- France
- Ligue 2
- 11e journée
Angers et Caen s’extirpent de la meute
Au programme de ce vendredi soir, huit rencontres de Ligue 2, ce pays étrange où la moitié des équipes s’entassent dans un embouteillage monstre en première partie de classement. On espérait y voir un peu plus clair, et on a vu des favoris s’affirmer avec autorité.
Les « Tailles patron »
Le SCO d’Angers est peut-être leader, mais il reste surtout sur trois résultats nuls qui ne font plus vraiment avancer la machine. Illustration de ce manque d’efficacité avec ces jolis mouvements initiés, révélant à la fois une réelle qualité collective et un certain manque de réalisme. Heureusement, le calvaire angevin s’interrompt à dix minutes de la fin de la rencontre, alors que le SCO commençait à s’essouffler : Blayac prend sa chance en pivot à l’entrée de la surface et permet à ses partenaires de retrouver le goût du sang. Ayari fout la deuxième couche deux minutes plus tard, histoire d’être sûr. Angers est plus que jamais tête de classe.
Duel de Blaugrana entre les sémillants Castelroussins, premiers non relégables, et les nonchalants Caennais, un poil trop suffisants ces dernières semaines pour établir des performances dignes de leurs ambitions. Du coup, plutôt que d’assister à un match entre deux équipes qui portent les couleurs du Barça, on assiste à un festival d’imprécisions en première période. Il faut attendre une ouverture de Fayçal Fajr, une accélération de Fodé Koita conclu par un subtil lob pour enfin voir une action bien menée. Malherbe est sur les bons rails et livre une prestation correcte, Montaroup voit une première tentative repoussée par le poteau, avant de claquer sa lucarne dans les arrêts de jeu. C’est propre et sans bavure, le SMC renoue avec le succès à l’extérieur. Et en attendant les deux matchs en retard, se glisse sur le podium.
Pablo Correa est de retour chez lui, à Nancy, avec pour mission de rendre à son ASNL un peu de couleurs. Manque de bol, Thibault Moulin joue un sale tour aux Lorrains en ouvrant la marque avec quelque peu de réussite. C’est un autre ancien Caennais qui égalise juste avant la pause sur une bien curieuse occasion, lorsque Cuvillier détourne la frappe d’un de ses partenaires presque involontairement et voit le ballon taper contre le montant, s’éloigner des cages avant de changer d’avis et entrer dans les cages grâce à un drôle d’effet. Pablo Correa, ou le retour de la chagatte qui faisait défaut, visiblement. Du coup, Nancy déchaîne la fureur. Jeff Louis, le mec au blaze le plus improbable de L2, donne l’avantage aux locaux d’une frappe soudaine et superbe sous la barre. La fête est totale… jusqu’à l’égalisation de Mana Dembelé à l’entrée du dernier quart d’heure. Pas de panique toutefois : Jeff Louis cale son doublé.
Les « Oui mais non »
Chouette prestation des Auxerrois face aux Lusitanos de Créteil, qui peuvent remercier leur portier Kerboriou pour avoir repoussé l’échéance par ses multiples exploits au cours de la première période. Mais bon, le pauvre gars ne peut pas être partout, et suite à un superbe débordement de Ntep et à une nouvelle intervention de Kerboriou, Haller peut pousser le ballon au fond. Sauf que le foot est souvent taquin. Créteil n’a pas foutu grand-chose jusque-là, mais a du caractère : Ndoye saute plus haut que tout le monde et égalise de la tête. L’AJA a la taille d’un caïd, mais les chevilles en caoutchouc.
Tours est intraitable à l’extérieur, Bastia est lanterne rouge, et Lombard, son gardien, visiblement peu inspiré : le cocktail est explosif et Schwechlen profite d’un ballon très mal négocié par le portier corse pour ouvrir le score. Lancés à toute berzingue sur la voie du succès, les Tourangeaux se font malmener en fin de match, alors que Bastia évolue à 10, et Le Mat finit par égaliser dans les arrêts de jeu, d’une tête sur corner. Sauf que le foot est amoral : Delort redonne l’avantage à Tours dans la foulée et valide le succès de l’autre TFC à l’extérieur.
L’ESTAC se porte bien, merci pour lui. Les performances de haut vol de Benjamin Nivet au milieu de terrain et les cacahuètes que s’enfile Gimbert devant portent les joueurs de l’Aube vers les sommets. Gimbert plante son 7e cachou de la saison à la demi-heure de jeu. Le DFOC est mal en point, tant pis pour lui, et ne montre pas grand-chose d’intéressant. Sauf que le foot est parfois taré, et le DFCO prend complètement feu dans les arrêts de jeu : Varrault égalise d’une tête sous la barre, et Thil donne l’avantage aux Bourguignons dans la même minute. Les Aubistes ont l’air un peu con, et les Dijonnais n’en reviennent pas.
Laval avait récemment fait tomber Angers (4-1) et Brest (2-1) sur son terrain, alors le HAC a enfilé le pare-balles avant de faire le voyage jusque dans la Mayenne. Le Bihan tente une acrobatie digne du Pacte des Loups et ouvre le score d’une jolie reprise de volée – sauf qu’on a tous vu qu’il avait pris le ballon du tibia et qu’il avait surtout eu un gros coup de bol. Du coup, le karma havrais leur coûte un péno discutable, suite à une intervention un poil virile de Boucher sur Diallo : heureusement que le gardien havrais se fait justice et repousse la tentative de l’attaquant des Tangos. C’est pourtant pas dur de marquer sur péno, comme le prouve Mesloub au retour des vestiaires. Le but du K.-O. ? Faut voir… Bekamenga pointe le bout de sa godasse pour marquer son 5e but de la saison et rendre l’espoir aux Mayennais. Toudic fait 1,41 m, mais égalise de la tête quelques minutes plus tard. 2-2, score final, et Le Havre continue de tirer ses cartouches dans le placo.
Duel de Sudistes, entre Istres et Arles-Avignon. Et malgré une grosse domination des hommes de Franck Dumas, et une qualité de jeu qui laisse présager le meilleur, ce sont les Istréens qui ouvrent la marque à l’heure de jeu, d’une reprise de volée en forme de shrapnel de Legoff. Istres respire un grand coup et sort de la zone rouge. Mais il faudra montrer autre chose pour s’en sortir.
Par Julien Mahieu