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Anne-Sophie Barthet : « Pascal Dupraz pourrait être coach de ski »
Le TFC va tutoyer les sommets enneigés cet hiver grâce à la skieuse toulousaine Anne-Sophie Barthet. En effet, le club haut-garonnais est l'un des sponsors de l'actuelle championne de France de descente depuis 2010. Alors que la Coupe du monde de ski vient de reprendre, il est l'heure de discuter avec celle qui partage les mêmes couleurs que Yann Bodiger. Discuter de quoi ? Olivier Sadran, Pascal Dupraz, cassoulet et fromage.
Si on te présente comme la seule Parisienne à porter une casquette siglée TFC, on t’a bien résumée ?Totalement. C’est sûr que ça dénote un peu (rires). Mais je ne la porte pas qu’à Paris. Je suis aussi la seule Alpine à en porter une !
Mais comment est née l’idée d’un partenariat entre une skieuse et un club de foot ?C’est Olivier Sadran qui l’a eue. En 2010, j’étais à la recherche de sponsors et il y a eu du bouche-à-oreille entre des connaissances communes. Olivier Sadran, avant d’être président de club et PDG, c’est un grand sportif avant tout et il a donc décidé de m’aider dans mon aventure.
Concrètement, comment se passe cette relation ?Le club m’aide financièrement, et moi, de mon côté, je me promène un peu partout avec ma casquette et tout le reste. Pour montrer que le club du TFC, c’est aussi autre chose et un peu plus qu’un club de foot. Pour montrer aux gens qui ne s’intéressent pas au foot et qui pensent que c’est un milieu malsain et assez fermé que des clubs comme le TFC défendent d’autres valeurs. Le fait d’avoir comme athlète une skieuse, c’est quelque chose qui détonne un peu dans le milieu du foot et qui montre un peu la différence du club.
On peut donc retrouver le sigle TFC partout où tu vas lors des épreuves de Coupe du monde ?
Oui, puisque c’est un de mes partenaires. On le trouve aussi sur ma voiture dans les Alpes. Du coup, quand j’ai eu mon véhicule vandalisé deux ou trois fois, je me suis demandé si ce n’était pas à cause de ça, justement ! Après, le TFC me laisse totalement libre de représenter le club à ma façon. Je n’ai pas d’obligations particulières. Si je suis sur Toulouse, je peux donner le coup d’envoi d’un match par exemple. C’est avant tout un soutien de la part du club, presque une forme de mécénat.
C’est donc surtout une forme de lien avec ta ville d’origine.Bien sûr, je suis courcheveloise d’adoption et je remercie toujours Courchevel de m’avoir permis d’atteindre le haut niveau dans mon sport. Mais je m’entraîne tout l’été à Toulouse, je suis donc courcheveloise l’hiver et toulousaine l’été! Ce partenariat avec le TFC est donc une attache particulière, il renforce mes liens avec Toulouse.
Y-a-t-il un point commun que tu retrouves entre ces deux sports, le football et le ski ?
La recherche de la performance bien sûr ! Sinon, je vois aussi un lien dans le soutien des fans, tout simplement. Quand on est en difficulté et critiqué de toute part, comme l’a été le TFC l’an dernier, c’est toujours difficile. L’identité du sportif et notre image médiatique ne se construisent qu’à travers les succès. Hors on n’est pas des machines, footballeurs comme skieurs, et je pense que dans ces moments-là, c’est vraiment quand on a le plus besoin de soutien. L’an dernier, les supporters du TFC ont su répondre présent quand le club en a eu besoin. Moi, de mon côté, j’avais vécu une saison difficile il y a deux ans, et le TFC n’avait pas hésité à rempiler avec moi comme partenaire, et ça, c’est quelque chose d’appréciable. Se savoir soutenu, c’est essentiel dans les moments difficiles, car c’est le premier pas vers la victoire.
En parlant de victoires, la saison dernière a été synonyme de succès pour toi. Ton titre de championne de France ou ton podium en Coupe du monde, émotionnellement ça vaut le but du maintien de Bodiger à Angers ?Franchement, ça se vaut ! Surtout mon premier podium en Coupe du monde en dix ans de carrière, c’est quand même une émotion particulière ! Un vrai soulagement qui laisse place à un grand moment d’euphorie et de fierté… comme ce but de la « patte gauche » de Bodiger!
De par ton statut d’ambassadrice du TFC, tu as pu rencontrer des joueurs du club et échanger avec eux à propos de vos sports respectifs ?J’en ai connu quelques-uns de l’effectif actuel à la suite d’un match caritatif cet été. Tous étaient super cool, et surtout loin de l’image péjorative qu’on peut avoir des « footeux » en général, c’est-à-dire pas vraiment ouverts sur les autres sports et assez centrés sur eux-mêmes. En fait pas du tout. Il y avait par exemple les jeunes Alexis Blin ou Yann Bodiger. Je pense aussi à Daniel Congré (formé au club et actuellement à Montpellier), à Pantxi Sirieix ou à l’ancien joueur Nicolas Dieuze. Le feeling est vraiment bien passé.
Si on te dit que la star actuelle de l’équipe, c’est le coach Pascal Dupraz, tu valides ?Je pense que c’est une erreur de dire ça. Et je pense que lui aussi le dira, même si je ne le connais pas personnellement. C’est l’homme de la situation, ça c’est sûr. Les coachs sont pour beaucoup dans le travail et la réussite des athlètes, mais ce sont les athlètes qui sont face à leurs responsabilités et qui font le job. Il ne faut pas se dire que tout repose sur Pascal Dupraz. Il faut saluer le souffle et l’inspiration qu’il insuffle à son équipe, mais il faut saluer avant tout les joueurs.
Sur ton compte Twitter, tu as défini la relation entre le TFC et Pascal Dupraz comme « un bout d’abondance(fromage de Haute-Savoie)dans un cassoulet » . C’est une invention personnelle ? Oui, c’est bien de moi ! On met du fromage dans tous les plats en Savoie ! Du coup, j’ai eu pas mal de messages pour me demander si c’était bon… Je ne sais pas, mais n’essayez pas avant d’aller faire du sport en tout cas ! Le cassoulet, c’est déjà assez lourd comme ça. Pascal Dupraz a changé pas mal de choses dans le club, dans l’approche des matchs notamment. Ce qui me fait rire quand j’écoute ses interviews, c’est qu’il pourrait très bien être coach de ski.
Pourquoi donc ?
C’est un peu un ours mal léché, dans le bon sens du terme, un mec franc un peu brut de décoffrage… Bref un bon Savoyard, comme nos coachs. Il n’a pas la langue dans sa poche, même si cela fait mal à entendre parce que c’est essentiel pour avancer, et en même temps, il protège ses athlètes. Et surtout ils n’ont pas peur d’afficher leurs ambitions. Nous, nos coachs envisagent trois médailles aux championnats du monde à Saint-Moritz en 2017. Pour certains, dans les médias, c’est être un peu candide ou alors c’est ambitieux. Non, c’est juste que nos coachs pensent que c’est faisable. Motivation, travail et ambition, c’est en ça que je retrouve dans les discours de Pascal Dupraz les propos de mes coachs.
Si tu as l’occasion de partager avec Pascal Dupraz un « cassoulet alpin » revisité avec un bout d’abondance, ce serait où et pour célébrer quoi ?Je sais pas, tiens… Mais je pense que je l’invite à Courch’ pour une grosse journée de ski d’abord, histoire d’avoir un gros creux pour pouvoir manger ça ! Je ne peux pas m’avancer sur les résultats du TFC, mais pour moi, ce serait pas mal pour fêter une médaille en super combiné aux championnats du monde de février à Saint-Moritz.
Propos recueillis par Benjamin Laguerre