- Ligue 1
- J11
- PSG-Nice (3-0)
Ángel Di Merci
En réalisant deux passes décisives contre Nice, Ángel Di María a prouvé qu’il pouvait faire oublier les absences des titulaires offensifs indiscutables. Ça tombe bien : le Paris Saint-Germain va avoir besoin de son banc pour remplir ses missions.
« Il n’a jamais apporté au Paris Saint-Germain. » « Lui ? Sur-estimé et surpayé. » « Qu’il s’en aille ! » Voilà ce qu’on a pu entendre ces dernières semaines au sujet d’Ángel Di María. C’était certain : l’Argentin, qui n’aurait jamais répondu aux attentes depuis son arrivée en août 2015, avait fait son temps au sein de la capitale française. Avec les arrivées combinées de Neymar et Kylian Mbappé, l’Argentin devait prendre la porte. Et c’est à peine s’il méritait un au revoir.
L’homme du match ? Pas Cavani !
Sauf qu’Unai Emery s’est opposé à un éventuel départ de son poulain et a refusé de le laisser partir (à Barcelone notamment, qui a poussé pour le récupérer en fin de mercato estival). Pas pour lui laisser une place de titulaire. Non, le trio offensif Neymar-Edinson Cavani-Mbappé semble bien trop sexy pour que quiconque vienne le bouleverser. Mais alors, pourquoi avoir choisi de garder un élément qui aurait rapporté des sous au club et qui pourrait exercer ses talents loin de la France ? Tout simplement pour avoir de multiples gâchettes sous la main, sur le banc comme sur le terrain. Et surtout pour suppléer les absences forcées des habituels premiers couteaux. Bingo : contre Nice, l’ancien de Manchester United a exactement montré cette utilité.
Dès la troisième minute, d’abord, en déposant un coup franc sur la tête de Cavani pour l’ouverture du score. Puis à la demi-heure de jeu, en servant de nouveau son attaquant d’une magnifique louche pour faire le break. Et tout le reste de la partie, enfin, en ne cessant de faire parler son dynamisme et ses jambes qui en ont visiblement assez de ne pas galoper sur le pré (six titularisations seulement en Ligue 1). Il est ainsi l’homme qui a le plus tenté sa chance ce vendredi soir (cinq tirs essayés). Il est également celui qui a le plus provoqué (trois dibbles réussis sur trois) et qui a été le véritable grand bonhomme de la soirée.
Emery pense à lui
Interrogé sur l’ex-Madrilène en conférence de presse cette semaine, Emery ne s’est donc pas foutu de la gueule du monde au moment de le caresser dans le sens du poil. Et a vu juste. « Angel est très, très compétitif, a déclaré le technicien espagnol. Quand il ne joue pas, il n’est pas content. Il travaille pour avoir sa chance et aider l’équipe en étant performant. Quand il ne commence pas, je veux qu’il soit prêt à entrer et être performant pour l’équipe. Je suis content de son travail au quotidien. Vendredi, contre Nice, c’est peut-être une bonne opportunité pour lui. Je suis sûr qu’il est prêt. S’il joue, car il y a d’autres joueurs dans cette position, il sera bon, j’en suis convaincu. »
Alors oui, le Monsieur peut parfois jouer facile, énerver et paraître désintéressé de l’issue d’une rencontre. Oui, le Monsieur peut incompréhensiblement évoluer loin de son niveau et ne pas réaliser les efforts escomptés pour obtenir la régularité nécessaire pour tout gagner. Mais quand il se bouge l’arrière-train, Di María est capable de renverser n’importe quelle défense par un geste aussi naturel que talentueux. Il ne faudrait pas l’oublier. Car Paris en aura certainement besoin dans les mois à venir. Et pas seulement en Ligue 1.
Par Florian Cadu