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Angers et Marseille, destins croisés
Ce soir, Angers et Marseille s'affrontent pour le compte de la 36e journée de Ligue 1. Au match aller, les Angevins s'étaient imposés au Vel'. Le premier exploit du SCO et le début de la fin pour l'OM.
Les Marseillais ont la mine basse quand ils rentrent aux vestiaires du Vélodrome. Le but de Michy Batshuayi sur penalty n’a servi à rien. D’ailleurs, le Belge est certainement l’Olympien le plus frustré. Après ses coéquipiers, qui ont déjoué pendant plus d’une heure, et après lui-même, qui a vendangé pas mal de situations dangereuses en fin de rencontre. À cause d’une première période catastrophique dans le jeu, les Marseillais ont fini par être vite menés au score. C’est Thomas Mangani qui a ouvert le compteur angevin sur penalty (déjà), après une faute complètement stupide de Rémy Cabella. Le SCO a ensuite fait le dos rond, pour piquer une seconde banderille à la 70e minute, toujours sur coup de pied arrêté. Cette fois-ci, Mangani s’est mué en passeur pour trouver la tête de Romain Thomas. Le marquage de Lucas Ocampos était plus que laxiste. Même si Michy a réduit le score, la pilule est difficile à avaler. On est le 27 septembre, on joue la 8e journée de Ligue 1, et pour la première fois de la saison, le Vélodrome gronde vraiment. Le début des emmerdes.
La première désillusion pour Marseille
Avant de recevoir le SCO, Marseille n’a pas encore de réels problèmes à domicile. Même si le début de saison est plus que compliqué avec le départ précipité de Marcelo Bielsa, l’arrivée en catastrophe de Michel et les deux défaites en ouverture du championnat, l’OM s’en sort plutôt pas mal. Surtout au Vélodrome. Après une nette victoire contre Troyes (6-0), les Marseillais ont infligé un sévère 4-1 à Bastia et ont obtenu un match nul inespéré à dix contre onze face à l’Olympique lyonnais (1-1). Et puis arrive ce match face à Angers. En une rencontre, Marseille expose toutes ses faiblesses, qui vont peu à peu se transformer en fardeaux. En première période, l’OM ne se procure absolument aucune occasion. Il faut dire que le projet de jeu n’existe pas. Les Marseillais sont à court d’idées, impuissants, incapables de construire quelque chose. Les premières relances sont bien trop timides et les joueurs offensifs sont obligés de tenter des exploits individuels sur chaque action.
En seconde mi-temps, les Marseillais sont enfin parvenus à se mettre à jouer. Un deuxième souci s’est alors manifesté : le manque de réalisme. Sarr, Cabella et surtout Michy se créent un nombre incalculable de bonnes situations, sans parvenir à la mettre au fond. Un problème récurrent depuis le début de saison et qui ne quittera jamais les Olympiens. C’est aussi la première titularisation de pas mal de nouveaux joueurs. Et les premières désillusions. André Zambo-Anguissa, Rolando et surtout Paolo De Ceglie livrent chacun une bien piètre prestation. Idem pour les autres recrues alignées, Rémy Cabella et Bouna Sarr. C’est certainement la première fois que les supporters marseillais ont réalisé que le recrutement ne suffirait pas pour combler les départs de Jérémy Morel, Rod Fanni, Giannelli Imbula, Dimitri Payet ou André Ayew. Depuis ce match, les Marseillais n’ont toujours pas remporté le moindre match de championnat au Vélodrome.
Le premier exploit pour Angers
Pour Angers aussi, cette confrontation est un tournant dans sa saison. Avant de se déplacer à Marseille, le SCO n’a perdu qu’un seul match en sept journées, et n’a encaissé que quatre buts dont trois dans le même match. Pas mal pour un promu. Mais pour l’instant, il est difficile de parler de sensation, puisque les Angevins ont obtenu des victoires seulement contre des équipes abordables : Montpellier, le Gazélec et Troyes. Face à l’Olympique de Marseille, le SCO expose toutes les forces qui feront de lui une des très bonnes surprises du championnat. D’abord, les Angevins s’appuient sur une solide assise défensive et une capacité à bien négocier les coups de pied arrêtés. Comme toutes les petites équipes de Ligue 1, en somme. Mais ce qui fait la différence, c’est qu’Angers est aussi capable de ressortir le ballon très proprement et de se montrer réaliste, grâce à une solidarité à toute épreuve. Cette victoire dans la douleur contre Marseille marque le début de quelque chose. Le début d’une équipe qui se fera ensuite une spécialité de vaincre les gros du championnat (match nul contre le PSG, victoire contre Lyon et Monaco). Aujourd’hui, le match retour aura beaucoup moins d’importance pour le SCO, déjà sauvé. Un peu plus pour Marseille, encore en lutte pour le maintien. Qui l’aurait pensé le 27 septembre ?
Par Kevin Charnay