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Andreas Brehme et la droite décomplexée

Par Côme Tessier
Andreas Brehme et la droite décomplexée

Lors de la finale 90 entre l'Argentine et l'Allemagne, à Rome, seul un penalty parvient à départager les deux équipes en toute fin de rencontre. Un penalty qu'Andreas Brehme, gaucher de naissance, transforme de son pied droit. Une particularité du joueur allemand entrée à la postérité ce jour-là.

Le Mondial italien de 1990 est une affaire de penalty. L’Argentine et l’Allemagne atteignent la finale après une séance de tirs au but. À Rome, le 8 juillet, alors que le compteur affiche 84 minutes écoulées, Lothar Matthäus est soudainement seul au milieu de terrain et choisit d’accélérer dans l’espace vide. Des défenseurs argentins viennent enfin à sa rencontre, il déclenche une merveille de passe en profondeur. Comme à l’entraînement, Rudi Völler est parti dans la profondeur et récupère la balle. Malheureusement, il la pousse un peu loin. C’est alors que Tante Käthe est finaud : il profite d’un très léger contact avec José Serrizuela pour tomber. M. Méndez siffle et désigne le point de penalty. L’Argentine, déjà à dix contre onze, est KO. « Sur ce tir, mesdames et messieurs, l’Allemagne peut devenir championne du monde » , annonce la télévision allemande.

Plusieurs joueurs allemands sont en position de tirer ce penalty crucial. En fait, ils sont trois à être les tireurs potentiels : Brehme, Matthäus et Völler. Ce dernier vient de subir la faute. Le capitaine de la Nationalmannschaft le sent moyennement. Et Andreas Brehme, quant à lui, est confiant et calme. « Il était rapidement évident pour moi que je devais tirer » , explique-t-il au Spiegel dix-sept ans plus tard. Lothar Matthäus, son coéquipier à l’Inter, s’avoue vaincu. « Andy Brehme était un phénomène de premier ordre pour moi. On ne savait pas s’il était gaucher ou droitier. Peut-être ne le savait, même pas lui-même. » Oui, Brehme a surtout cette arme supplémentaire qui justifie sa position de franc-tireur : l’imprévisibilité.

Direct du droit

Or, le gardien argentin est également un petit phénomène. Goycochea a prouvé à plusieurs reprises au cours de ce Mondial italien sa capacité à être décisif sur les coups de pied de réparation. La Yougoslavie et l’Italie peuvent témoigner, toutes deux éliminées lors de séances de tirs au but en quart et demi-finale. L’Argentine attend d’ailleurs plus ou moins une nouvelle séance, ayant beaucoup de mal à aller de l’avant face au bloc allemand de Kohler, Berthold et Augenthaler. Alors, il faut le surprendre. Andreas Brehme est l’homme idoine : il peut prendre une course d’élan pratiquement face au ballon. Les commentateurs allemands s’interrogent eux-mêmes, en direct : « Il peut tirer du droit ou du gauche. Il tire plus souvent du droit, comme contre l’Angleterre [en demi-finale, ndlr]. On va vérifier notre pronostic… » Bien joué.

Vidéo

Ce tir du droit avait de toute façon des avantages considérables. Il permettait de placer le ballon à la droite de Goycochea d’une frappe croisée, et donc qu’il aille au plus près du bloc de supporters allemands présents à Rome, afin qu’ils puissent agréablement voir le ballon rentrer et célébrer la quasi-victoire. Logique et imparable. Sans oublier que Brehme a quelques superstitions. Quatre ans plus tôt, lors de la finale perdue, l’Allemagne revient de 2-0 à 2-2 grâce à deux corners de Brehme tirés du pied… gauche. Surtout, Andreas Brehme profite des protestations argentines pour renverser le doute sur Goycochea. Lorsque l’arbitre mexicain choisit de désigner le point de penalty, les Argentins l’entourent et discutent pendant plusieurs minutes. De longues minutes. Et dégagent la balle au loin. En racontant sa finale au Spiegel, Brehme n’hésite pas à décompter « sept, huit minutes avant que je puisse enfin tirer. […] Ils ont tout fait pour me faire douter. »

Alors, déstabilisé, Brehme ? Pas le moins du monde. Brehme n’a pas songé à ce qu’il faisait en s’avançant pour tirer. « Si je me souviens à quoi j’ai pensé lors de ce moment décisif ? Non. Bien sûr que non. Je n’ai probablement même pas réfléchi. Je ne voulais qu’une seule chose : que le ballon rentre. » Autrement dit, lorsqu’on lui demande la raison du pied droit, il n’a qu’une réponse : « Et pourquoi pas ? »

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