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Ángel Di María, reculer pour ne pas sauter
C’est la grande question que tout le monde se pose depuis l’arrivée de Neymar et de Kylian Mbappé au Paris Saint-Germain : que va faire Unai Emery d’Ángel Di María ? Et si la solution était de le faire renouer avec ce poste de milieu relayeur qu'il occupait au Real Madrid ?
Le Real à sa BBC, le Barça avait sa MSN, le Paris Saint-Germain a depuis cet été sa MCN : Mbappé-Cavani-Neymar. Pour le plus grand malheur des défenseurs de Ligue 1, mais aussi d’Ángel Di María. Arrivé en 2015 contre 63 millions d’euros, l’ailier argentin était censé reprendre le flambeau de « star de l’équipe » après le départ de Zlatan Ibrahimović. Un rôle qu’il n’a finalement jamais occupé, malgré ses dix-huit passes décisives en Ligue 1 lors de son premier exercice et son récital face au Barça lors du huitième de finale aller de Ligue des champions la saison dernière (4-0). Désormais quatrième choix offensif – ou cinquième derrière Julian Draxler, c’est selon –, Ángel Di María serait bien inspiré de retrouver son niveau affiché au Real Madrid. Et cela pourrait bien passer par un changement de poste.
Que des numéros 8 dans ma team
Arrivé au Real Madrid en 2010, après trois grosses saisons du côté du Benfica Lisbonne, Ángel Di María s’empare très vite du couloir droit des Merengues au sein du 4-2-3-1 aligné par José Mourinho. Un poste qui lui permet de marquer quelques caramels, mais surtout d’offrir des caviars à Karim Benzema, Gonzalo Higuaín et Cristiano Ronaldo. Mais ça, c’était avant l’été 2013. En un mercato, Di María a vu Kaká, Higuaín, Özil et José Mourinho quitter la Maison-Blanche pour faire de la place à Carlo Ancelotti, Isco et surtout un Gareth Bale recruté pour 100 millions d’euros. Un grand remplacement qui place automatiquement Ángel Di María sur le banc ? Pas pour l’entraîneur italien, qui a alors une idée de génie : faire de l’Argentin un milieu relayeur au sein de son système en forme de sapin de Noël.
Un choix payant. Impeccable dans son nouveau rôle car rodé aux efforts défensifs sous José Mourinho, Ángel Di María ne chôme pas dans sa moitié de terrain, tout en continuant à distribuer caviar sur caviar à ses attaquants et à s’offrir quelques percées offensives. Et c’est finalement au poste de « numéro 8 » qu’El Fideo réalise sa meilleure saison sur le plan comptable, en s’adjugeant le trophée de meilleur passeur de Liga avec 17 offrandes, ainsi que celui de meilleur passeur de C1 avec six douceurs. C’est aussi à ce poste que l’Argentin réalise son chef-d’œuvre lors de la finale de Ligue des champions remportée face à l’Atlético de Madrid en mai 2014 (4-1 ap). Une Décima que le peuple madrilène doit au coup de boule de Sergio Ramos, mais aussi à Di María, élu meilleur joueur de la finale par l’UEFA et auteur d’un rush extraordinaire qui amène au but de Gareth Bale en prolongation.
La tentation 3-4-3
Finalement, cet été 2017 ressemble fortement à celui que Di María a vécu quatre ans plus tôt. Avec Kylian Mbappé et Neymar dans les rôles de Bale et Isco. Et la solution à ce « problème » pourrait finalement être la même que celle trouvée par Carlo Ancelotti au Real Madrid. D’autant plus que, contrairement à l’attaque, le club parisien ne regorge pas de joueurs au milieu de terrain et doit faire face aux blessures récurrentes de Javier Pastore et Marco Verratti (dans une moindre mesure), ainsi qu’à l’âge avancé de Thiago Motta. De quoi inciter Unai Emery à aligner un trio technique Verratti-Rabiot-Di María dans l’entrejeu ? Il faudrait déjà convaincre l’Argentin du bien fondé de la démarche, mais surtout Adrien Rabiot – et sa maman – que le numéro 6 est sacré sur un terrain de football.
En cas d’échec, Unai Emery peut aussi tomber, lui aussi, dans la hype du 3-4-3 lancée par Antonio Conte à Chelsea et qui fait des petits un peu partout en Europe. Une tactique qui permettrait au coach espagnol de profiter du talent de ses trois défenseurs centraux – Silva, Marquinhos, Kimpembe –, sans pour autant toucher à son trio offensif inamovible. Et Ángel Di María pourrait très bien squatter le poste de piston gauche, à l’image de Marcos Alonso à Chelsea. Un rôle qu’Ángel a déjà occupé avec l’Argentine à trois reprises depuis l’arrivée de Jorge Sampaoli au poste de sélectionneur. Certes, le natif de Rosario n’a pas forcément brillé dans ce rôle, mais il a au moins prouvé face à l’Uruguay, le 1er septembre dernier, qu’il était tout a fait capable de tenir un couloir durant 90 minutes aussi bien défensivement qu’offensivement. Ce que Berchiche et Kurzawa n’ont pas encore réussi cette saison.
Par Steven Oliveira