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- Benfica-Lyon (2-1)
Anthony Lopes enfonce l’Olympique lyonnais
Dans un match indigent, Lyon avait bien cru pouvoir conserver son invincibilité en Ligue des champions avec une égalisation inespérée de Memphis Depay. Mais Anthony Lopes, auteur d'une bourde dingue, a fait capoter l'opération en offrant sur un plateau le but de la victoire au Benfica Lisbonne en fin de match. Aussi moche que mérité.
SL Benfica 2-1 Olympique lyonnais
Buts : Rafa Silva (4e) et Pizzi (86e) pour le Benfica // Depay (69e) pour l’OL
Tout se paye, à ce qu’il paraît. Lyon en a eu la démonstration ce mercredi au Stade de la Luz de Lisbonne. Complètement à côté de la plaque pendant une bonne heure, encaissant un but précoce de Rafa Silva, les joueurs de Rudi Garcia ne semblaient pas mériter de revenir au score. Mais l’éclair de Memphis Depay, auteur de 3 des 4 buts lyonnais cette saison sur la scène européenne, laissait penser que l’OL pouvait sauver les apparences à défaut de rassurer. Finalement, la « logique » a été respectée — Benfica n’ayant été en rien dominant — quand Pizzi a clôturé cette soirée de l’immonde d’un pion risible : une relance à la main d’Anthony Lopes complètement hasardeuse, que son compatriote n’avait plus qu’à reprendre de volée du plat du pied pour l’envoyer dans un but déserté… Les tracas lyonnais ne sont pas près de s’envoler.
L’académie du mal-être
Le bibliothécaire Rudi Garcia se réjouissait pourtant de retrouver cette compétition. « On a fermé le livre du championnat et on ouvre le grand livre de la Ligue des champions » , affirmait-il pompeusement la veille. Un bouquin que ses joueurs se sont d’abord appliqués à gribouiller sans vergogne. À peine le temps de s’humecter le doigt, Rafa Silva raye Anthony Lopes d’une frappe croisée, profitant de défenseurs lyonnais s’étant jetés à corps perdu sur Cervi (1-0, 4e). Sans préface ou prologue, voilà déjà Lyon perdu, ne répliquant que par mouvements illisibles. Marcelo et Dembélé attrapent maladroitement les chevilles respectives de Seferović et Rúben Dias, ce qui leur vaut chacun un carton jaune ; Léo Dubois et Youssouf Koné balancent des centres au hasard ; Jason Denayer passe au travers de plusieurs ballons ; Martin Terrier se blesse tout seul avant d’armer sa frappe ; Depay envoie son coup franc en tribune… Rien ne va.
Même l’arbitre participe à cette mascarade de football en y allant de sa glissade, butant sur un Rafa Silva resté au sol à cause d’une blessure aux adducteurs. Rudi Garcia a beau se resserrer la cravate, l’OL est dépassé. Ni le coup franc de Memphis tombant sur le nez de Denayer (19e), ni la tentative de Maxwel Cornet contrée in extremis par Grimaldo (29e) ne changeront le scénario du premier chapitre. Pire, Haris Seferović aurait même pu alourdir la note par deux fois, sa contre-attaque (19e) et sa reprise (37e) n’attrapant pas le cadre.
Lopes, la blague de trop
Au retour des vestiaires, l’histoire ne semble pas prendre une autre tournure. Les enchaînements de passes benfiquistes — lancés avec parcimonie, heureusement — contrastent sévèrement avec les parpaings que se balancent les Lyonnais. Les Rhodaniens étant si désemparés avec le ballon, les Lisboètes le leur laissent bien volontiers. Seule une frappe cadrée de Lucas Tousart s’écrasant sur le front de Rúben Dias apporte un semblant de danger (56e), avant qu’un débordement de Cornet ne termine pas une tentative contrée s’écrasant étrangement sur la barre (64e).
S’étant déjà distingué par un joli contrôle du genou/dégagement en corner en première période, Odisseas Vlachodimos, numéro 99, gardien de son état, et 3,3 kilomètres au compteur, estime que toutes ces données ne sont pas suffisantes pour se faire remarquer. Mais le temps mort qu’il impose pour se faire dispenser quelques soins permettra aux Lyonnais de reprendre leurs esprits : Léo Dubois retrouve miraculeusement de la précision pour offrir à Memphis l’égalisation (1-1, 69e), Traoré dynamite la défense, Dembélé percute, Denayer repousse… Le Néerlandais et Houssem Aouar trouvent même deux fois le cadre. Super ? Non. Car le poteau trouvé de Pizzi aurait dû sonné comme un avertissement : celui-ci ne fera ensuite aucun cadeau à Anthony Lopes, crucifié sur l’autel du ridicule général.
Benfica (4-3-3) : Vlachodimos – Tomás Tavares, Rúben Dias, Ferro, Grimaldo – Gedson Fernandes, Florentino, Gabriel – Rafa Silva (Pizzi, 20e), Seferović (Vinícius, 59e), Cervi (Raúl de Tomás, 77e). Entraîneur : Bruno Lage.
Lyon (4-4-2) : Lopes – Dubois, Marcelo, Denayer, Koné – Cornet (Traoré, 66e), Aouar (Reine-Adelaïde, 87e), Tousart, Terrier (Mendes, 55e) – Memphis, Dembélé. Entraîneur : Rudi Garcia.
Résultats et classement de la Ligue des championsPar Mathieu Rollinger