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- Ligue 2
- 20e journée
Angers s’envole, Tours s’étiole
Soirée animée ce soir dans le merveilleux monde de la Ligue 2. Un paquet de buts, quelques surprises, Tours qui abandonne à Niort (3-2) ses derniers espoirs de podium, Angers qui s’y installe confortablement (0-1 à Châteauroux), Bastia qui revit contre Nancy (0-1) et Laval qui coule à Caen (2-1).
Coup d’arrêt pour Nancy, coup de pouce pour Angers
Meilleure des équipes à l’extérieur, Angers se déplaçait peut-être à Châteauroux au pire des moments. Car les Castelroussins vont mieux, et cela se voit. À Gaston Petit, jamais Angers n’aura pu imposer la marque d’un futur prétendant à la montée, la faute à une équipe de Châteauroux drôlement bien organisée. Il faut donc s’en remettre à un penalty pour voir le SCO prendre l’avantage via Ayari. Suffisant pour réaliser la toute bonne opération de la soirée, distancer Tours, doubler Lens et s’installer tranquillement, mais temporairement à la deuxième place de Ligue 2. Tout l’inverse de Nancy qui se montrait bien incapable de prendre la mesure d’une équipe de Bastia pourtant bien malade. Des Nancéiens en pleine bourre contre des Corses à la dérive, cela n’aurait jamais dû inquiéter l’ASNL sur son synthé fétiche de Marcel-Picot. Dominateur, mais trop peu concret, les occasions de Nancy auront cependant été trop rares pour revendiquer quoi que ce soit. Une belle frappe de Cuvilier en première mi-temps, certes, mais surtout une domination stérile et sans éclats, les hommes de Pablo Correa n’ont pas franchement fait rêver. Petit à petit, l’on en est alors venu à penser à l’improbable. Et si les Bastiais en profitaient pour prendre des points ? Car oui, cela n’arrive pas souvent, mais cela arrive quand même. Malgré le très jeune et prometteur Paul Nardi dans les buts, trop c’est trop. Impeccable sur sa première intervention, Nardy s’incline sur son deuxième duel avec Rivas et c’est les Corses qui réalisent la bonne surprise de cette 20e journée de Ligue 2. Encore bien loin du premier non-relégable, Bastia a au moins gagné une bonne nuitée.
Comme dans un bon gros ventre mou
Le superbe coup franc direct de Jean Calvé en seconde mi-temps, l’ouverture géniale du même Jean Calvé sur la tête de Duhamel au cours du premier acte, un Bekamenga buteur et plus bagarreur que jamais à la pointe de l’attaque lavalloise et le retour en Ligue 2 du désormais ex-Valenciennois, José Saez et puis c’est tout. Ce Caen-Laval a beau avoir été égayé de quelques faits d’armes sympas, cela n’a pas franchement suffi à apporter un semblant d’âme à un match bien soporifique. Caen n’en a que faire. Sans séduire, la bande à Garande s’offre encore une possibilité de rêver. Ce n’est plus le cas des Tourangeaux. Et si leur déplacement à Niort était vraiment la dernière occasion de voir à l’œuvre Andy Delort avec son maillot tourangeau sur le dos, les hommes du président Ettori peuvent s’attendre à une fin de saison bien galère. À la 25e, Delort ne se prive pas de rappeler qu’il n’y a pas mille joueurs de son calibre en Ligue 2 et fouette la transversale niortaise. Un avertissement qui suffit à faire réagir les hommes de Pascal Gastien. Peu avant la mi-temps, Niort passe la seconde. Par Diaw d’abord, bien inspiré à la réception d’un ballon qui traîne et qui, d’un subtil lob, trouve l’ouverture, par Roye ensuite qui profite de la paralysie de la défense des Tourangeaux. Tout est déjà dit à la mi-temps, même si Delort, encore, viendra un temps faire croire à un retour de Tours. À 15 minutes du coup de sifflet final, Roye confirme la supériorité des Chamois et qu’il ne reste plus grand-chose des espoirs de monter de ces bien pauvres Tourangeaux. La montée, Clermontois et Havrais ne l’ont jamais vraiment envisagée, mais une chose est ce soir certaine, le Havre va mieux, le Havre va même beaucoup mieux. La preuve avec Alexandre Bonnet qui s’infiltre de maîtresse manière dans une défense clermontoise un brin amorphe et vient offrir trois unités, pas forcément précieuses, mais toujours bonnes à prendre des couleurs.
Opération maintien
L’on joue depuis moins de cinq minutes dans ce duel de mal classés entre Istres et Brest quand Jonathan Ayité a déjà l’occasion de porter les Bretons aux commandes suite à une balle récupérée à 12 centimètres de la ligne. Pas encore très chaud et de manière assez incompréhensible, le Franco-Togolais loupe l’immanquable. La soirée s’annonce très longue pour lui. Elle le sera. Quinze minutes plus tard, le même Ayité trouve le poteau. Ce qui devait arriver arrive donc et c’est évidemment Istres qui s’en va prendre l’avantage grâce à Malfleury à la réception d’un superbe retourné de Jérôme Leroy. On pense alors que les hommes d’Alex Dupont ne s’en remettront jamais vraiment et le retour des vestiaires ne tend pas à vraiment penser l’inverse. Pourtant, une belle incursion signée Nicolas Verdier permet aux Bretons de recoller au score. Et si Brest reprend alors peu à peu le fil du match, il s’agissait bien de la soirée de Jérôme Leroy et de personne d’autre. Le presque quadra fait la différence par deux fois et permet à ses couleurs de doubler son adversaire du jour. Descente toujours, René contre Bernard. Marsiglia contre Casoni, l’autre duel de fin de tableau était avant tout un match entre bons potes. Du coup, cela ne pouvait se terminer que sur un bon gros nul. De ces résultats qui contentent tout le monde ou presque. Ce soir, les Crocos nîmois se sont pris un bon bol d’air, et ont surtout prouvé qu’une bonne organisation pouvait déboucher sur un football aussi plaisant qu’agréable. D’abord menés suite à l’ouverture du score signé Viale, les Nîmois réagissent de belle manière. Sur penalty d’abord grâce à Bemmeziane, puis via Nouri ensuite, au retour des vestiaires. Mais parce que le foot est parfois cruel, la mainmise nîmoise sur ce match ne sera récompensée que d’un point, celui de l’espoir. Pas grave, ce soir Nîmes n’est plus relégable.
Par Martin Grimberghs