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Andy, portrait-Robbo du latéral idéal

Par Quentin Jeannerat
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Andy, portrait-Robbo du latéral idéal

Andy Robertson ne sait pas tout faire sur un terrain de football, loin s'en faut. Placé à n'importe quel autre poste que le sien, il serait probablement un joueur moyen. Il ne coche ni plus ni moins que toutes les cases requises pour un défenseur latéral. Mais ce qu'il sait faire, le joueur de Liverpool le fait mieux que quiconque. Ce qui fait de lui le portrait-robot du latéral gauche idéal.

Le 11 mars dernier, James Milner a une nouvelle fois rappelé qu’en plus d’avoir le squelette le plus charpenté de la planète football, il possède sans aucun doute aussi l’humour le plus affiné. Inspiré, Milie avait choisi Instagram pour souhaiter un bon anniversaire à son pote Andrew Robertson, qui fêtait alors son quart de siècle. « Robbo peut peler une orange avec son pied gauche, mais est probablement incapable d’appuyer sur une pédale de frein avec le droit » , trollait magnifiquement l’ancien de Manchester City dans la plus pure tradition British du banter – que l’on se refusera à traduire par « badinage » malgré l’insistance de Google Translate.

Et en effet, si l’on scrute attentivement le couloir gauche lorsque Liverpool est sur le pré, on pourrait croire que le latéral écossais ressent une atroce souffrance à chaque contact entre son pied droit et le ballon, tant il fait tout pour l’éviter. Andy Robertson ne l’utilise qu’en cas d’absolue nécessité, pour une passe latérale ou un petit crochet basique. Pour le reste, que ce soit l’extérieur pour certains contrôles et pour conduire le ballon ou l’intérieur pour tout le reste, l’Écossais ne se sert que de son gifted left-foot.

Cinquième passeur de Premier League

Ce contraste entre un pied gauche d’exception et un pied droit cantonné aux besognes les plus rudimentaires rappelle immédiatement un autre joueur qu’on aurait pu surnommer « Robbo » : un certain Arjen Robben. Pourtant, les deux gauchers n’ont que très peu de points communs, leurs qualités donnant leur pleine mesure à deux extrémités du terrain : latéral gauche vs ailier droit. Le néo-retraité n’adorait rien tant que partir du couloir droit pour crocheter son défenseur de l’extérieur gauche et rentrer dans le terrain avant d’envoyer une minasse du même pied. L’ancien joueur de Hull n’est, lui, à l’aise que dans le couloir opposé, pas trop loin de sa rassurante ligne de touche. L’endroit idéal pour arroser la surface adverse de centres tendus au millimètre, enroulés avec amour par l’intérieur de son pied gauche. Un geste grâce auquel il a terminé la saison dernière cinquième meilleur passeur de Premier League avec 11 assists, soit une de moins que son alter-ego à droite, Trent Alexander-Arnold (3e).

Alter-ego et grand pote oui, mais en aucun cas jumeau. Si tous deux sont des latéraux très offensifs avec une qualité de centre enviée des lieues à la ronde, les full-back de Liverpool sont loin de la symétrie axiale. TAA est un petit prodige. Vu par tous comme un futur très grand dès ses premières années à l’académie des Reds, il a fait ses débuts comme titulaire dans l’équipe de Jürgen Klopp à l’âge de 18 ans seulement. Le natif du Merseyside a deux pieds et sait quasiment tout faire sur un terrain de football : défendre et déborder bien sûr, mais aussi marquer – tant sur coup franc que dans le jeu -, dribbler dans les petits espaces et construire le jeu. L’ancienne icône d’Anfield Jamie Carragher se demandait d’ailleurs le 3 octobre dernier sur le plateau de Sky Sports si le jeune international anglais ne pourrait pas être repositionné comme meneur de jeu. « Trent a plus de qualités que les milieux actuels de Liverpool. Quand on pense aux centres que De Bruyne met dans la boîte depuis sa position de milieu droit, c’est peut-être bien un poste qui conviendrait à Trent » , réfléchissait à haute voix le consultant.

Arrivé sur la pointe des pieds

En revanche, personne ne songerait à se poser la question d’un repositionnement de Robertson. Ses qualités et ses limites en font le plus naturellement du monde un latéral gauche. Et s’il est peut-être bien le meilleur au monde actuellement, il a mis du temps à trouver un collectif où il peut exploiter pleinement ses forces. Formé au Celtic – son club de cœur qui décide de ne pas le conserver lorsqu’il atteint ses 18 ans -, il est obligé de s’exiler au Queen’s Park FC, en quatrième division écossaise, pour continuer à croire en ses rêves de professionnalisme. Puis il enchaîne avec les peu ronflants Dundee FC et Hull City – avec qui il passe même la saison 2015-2016 en Championship. Lorsque l’actuel capitaine de la sélection écossaise débarque à Anfield à l’été 2017 pour moins de dix millions d’euros, les suiveurs des Reds sont loin de se dire que Klopp vient de leur ramener le nouveau Roberto Carlos.

Pourtant, à la première blessure de son concurrent Moreno, il saisit sa chance, et est immédiatement adoubé par le Kop d’Anfield. Le maigrichon écossais pratique le football qu’il aime : sur un terrain, Andy Robertson est survolté de la première à la 97e minute. Il court – les bras étrangement écartés – comme un chien enragé lors des phases de pressing, tacle à tout-va – du pied que vous savez bien entendu – et hurle sur ses adversaires pour se faire respecter autant qu’il ne harangue ses équipiers en frappant dans ses mains comme un dératé.

« Je suis encore fatigué de regarder Andy Robertson »

Et quand on dit qu’il court, on fait dans l’euphémisme. Le natif de Glasgow – qui a emporté de sa ville natale un penchant pour les breuvages maltés si l’on en croit James Milner – a un N’Golo Kanté dans chaque patte. Mourinho l’avait relevé mieux que personne en décembre dernier, au sortir d’une défaite qui signait la fin de son règne à la tête de Manchester United : « Je suis encore fatigué de regarder Andy Robertson ! Absolument incroyable, il fait un 100m par minute ! »

Avec ou sans ballon, pour attaquer ou pour défendre, « Robbo » n’est jamais aussi bon que quand il est lancé à pleine vitesse. Pas du genre – et probablement bien incapable de le faire – à tenter un dribble lorsqu’il est arrêté avec le ballon dans les pieds, le défenseur de 25 ans n’hésite jamais à ponctuer un une-deux d’un grand pont. Il excelle dans les centres lorsqu’il est lancé à pleine vapeur et adore les retours défensifs in extremis. En témoigne son tacle salvateur sur Lionel Messi en demi-finale de Ligue des champions le printemps dernier au Camp Nou, après un repli défensif supersonique de 50 mètres. De ceux qui tournent en boucle sur les comptes pro-Reds les plus populaires de la toile et construisent peu à peu la légende de l’Écossais.

Comme tout latéral qui se respecte, il marque très peu

À l’heure des latéraux modernes brillants offensivement, mais souvent bien plus limités lorsqu’il s’agit de gagner un duel défensif face à l’ailier adverse, Andy Robertson fait le taf autant dans le placement que le replacement, se montrant très agressif, mais correct dans les duels. Dans le domaine, il surpasse d’ailleurs d’une courte tête Trent Alexander-Arnold, parfois un brin passif. Avec ses qualités physiques hors normes et une passion proche de la folie comme carburant, pas étonnant que l’Écossais aux yeux de suricate possédé ne s’éclate dans la philosophie tout en gegenpressing de papa Kloppo. Preuve ultime qu’Andy Robertson a tout d’un latéral pur jus comme on n’en fait presque plus : l’Écossais marque tellement peu qu’il se fait troller par ses mates quand ça arrive.

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