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Anis Libotte : « Je vais bientôt avoir des cours d’espagnol… »
Anis Libotte est venu garnir la légion française des Tigres de Monterrey cette saison. L’ex-pensionnaire du centre de formation de l’OM est en effet le troisième Français à avoir rejoint le club, après André-Pierre Gignac il y a un an et Andy Delort l'été dernier. À même pas vingt ans, le jeune latéral facture déjà à sa deuxième expérience à l’étranger. Séquence découverte d'un ex-minot.
Comment tu te retrouves à signer aux Tigres en septembre dernier ?Après mon année à l’Académica au Portugal, le club est descendu en deuxième division. Moi, j’avais signé un an comme stagiaire la saison dernière. Je m’entraînais parfois avec les pros pendant la semaine, mais je jouais avec la réserve ou les U19 le week-end. Avec la descente, les choses se sont compliquées, et contrairement à ce qui était prévu, le club n’a pas pu me proposer de contrat pro. Mon agent a eu une possibilité avec les Tigres, et l’affaire s’est faite !
Cette expérience au Portugal après seulement un an en U19 avec l’OM, c’était déjà un premier saut dans l’inconnu.En fait, après mon année en U19, l’OM avait proposé à tous les jeunes joueurs un contrat d’un an. Moi, j’espérais un peu plus, j’avais envie de me projeter et surtout j’avais envie de découvrir autre chose. La possibilité du Portugal est arrivée et je n’ai pas hésité. J’ai quitté l’OM en bons termes et je me suis lancé dans l’aventure portugaise.
Aucune appréhension au moment du départ, alors que tu es tout juste majeur ?Non, pas du tout. Mon agent m’a accompagné au début, et par la suite, tout s’est très bien passé, j’ai vraiment été bien intégré par le club portugais. Au niveau football, mais aussi pour tout le reste. Une expérience vraiment enrichissante.
Qui se poursuit cette année au Mexique. Pour plus longtemps, puisque tu as signé pro trois ans ici aux Tigres. En effet, mais pour dire la vérité, c’était même un peu inespéré ! Ils ont vu des vidéos de moi et ils ont cru en moi. De mon côté, je n’ai pas hésité. J’en ai parlé avec André-Pierre Gignac qui m’a rassuré et qui m’a dit que tout était vraiment bien structuré aux Tigres.
Justement, après ta signature, le coach Tuca Ferretti a expliqué en conférence de presse que l’arrivée d’André-Pierre Gignac avait changé le regard sur le championnat mexicain. Tu confirmes que le regard « européen » sur le Mexique a évolué ?
C’est sûr que la venue d’André-Pierre Gignac a pu permettre d’avoir une autre vision du football et de la société mexicaine. S’il n’avait pas signé ici, je ne sais pas si je serais là aujourd’hui. Avant de venir, je me suis renseigné sur la ville et sur le club. Et après mon échange avec Gignac, je n’ai pas hésité.
Depuis septembre dernier, as-tu pris tes repères à Monterrey ?Je comprends bien la langue après mon année au Portugal grâce à la proximité des deux langues. J’ai encore du mal à m’exprimer, mais je vais bientôt avoir des cours d’espagnol, donc ça ira mieux ! Sinon, ici, les voitures roulent trop vite ! À gauche, à droite, ça va dans tous les sens. Les gens sont sympathiques et vraiment accueillants. Les Mexicains aiment bien s’enflammer aussi. J’aime bien !
Et depuis ton arrivée, où loges-tu ?Je suis installé au casa club, l’endroit où il y a toutes les équipes de jeunes du club, des U15 aux U21. C’est vraiment bien structuré, je suis vraiment à l’aise et bien installé.
Pour l’instant, tu es avec les U20 en phase de découverte ?Oui, ici, c’est la fin de championnat et il est prévu que j’intègre le groupe pro à partir de janvier 2017. Là, je suis en période d’adaptation, je m’entraîne à fond. Ils sont vraiment attentionnés avec moi et j’ai vraiment hâte de jouer et rendre au club la confiance qu’il a pu placer en moi.
Sur le terrain, tu es un ancien ailier reconverti en latéral. Quelles sont les qualités qui ont pu séduire les Tigres avant de te faire signer ?Avec l’OM, j’avais commencé à jouer latéral en fin de saison avec les U17, puis ensuite en U19. Mon entraîneur de l’époque, Stéphane Nado, m’avait dit que si je voulais espérer faire une carrière en pro, ce serait à ce poste-là. Je suis un latéral plutôt physique et rapide, mais aussi technique, c’est ce qui a dû plaire aux dirigeants des Tigres.
Tu faisais partie de la génération 97 à l’OM, avec Maxime Lopez. Tu as suivi son actualité en Ligue 1 depuis le Mexique ?Bien sûr, j’ai vu qu’il était titulaire dimanche soir contre Bordeaux. Ça ne m’étonne pas, c’est un joueur de qualité. Déjà en équipes de jeunes, il était vraiment bon.
Et lui, il est au courant de ta venue au Mexique ?Oui, entre collègues de la génération 96-97, on reste plus ou moins en contact entre nous. Quand il a appris que je signais ici, il m’a envoyé un message pour me féliciter.
Et ta famille dans tout ça ? A-t-elle été surprise par ton choix de continuer ta carrière au Mexique ? Le Mexique, c’est sûr que c’était pas forcément évident pour eux. C’est un peu loin aussi. Plus que le Portugal, en tout cas ! Ils m’ont demandé si j’étais sûr de moi, de mon choix. Après, ils m’ont encouragé et suivi dans mon choix. Moi, tant que je joue au foot, je suis heureux. Je fais ce qui me plaît le plus. Donc je n’ai pas peur de partir à l’aventure, de changer de pays et de devoir m’adapter pour vivre ma passion à fond.
Propos recueillis par Benjamin Laguerre