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- Ligue 2
- 31e journée
Angers déculotté, Créteil ressuscité
Huit matchs pour 19 buts et un ratio de clasico, cette 31e journée de Ligue 2 a consacré les attaques placées et encore une fois redistribué les cartes à tous les étages d’un championnat plus indécis que jamais.
Échange de bons procédés tout en haut
Pas beaucoup de rythme, mais quelques assauts dijonnais. La physionomie d’un match ne reflète pas toujours son résultat. Les Chamois niortais vont se faire un plaisir de confirmer l’adage. Un penalty sifflé contre le cours du jeu et voilà la bande à Jimmy Roye partie pour faire vibrer René Gaillard. Un coup de sifflet pour un déclic. Après la transformation de Sala, Niort se dit qu’il serait quand même trop bête de ne pas faire le maximum pour continuer de croire au podium. Du coup, dans la foulée, Greg Houla double la mise(2-0). Cinq minutes d’actions pour trois points et un podium retrouvé, le bon calcul était sans conteste à aller chercher du côté des Deux-Sèvres ce soir. Les mathématiques n’étaient manifestement pas au programme du cursus d’avant-match de Stéphane Moulin et ses hommes. Jamais dans le match, le SCO Angers a encore laissé passer une belle occasion de confirmer son bon début de saison. Et si Gaël Angoula avait fait part de son envie de « se bouger le cul » à la mi-temps, dans la réalité on n’a pas vu bouger grand-chose au cours d’une seconde mi-temps copycat de la première, les buts en plus. Ludovic Butelle, le dernier rempart avignonnais, en avait déjà eu le souffle coupé avant la mi-temps suite au but de Jordi Declos pour Arles-Avignon, il aurait pu mourir d’apoplexie au vu de la belle deuxième période livrée par ses coéquipiers. Trois buts qui ne doivent rien au hasard (4-0) et une bouffée d’air en forme de maintien, tout va bien en Avignon.
Quand ça part vite, ça part bien
Laval allait mieux. Mais ça, c’était avant, et sur le coup de 20h. Cinq toutes petites minutes plus tard, les Béliers de Créteil avaient déjà sérieusement calmé la bonne série des Tangos. Ou comment transformer un match de la peur en cure de confiance. Un break ultra rapide offert par Sangaré et Bartoloméo et voilà que la bande à Jean-Luc Vasseur retrouvait tous ses allants offensifs en même temps que Vasseur voyait sa menace de licenciement s’éloigner un petit peu. Ce soir, Créteil s’est fait du bien, mais est surtout sorti de la zone de relégation de la plus belle des manières et avec un joli carton (4-0). Le foot est facile quand il est joué avec envie. De l’envie, les Brestois n’en manquaient manifestement pas. Deux passes, un bon contrôle, 46 secondes de jeu, il n’en fallait pas plus à Bruno Grougi pour allumer la défense troyenne et offrir aux Brestois d’Alex Dupont un avantage en forme de succès précoce. Bien plus tard et pour le principe, Alphonse enfonçait le clou. Brest n’est pas encore sauvé, mais c’est tout comme (0-2). Auxerre ne peut pas en dire autant. Et pour cause. Quand on concède cinq occasions nettes en moins de 20 minutes face à Tours, mais surtout face à Andy Delort, on ne peut même pas plaider la surprise au moment du quatorzième but du meilleur buteur tourangeau. Hormis les onze titulaires de Pantaloni, il n’y avait en fait qu’un homme susceptible de prendre du plaisir côté auxerrois et il était forcément dans les cages. Mais il vaut parfois mieux avoir un bon gardien qu’une kyrielle d’occasions, et ça, les Auxerrois vont prendre plaisir à le démontrer en offrant une leçon de réalisme aux Ciel et Noir. Dominés, mais calmes et construits, les Auxerrois vont prendre leur temps, poignarder gentiment, et par deux fois, le TFC de la Ligue 2. Suffisant pour refroidir le stade de la Vallée du Cher, mais pas Andy Delort qui profitait d’un penalty pour rétablir la parité (2-2). Deux buts pour Delort, mais un espoir de podium qui s’éloigne encore un petit peu plus pour les Tourangeaux.
Moins de buts, c’est souvent moins d’éclate
L’une ou l’autre phase arrêtée pour pimenter le début de match et puis cinq minutes de folie. Entre la 25e et la 30e minute, Jeff Louis réveille les Costières en percutant par deux fois la transversale de Merville. Nîmes est sonné et presque à terre. Confirmation quelques secondes plus tard quand Moukandjo transforme son penalty (1-0). Nancy continue d’alterner le bon et le moins bon de semaine en semaine, mais entretient l’espoir d’une montée. Quand Clermont reçoit Châteauroux, c’est plus de descente que de podium dont il est question. Pas grave, parce que quand les occasions s’enchaînent, le but finit souvent par tomber, et ce, quelle que soit la position au classement. L’illustration est connue, la réalisation d’Idriss Saadi pour Clermont n’était donc pas forcément surprenante. Pour mettre à mal la domination des Clermontois, il aura, en fait, fallu attendre un solo individuel tout en abnégation de Maboulou. Pas grand-chose à voir pour un match de nul (1-1) qui, en plus, n’arrange personne. À mi-chemin entre la lutte pour le titre et celle pour la descente, il y a Le Havre. Et autant dire que ça sentait déjà la fin de saison au Stade Océane. Condamné, Bastia avait peut-être envie de jouer les poils à gratter face à son adversaire du jour, mais cela ne s’est pas forcément vu pendant 90 minutes. Malheureusement pour la courageuse, mais fort peu nombreuse assistance présente ce soir qui aurait bien aimé voir du foot, quitte à devoir se rabattre sur la lanterne rouge de la Ligue 2. Parce que, de leur côté, les Havrais n’ont jamais eu la moindre envie de proposer du jeu. Du déchet, beaucoup de déchet et donc du gaspi. Le raté de Mickaël Le Bihan en première mi-temps aurait pu résumer à lui seul la triste prestation havraise, heureusement pour l’ancien Sedanais, son but en seconde offrait la victoire (1-0) à des Havrais terriblement bien payés.
Par Martin Grimberghs