- C1
- 8es
- Manchester United-PSG (0-2)
Ángel Di María, le démon d’Old Trafford
Dans un contexte hostile, Ángel Di María a fait preuve de caractère pour répondre à la pression. Malgré un début de match délicat, l'international argentin s'est réveillé en seconde période, délivrant deux passes décisives et s'offrant une petite revanche à Old Trafford.
Retrouver son ancien jardin n’est pas toujours une partie de plaisir. Surtout quand on a laissé le souvenir d’un énorme flop à 75 millions d’euros. Ángel Di María l’a vite compris mardi soir : le public d’Old Trafford était bien décidé à ne lui faire aucun cadeau et ne s’est pas gêné pour le huer pendant toute la rencontre. Pire, quelques minutes après l’ouverture du score de Kimpembe, l’international argentin a même reçu une bouteille de bière à ses pieds avant de botter un corner.
Sa réponse ? Faire semblant de boire deux ou trois gorgées de la binouze en question, afin de bien faire comprendre à ses ennemis d’un soir qu’il pouvait largement répondre à la pression. « Di María n’a jamais pris autant de plaisir que mardi soir quand il jouait ici pour Manchester United » , explique même The Telegraph sur son site. Sacrée revanche.
Merci Ashley Young !
Pourtant, c’était loin d’être gagné pour le numéro 11 parisien. S’il a été l’auteur de la seule occasion vraiment dangereuse sur le but de De Gea en première période, il a également perdu beaucoup de ballon dans les trente premières minutes. Puis, il a fallu un tournant, un déclic. Et il est arrivé à la 40e minute, quand son ancien coéquipier Ashley Young a décidé de s’occuper de son cas en lui assénant un méchant coup d’épaule pour l’envoyer dans le décor. Boum, Di María s’est retrouvé dans les barrières du « Théâtre des rêves » , lâchant même quelques grimaces inquiétantes à la suite du choc. « Ce n’était pas nécessaire, a expliqué Tuchel après le match. Young sait qu’il y a un petit trou et une barrière juste après. Il n’avait pas besoin de pousser Di María dedans. » Et si, justement, l’Argentin avait eu besoin de ça pour définitivement lancer sa partie ?
Dans un contexte vraiment hostile, l’ancien Mancunien a choisi de répondre sur le terrain après la pause. D’abord en délivrant une première passe décisive pour l’ouverture du score de Kimpembe, puis en déposant Young sur le second pion signé Mbappé. « Vous pouviez imaginer Tuchel dans le vestiaire à la pause, disant à Di María de se servir de toutes ces railleries comme catalyseur pour ce qui allait devenir une deuxième période mémorable, écrit le Daily Mail ce mercredi matin. Il est revenu sur le terrain en mission pour se venger et n’allait pas arrêter avant d’avoir fait ce qu’il avait à faire. » Et si Di María a seulement touché quarante-quatre ballons (le plus faible total au PSG après Buffon), il a finalement répondu aux attentes de son entraîneur dans le second acte. Et il ne s’est pas gêné pour chambrer le public mancunien en retour, lâchant même quelques insultes à base de « fuck » et « puta » après le but de Kimpembe.
Le dernier mot
Le média britannique résume finalement bien la prestation du milieu offensif : « Lors d’une nuit de rédemption à Old Trafford, Di María a été sifflé, bousculé par Young et visé par une bouteille de bière… Mais la star du PSG a eu le dernier mot. » Mieux, il a prouvé qu’en l’absence de Cavani et Neymar, il pouvait avoir un rôle à jouer dans cette équipe du PSG. Sans toujours être transcendant, l’Argentin a cette capacité à se montrer décisif dans les grands rendez-vous.
Il l’avait été lors du 4-0 mémorable contre Barcelone, il l’avait encore été lors du match aller contre Naples en plantant le but égalisateur dans le temps additionnel (2-2). « Il pourrait être une nouvelle raison pour laquelle le PSG, même sans Neymar et Cavani, sera une force très difficile à stopper » , conclut le Daily Mail. En attendant la confirmation face à un adversaire un poil plus coriace, n’est-ce pas le Real Madrid ?
Par Clément Gavard