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Angelo Fulgini, comme le monde est Ch’ti
Cramé au moment de son remplacement à un quart d'heure du terme, Angelo Fulgini a symbolisé ce Lens valeureux et récompensé par ce point à Séville (1-1). Pour le Ch'ti, cette soirée restera gravée pour toujours dans sa mémoire.
Oui, Lens n’a toujours pas gagné cette saison en 6 matchs (2 nuls, 4 défaites), mais Angelo Fulgini (27 ans) se souviendra certainement très longtemps de son premier match de Ligue des champions. Lui, l’enfant du Nord, arrivé avec sa mère dans sa jeunesse à Douai et qui s’est pris d’attachement pour le Racing Club de Lens. Jusqu’à se rendre à Bollaert et être définitivement convaincu par la ferveur de l’enceinte. « J’étais hypnotisé par le kop, disait Fulgini dans une interview pour Free. J’étais en tribune Trannin. Les chants, les drapeaux… Je me souviens de la trompette aussi. Ce sont des choses qui restent. » Un premier rendez-vous manqué en 2020 quand Lens lui fait la cour alors qu’il performe à Angers. Fulgini refuse. Avant d’enfiler cette fois le maillot sang & or en début d’année 2023 quand il s’ennuie à Mayence en Bundesliga. Toutes ces émotions ont pu se mélanger pour lui. Le garçon chantait à Bollaert dans le passé, et le voilà à fêter un coup franc direct victorieux devant le parcage lensois à Séville et succéder à Jocelyn Blanchard 21 ans plus tard.
FULGIIIINIIIII ! 😱😱
Le coup-franc incroyable du milieu lensois pour égaliser face à Séville 😍#SevillaFCRCL | #UCL pic.twitter.com/tF10itZxHC
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) September 20, 2023
Fulgini a-t-il lancé la saison de Lens ?
L’histoire est belle, mais quelques minutes auparavant, on était encore très loin de tout cela. À l’image de ses partenaires, en plein bizutage, presque impressionnés par l’intensité de Séville et du niveau Ligue des champions en début de partie. Avec ce but évitable d’Ocampos qui pouvait faire craindre un nouveau naufrage. On ne le saura qu’en mai prochain : mais c’est à se demander si ce coup de patte de la 24e minute signé Angelo Fulgini a enfin lancé la saison du Racing Club de Lens. Fulgini frappe fort ce coup franc, côté ouvert. De quoi surprendre Marko Dmitrović, qui égalise face à Brice Samba au compteur des boulettes du soir. « Ce but nous fait du bien, explique Fulgini sur Canal+ après la rencontre. Parce que si on ne marque pas aussi vite, on aurait pu souffrir. J’ai la réussite pour moi. » D’un coup, Lens regagne enfin la confiance envolée depuis la seconde période de la 1re journée face à Brest, où Lens passait de 2-0 à 2-3.
Rouage indéboulonnable des plans de Franck Haise malgré des prestations pas toujours abouties, loin de là, à l’image du match contre Metz vendredi dernier (0-1), Angelo Fulgini illustre bien le début de saison des siens. Beaucoup de déchets d’un côté, mais des intentions, de l’envie et nullement l’envie de renier sa philosophie face à la tempête. Il perd encore 18 ballons en Andalousie ce mercredi soir (2e plus haut total de son équipe). Et alors ? Fulgini dévoile de l’envie de créer avec ses 8 ballons donnés dans le dernier tiers du terrain, ses 7 centres tentés et ses 19 passes réussies sur 26. Le tout pas toujours précis, oui, on confirme. Mais au-delà de montrer que la marge de progression possible est grande pour le numéro 11 lensois, Fulgini a aussi, et peut-être surtout, été le symbole d’un Lens vaillant, capable de rester uni dans le doute. « On a fait un gros match, poursuit-il sur Canal+. On a mal commencé, mais on n’a pas lâché malgré nos difficultés. On a été soudés, en équipe. On a été costauds, tous ensemble. On a montré un beau visage du club. Et c’est ce qui nous faut. » Lensois, suivez le guide, il s’appelle Fulgini.
Par Timothé Crépin