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Anne Hidalgo a-t-elle raison de tenir tête au PSG ?

Par Nicolas Kssis-Martov
Anne Hidalgo a-t-elle raison de tenir tête au PSG ?

QSI veut acheter le Parc des Princes. Seul petit problème, l’enceinte appartient à la ville de Paris, qui ne désire pas brader le patrimoine de la capitale en cédant si facilement aux caprices du propriétaire du PSG. Entre affaire de gros sous et bras de fer politique, Anne Hidalgo a-t-elle encore raison, ou les moyens, de résister ?

Et hop, encore un feuilleton autour du PSG. Un conflit sourd et pourtant de plus en plus bruyant, entre la maire de Paris, Anne Hidalgo, et Nasser al-Khelaïfi, président du club. Au centre de cette bataille d’égos et de valeurs (pur mercantilisme vs patrimoine historique) : le rachat du Parc des Princes. Le club parisien présente cette démarche comme une condition indispensable de son développement, quand bien même sa situation économique paraît des plus périlleuses, avec un déficit record. La direction multiplie pourtant les déclarations alarmistes quant aux conséquences financières pour la ville qui s’entête dans son refus. Une véritable campagne de communication s’est même déployée, avec ses relais dans les médias et sur les réseaux sociaux (une armée numérique d’influenceurs TikTok et de youtubeurs pro-PSG, cette fois bénévole apparemment). Même certains élus de droite, par exemple en la personne de Karl Olive, député maire de Poissy, reprennent à leur compte l’argumentaire du PSG (sûrement la reconnaissance du ventre pour le centre d’entraînement qui va s’établir sur sa commune).

Une victoire facile pour la maire ?

Dans cette partie de poker menteur, il serait toutefois erroné d’imaginer Anne Hidalgo en position de faiblesse. Si par ailleurs sa situation politique s’avère délicate (notamment ses relations avec LFI), sans oublier les critiques autour de sa gestion municipale, ce conflit un brin manichéen lui offre une belle opportunité de redresser la barre. Le cas du Parc des Princes est ainsi l’occasion de resserrer les rangs et de rehausser bien haut des convictions difficilement contestables, comme la défense du bien commun des Parisiens et du domaine public. Dans un entretien accordé au Parisien le 14 janvier, l’édile fermait définitivement la porte aux tractations immobilières en réaffirmant son sens des priorités : « C’est une position ferme et définitive. Il s’agit d’un patrimoine exceptionnel des Parisiens. » Cette enceinte unique, inaugurée en 1972 dans son architecture présente, enfant du périphérique qui refaçonna Paris en l’enserrant, prend donc des airs de Verdun footballistique. Il ne faudrait pas céder un pouce de terrain, au nom du peuple. Les deux parties se retrouvent aussi d’ailleurs devant l’héritage de la tradition française et républicaine, en matière d’équipement sportif, quel qu’il soit, qui repose depuis toujours sur les épaules, et au fond des poches, des finances publiques. Ce fut encore le cas pour l’Euro 2016, même si avec les PPP (partenariats public-privé), les grands groupes du BTP surent en tirer leur épingle et leur bénéfices du jeu.

Manifestement, le Qatar peine à comprendre que l’argent n’achète pas tout. Le Parc appartient aux Parisiens pour toujours et il n’est pas à vendre.

Si le PSG peut de la sorte promettre 500 millions d’investissement pour transformer le Parc en un écrin marketing à la hauteur de ses rêves de grandeur, les questions d’argent s’avèrent finalement très secondaires. Les insultants 40 millions proposés pour finaliser la vente – « C’est moins cher que Paredes » selon les mots du premier adjoint, Emmanuel Grégoire – incarnent un aimable prétexte pour clôturer le débat. La pression, teintée de mauvaise foi commerciale essayant d’installer le procès en incompétence de la maire, risque peu d’ébranler l’hôtel de ville. « La maire force le PSG à quitter sa maison, laissait fuiter un porte-parole du PSG dans les colonnes du Parisien. Elle fait peser une charge fiscale de plusieurs millions d’euros sur les contribuables parisiens pour maintenir la structure d’un stade qui a plus de cinquante ans et a besoin d’une rénovation complète. » Ce à quoi Nicolas Bonnet-Ouladj, à la tête du groupe communiste au conseil de Paris (majorité municipale) rétorque en toute cohérence sur Twitter : « Manifestement, le Qatar peine à comprendre que l’argent n’achète pas tout. Le Parc appartient aux Parisiens pour toujours et il n’est pas à vendre. » Une position d’autant plus facile à tenir que la maire sait pertinemment que le PSG ne dispose guère d’options ou d’alternatives immédiates en région parisienne. Club malgré tout assez jeune, il ne peut se priver d’un de ses principaux ancrages historiques dans la capitale et dans le cœur des supporters. Anne Hidalgo doit se dire que cette fois la victoire symbolique se révélera facile.

Dans cet article :
Les Héros du gazon sur les pelouses françaises
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