappes au but, sans plus de réussite, avant d’allumer quelques incendies en contre, comme lorsqu’il s’est offert un raid de cinquante mètres qui l’a vu servir Carrasco. Beaucoup de volontarisme, mais jusqu’ici rien de transcendant et de suffisant pour le réconcilier avec le public du stade Wanda Metropolitano. Du moins jusqu’à ce que le Petit Prince ne mystifie tout le monde d’un golazo mérité. De quoi définitivement libérer le joueur, qui a ensuite servi sur un plateau Gameiro, un autre Français en souffrance cette année du côté des Rojiblancos, qui a doublé la mise.
Un rayon de soleil
Pas de quoi garantir une qualification de l’Atlético pour les huitièmes, puisque le club madrilène doit toujours espérer une contre-performance de la Roma lors de l’ultime journée de la phase de poules pour peut-être poursuivre son aventure en C1. Mais au moins une bonne raison pour Griezmann de retrouver le sourire, alors qu’il traverse sa période la plus sombre depuis qu’il a rejoint les Colchoneros. Les maux reprochés à l’ancien chouchou de la maison rojiblanca sont nombreux : des statistiques déclinantes (17 matchs, quatre buts en C1 et Liga cette saison), des relations moins idylliques avec son entraîneur, Diego Simeone, qui ne serait pas toujours entièrement convaincu par son implication sur le pré, et enfin une attitude extra sportive qui a parfois tendance à agacer les supporters comme sa direction.
Il serait notamment reproché à Grizi des envies d’ailleurs, qu’il aurait exprimées cet été pour obtenir une revalorisation de salaire, qu’il a finalement obtenue. Sans pour autant que ses performances sur le terrain ne soient aussi brillantes que par le passé. Un contexte plutôt tendu, qu’il appartiendra à l’attaquant des Bleus de pacifier dans les mois à venir, en redevenant le guide offensif d’un Atlético en manque cruel de flamboyances cette saison. Pour y parvenir, nul doute que Griezmann s’offrirait bien quelques autres tours de bicyclette.
Résultats et classement de la Ligue des champions Retrouvez toute l’actualité de la Ligue des championsPar Adrien Candau