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Angleterre, place aux minots
Déjà parti à la Coupe du monde russe avec un effectif à la moyenne d'âge très peu élevée, l'Angleterre continue de miser sur la jeunesse. À tel point qu'aucun élément du groupe n'a plus de 28 ans.
C’est comme s’ils s’étaient donné le mot. À quelques heures de décalage, Jamie Vardy et Gary Cahill ont tous les deux annoncé leur retraite internationale. « Quand vous êtes sélectionné, vous voulez jouer. Si ça ne se produit pas, à un certain âge, il vaut mieux rester à la maison, passer du temps avec sa famille et s’entraîner pour son prochain match en club » , a justifié le premier dans les colonnes du Guardian.
« Il est temps que je prenne un peu de recul. C’est le bon moment pour le faire. Je suis extrêmement fier de ce que j’ai accompli, avec plus de soixante sélections. J’ai été le capitaine de mon pays à plusieurs reprises, ça a été un grand honneur » , a embrayé le second sur l’application officielle de Chelsea.
Interdit au plus de trente ans
Les deux compatriotes ont certes laissé la porte ouverte à un possible retour ( « Si tout le monde était blessé, je ne dirai pas non » , a souligné l’attaquant ; « Si mon pays a besoin de moi, je serai là » , a conclu le défenseur), mais ils savent pertinemment que leur heure en sélection est passée. La faute à qui, à quoi ? À leur âge, peut-être (31 ans pour l’un, 32 pour l’autre). À un Gareth Southgate qui aime s’appuyer sur des jeunes éléments, sans doute. Et à des minots qui poussent derrière, surtout.
La liste des 23 partants pour la Coupe du monde en Russie avait déjà annoncé la couleur : actuellement, la sélection anglaise (qui montait alors à seulement 26,1 ans d’âge moyen ; seuls la France et le Nigeria faisaient plus précoce) compte avant tout sur sa jeunesse, personne ne dépassant les 28 bougies dans l’effectif. Aujourd’hui, Fabian Delph, Kyle Walker, Danny Rose et Jordan Henderson, tous 28 piges au compteur, font figure d’anciens dans le vestiaire des Three Lions. Les cadres s’appellent Harry Kane (capitaine), Eric Dier, John Stones, Raheem Sterling (même si officialisé blessé) ou Dele Alli (respectivement 25, 24, 24, 23 et 22 ans). Et comme un symbole, Adam Lallana, le seul trentenaire qui devait faire partie du groupe affrontant l’Espagne et la Suisse, a déclaré forfait.
Demain doit être mieux qu’hier
Ashley Young et ses 33 années pas là non plus (à l’instar de Joe Hart, Chris Smalling, Jermain Defoe ou Ryan Bertrand, déjà absents au Mondial), Southgate a appelé encore plus de pépites en devenir, comme Luke Shaw (23 printemps), Joe Gómez (21) ou Dominic Solanke (20). « Nous abaissons de nouveau l’âge des joueurs, a d’ailleurs facilement admis le technicien en conférence de presse. Nous entrons dans un nouveau cycle, et des joueurs qui étaient là avant ne vont probablement plus être rappelés. Cela signifie que le groupe futur que nous commençons à étudier sera certainement composé d’éléments venant de nos sélections de jeunes. »
Il faut dire qu’en plus des forces en présence, une belle génération s’apprête à débarquer, comme a pu le symboliser le championnat d’Europe 2017 remporté par les moins de 19 ans. Callum Hudson-Odoi (Chelsea), Phil Foden (Manchester City), Ryan Sessegnon (Fulham), Mason Mount (Derby County), Tom Davies (Everton), Angel Gomes (Manchester United), Jadon Sancho (Dortmund)… Autant de noms qui pourraient faire le bonheur de la nation dans les années à venir, avec l’objectif de faire mieux que le cycle de Steven Gerrard, Frank Lampard, John Terry, Rio Ferdinand ou Wayne Rooney et que la demi-finale de cet été. À savoir remporter un titre qui la fuit depuis 1966. Défi accepté ?
Par Florian Cadu