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Anis Hadj Moussa : « Jouer de la semelle, c’est ce que je veux »

Propos recueillis par Adel Bentaha
13 minutes

Ce mercredi, Feyenoord défie Lille en Ligue des champions. Une rencontre importante, à laquelle prendra part Anis Hadj Moussa, pièce maîtresse de Rotterdam. Mais avant de dynamiter les défenses européennes et d’être courtisé par le LOSC, l’ailier de 22 ans a dû gérer bien des galères. D’un recalage à Lens aux petites divisions belges. Entretien avec un bonhomme qui a la dalle.

Anis Hadj Moussa : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Jouer de la semelle, c’est ce que je veux<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Anis, on te laisse résumer ta belle saison en quelques phrases :

C’est paradoxal, car je ne suis pas forcément content de mon début de saison. Je ne jouais pas beaucoup. C’est à partir de novembre que ça s’est décanté, à la suite de blessures chez les titulaires. Le commencement a vraiment eu lieu avec le match de Salzbourg (1-3), durant lequel je marque. J’ai pu enchaîner le match suivant, puis les quatre autres. Là, la machine s’est mise en route.

Comment expliques-tu ce démarrage en diesel ?

Le coach (Brian Priske) faisait ses choix, et il fallait que je patiente. J’ai attendu le bon moment pour discuter avec lui et j’ai pu déballer mon sac. On a parlé longtemps, une semaine avant Salzbourg. C’est à la mi-temps de ce match qu’il me fait entrer et que je marque. Cela a tout changé.

Tu sembles transformé en Ligue des champions.

La Ligue des champions me transcende. Tu vois vite la différence avec l’Eredivisie. J’avais déjà goûté à cela contre le Bayer Leverkusen, mais comme on a perdu (0-4), ça n’a pas eu d’influence. Contre Salzbourg, c’était le moment : les gens se disaient : « D’accord, il était bon en Belgique et à Vitesse, mais est-ce qu’il peut faire la même chose en Ligue des champions ? » Même moi, la veille du match, dans mon lit, je me répétais : « Contre Salzbourg, c’est toi contre toi. » Ce n’est ni la faute du coach ni celle des supporters, à toi de montrer ce que tu sais faire.

C’est toujours un cliché, les joueurs qui frissonnent en entendant l’hymne, mais c’est grave vrai ! J’écoutais la musique et je souriais comme un gamin, en regardant les tribunes.

Tu t’es libéré pour la suite ?

Oui et non. Car même après Salzbourg, j’avais envie de plus. Salzbourg est une très bonne équipe, mais j’avais envie de réaliser les mêmes performances contre des cadors, car je sais que j’en suis capable.

Le cliché sur les frissons que donne la musique de la Ligue des champions est vrai ?

Contre le Bayer Leverkusen, j’étais vraiment énervé de ne pas débuter. Mais quand je me suis installé sur le banc et que la sono a lancé l’hymne de la Ligue des champions, tout a disparu. C’est toujours un cliché, les joueurs qui frissonnent en entendant l’hymne, mais c’est grave vrai ! J’écoutais la musique et je souriais comme un gamin, en regardant les tribunes.

Ton momentum, c’est le match contre Manchester City. (Feyenoord a arraché le nul 3-3 à l’Etihad Stadium après avoir été mené 3-0.)

Dinguerie ! On a très bien travaillé pendant une semaine entière, rien que sur Manchester City. La première chose qui me frappe, c’est la pelouse. Un billard, la plus belle que j’ai jamais vue. L’autre sensation qui me revient maintenant, c’est notre sérénité. Aucune peur. Alors oui, on dira que c’était un City malade, mais quand tu vois leurs joueurs, il y a de quoi flipper. Mais nous, non. Quand nous sommes retournés aux vestiaires à la pause en étant menés 1-0, il y avait un calme rassurant. On savait qu’on allait revenir. Bon, on en prend quand même deux dès la reprise. (Rires.) Le deuxième but est d’ailleurs en partie de ma faute. Sur un de leurs corners, j’ai quitté les 16 mètres pour anticiper le dégagement de ma défense, sauf que le ballon est évidemment retombé sur Gündoğan pile là où je devais être. Quand ils mettent le 3-0, j’ai quelques secondes de stress, je cogite : « On ne va pas se faire gifler quand même ? » Et puis ils ont commencé à faire quelques petites erreurs de relance…

Tu as senti de la fébrilité chez ce City ?

Un peu, oui. Par exemple, sur mon but (pour réduire le score à 3-1), on peut voir que la remise de Gvardiol vers son gardien n’est pas assurée. Au moment où le ballon lui arrive dessus, je le vois tourné vers sa surface au lieu de chercher à dégager, donc j’anticipe la passe, j’élimine Ederson et je marque. Si j’avais joué Gvardiol ne serait-ce que l’an dernier, je suis quasiment certain qu’il ne fait pas cette erreur.

T’es élu homme du match en prime.

Quand je prends le trophée de MVP, mon réflexe, c’est de le lever vers la tribune où était assise ma mère. Je n’ai même pas réfléchi. Toute ma famille avait fait le déplacement ce jour-là, sauf mon père, qui avait eu un empêchement et était resté à Paris. Quand je l’ai appelé pour revenir sur le match, il était dégoûté de ne pas être venu. (Rires.) Il est presque toujours présent à mes matchs, mais malheureusement, il a raté l’un des meilleurs.

Feyenoord, c’était le meilleur choix de progression pour ta carrière ?

C’est Arne Slot qui est venu me chercher. Avec lui, le feeling était spécial. Je me souviens qu’il a énuméré toutes mes qualités, puis m’a demandé si j’étais capable de faire la même chose dans un club comme Feyenoord. Je l’ai pris comme un défi. J’avais juste envie qu’il me signe, pour lui montrer que je pouvais m’imposer dans son club. Mais à ce moment-là, personne ne savait qu’il allait partir pour Liverpool.

Pour un début de carrière, il n’y a pas mieux que l’Eredivisie. Techniquement, c’est archi-offensif, ça joue de la semelle, c’est ce que je veux.

Lors de ta présentation au club, tu as déclaré : « Je ne m’attendais pas à être aussi haut, aussi vite. » Tu n’avais pas confiance en ton talent ?

Quand je dis que je ne m’attendais pas à être aussi haut, aussi vite, c’est parce que l’an dernier, à cette même période, j’étais en D2 belge et j’allais être prêté à Vitesse. Aujourd’hui, je suis dans l’un des trois plus grands clubs néerlandais et je joue en Ligue des champions. Donc oui, le football va vite.

Quel rôle a pu avoir Ramiz Zerrouki – coéquipier en club et en sélection – dans ton arrivée ?

Ramiz m’a beaucoup aidé pour l’intégration. On s’est rencontrés en équipe nationale pendant la trêve internationale de mars dernier, et il m’a parlé de tout. Du club, de la ville, de l’attitude à adopter. C’est comme mon frère, Ramiz. En sélection, on partage d’ailleurs la même chambre.

Le championnat des Pays-Bas, c’est un bon compromis pour un jeune joueur offensif ?

Pour un début de carrière, il n’y a pas mieux que l’Eredivisie. Techniquement, ça me correspond complètement, c’est archi-offensif, ça joue de la semelle, c’est ce que je veux. Ici, les équipes ont aussi une facilité à exploiter les contres et, en tant qu’attaquant, tu te retrouves presque tout le temps en un contre un ou un contre deux. Moi, ma consigne, c’est : dans ton camp, tu deviens défenseur, donc viens aider ton latéral. Mais une fois dans la moitié de terrain adverse, fais ce que tu veux. Il y a une forme d’autonomie offensive aux Pays-Bas, avec des coachs qui te laissent libre. Cela t’oblige donc forcément à prendre la bonne décision quand tu t’approches de la surface.

Un éducateur m’avait dit : “Si tu quittes Torcy, tu ne deviendras jamais professionnel !” Je lui ai simplement répondu : “On verra.”

D’où te vient cette approche du football ?

Le football, en lui-même, je le tiens de mon père. Son père avait joué en Algérie, mais bon, il n’a jamais vraiment pu faire carrière. Donc mon père m’a transmis le flambeau. Ma première licence, il me l’a prise à 4 ans, au Paris FC. On a bâti une relation extrêmement forte grâce au football. De toute manière, mes parents ne m’ont jamais lâché. Ils faisaient les trajets en voiture dans le Nord, en Bretagne, en Normandie, partout, pour me voir jouer, même quelques minutes.

Les débuts ont eu lieu chez toi, dans le 77 ?

C’est ça, je viens d’Emerainville. J’ai fait toute ma jeunesse à l’US Torcy, jusqu’à mes 14, 15 ans où je suis parti jouer à Montfermeil.

 

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Comment on est transféré du 77 au 93 ?

J’avais un pote qui jouait au FC Montfermeil et qui me faisait un pressing pour que je le rejoigne. C’était vers 2015 ou 2016. Au bout du compte, j’ai accepté, surtout que Montfermeil commençait à bien se structurer au niveau de la post-formation (près de 70 joueurs issus du club ont rejoint un centre de formation ces cinq dernières années, NDLR). Et ça n’avait pas plu à Torcy. Je me souviens qu’un éducateur m’avait dit : « Si tu quittes Torcy, tu ne deviendras jamais professionnel ! » Incompréhensible. Ce qui m’a fait mal, c’est qu’il a dit ça devant mon père. Je lui ai simplement répondu : « On verra. »

Tu as toujours ce sentiment de revanche au cours de ta carrière ?

Pas de revanche, mais disons que cet incident m’a préparé mentalement aux galères qu’il peut y avoir quand tu aspires à devenir footballeur. À Montfermeil par exemple, j’ai vécu des années exceptionnelles, une bonne partie de ma génération a pu être envoyée en centre de formation. Moi, c’était à Lens, où j’ai dû apprendre à gérer mes émotions.

Dans quel sens ?

Lens, c’est le moment des premières. Les premières ambitions pour devenir professionnel. Mon premier vrai éloignement de la famille. Les premières larmes aussi. Ma mère, ma sœur me manquaient énormément. À 21 heures, tout le monde devait être dans sa chambre, tout seul. J’avais l’impression d’être isolé. Ce qui m’a aidé, c’est le ballon. Quand le matin arrivait, je passais rapidement en mode football, je refusais de me laisser bouffer par le reste.

Même s’il fallait que je passe six ans en deuxième division, je l’aurais fait. Je voulais prendre mon temps pour me retrouver au bon endroit au bon moment.

Pourquoi ne pas avoir été conservé par Lens alors ?

Il y a eu un changement de direction, ce qui affectait aussi le centre de formation. Moi, j’ai fait partie des joueurs non conservés. C’est comme ça. Quand mon passage à Lens se termine, je peux signer à Guimarães. C’était même bouclé. Mais du jour au lendemain, les dirigeants du Vitória m’appellent pour me dire que le transfert est annulé. Mon agent de l’époque a visiblement fait des arrangements bizarres, donc je me retrouvais de nouveau à zéro. C’est dommage, parce que j’aurais aimé me lancer le défi du Portugal.

La bascule se fait lorsque tu rencontres Mohamed Dahmane, qui devient ton conseiller ? (Ancien attaquant franco-algérien, Dahmane a eu un parcours similaire à Anis Hadj Moussa, partant des divisions inférieures françaises pour faire carrière en Belgique, à Bruges ou à Genk notamment, NDLR.)

C’est exactement ça. À ce moment-là, je suis convoqué avec les U23 de l’Algérie. Mon contrat à Lens venait juste de prendre fin, à l’été 2022. Notre sélectionneur, Noureddine Ould Ali, était au courant de ma situation et m’a donc parlé de Mohamed Dahmane, qu’il connaissait et qui pouvait potentiellement me trouver un point de chute. On a été mis en relation et je suis allé le rencontrer en Belgique avec ma famille.

C’était plus simple de suivre un ancien joueur plutôt qu’un agent classique ? Parce qu’après Lens, tu rejoins l’Olympic Charleroi, en D3 belge tout de même.

Il a eu un parcours similaire au mien, donc c’était presque facile de lui faire confiance. Alors oui, les gens diront que la troisième division belge, c’est quand même bas comme étape de relance, mais j’y croyais énormément. Il fallait bien commencer quelque part, non ? Mohamed m’a présenté le projet Charleroi sans jamais me vendre du rêve. J’ai joué le jeu à fond. Pourtant, il n’y avait quasiment pas d’infrastructures. Ce qui est marrant, c’est qu’en Belgique, j’ai eu l’impression de rattraper toutes les opportunités que j’avais manquées.

 

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C’est-à-dire ?

Je fais une putain de saison, et le destin fait que je joue l’un de mes meilleurs matchs contre Patro Eisden, quasiment promu en deuxième. Je marque un doublé contre eux. Quand la saison se termine, ils me signent. Je me suis dit : « Ok, la première opportunité est là. » Et encore, j’aurais pu aller directement en D1 belge, car quelques clubs me voulaient. Mais après les galères que j’avais connues, je ne voulais pas me précipiter. Même s’il fallait que je passe six ans en deuxième division, je l’aurais fait. Je voulais prendre mon temps pour me retrouver au bon endroit au bon moment.

J’étais heureux de rendre mes parents fiers, mais au fond de moi, j’avais une peur terrible de merder.

Et la deuxième opportunité alors ?

Au mois d’août 2023, en préparation estivale, on joue Vitesse. Les six premiers mois se déroulent super bien, et en décembre, je suis convoqué par le coach (Stijn Steijnen, ancien gardien international belge) qui me dit : « Anis, tu te souviens de l’accord que l’on avait ? » Je lui réponds : « Vous m’avez dit que s’il y avait une offre intéressante, je pouvais partir. » Il ajoute : « Tu peux faire tes valises, tu pars à Vitesse. » En février 2024, je débarquais aux Pays-Bas.

En arrivant en Eredivisie, te considères-tu enfin comme un « vrai footballeur » ?

Non. Je me suis juste dit : « Tranquille Anis. Tu vas jouer dans une D1, contre l’Ajax, PSV et Feyenoord, mais c’est juste le début. » Si je floppe maintenant, je vais redescendre aussi vite que je suis monté. Tout à l’heure, je parlais de prendre son temps, même dans les divisions inférieures. Mais quand Vitesse a toqué à la porte, j’ai senti qu’il fallait se lancer, même si je n’avais fait que six mois à Patro. Tout cela sans enflammade. J’étais heureux de rendre mes parents fiers, mais au fond de moi, j’avais une peur terrible de merder.

Comment as-tu géré ta notoriété montante ? Vitesse a eu de gros problèmes financiers et a dû te laisser partir à Feyenoord, là aussi six mois après ton arrivée.

À ce moment-là, je regardais énormément ce qui se disait de moi sur les réseaux sociaux. Je voyais les gens faire des compilations de mes dribbles, etc. J’ai alors pris conscience que mon statut changeait et qu’il fallait vraiment se mettre au travail pour décevoir le moins de gens.

 

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En Algérie, tu fais partie de la génération post-Belmadi, qui a échappé aux traumatismes du Cameroun et des deux dernières CAN.

Alors, ces traumatismes, que ce soit le Cameroun ou les deux éliminations au premier tour des CAN, croyez-moi que je les ai eus. (Rires). En tant que supporter, ça m’a fait extrêmement mal.

La nomination de Vladimir Petković a amené avec elle un renouvellement. Tu le sens, à l’intérieur du groupe ?

Il y a un vrai renouveau dans cette équipe d’Algérie, et on le ressent clairement. L’effectif s’est rajeuni, je pense à Ibrahim (Maza), Amine Chiakha, Bad (Badreddine Bouanani), Chaïbi, et on a une vraie confiance du coach. C’est une politique de jeu que j’aime beaucoup, car il arrive à tous nous concerner, même si on ne joue pas plus que cela, il n’y a aucune frustration. 2025 est une année chargée pour nous et on connaît nos objectifs… Comme d’habitude avec l’Algérie : il faut rendre fier tout le pays.

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Propos recueillis par Adel Bentaha

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