- Ligue Europa
- 1/4 de finale retour
- Juventus/Lyon (2-1)
- Notes
Andrea, le passe-plat
Mis à part Bedimo, les Lyonnais rendent une belle copie, bien au-dessus de la moyenne. La Juve, emmenée par Andrea Pirlo et la serrure Chiellini, en a sans doute encore sous la semelle.
Juventus Turin
Buffon (6) : « Vous avez un ballon, vous avez un but, vous laissez le ballon rentrer dans le but ! » Hormis sur le coup de tête vicieux de Briand, Gigi, comme dans « Les Bronzés font du ski » , a refusé l’évidence.
Chiellini (8) : Quand il ne se pavane pas en slobard avec flingue à la main sur l’affiche de Gomorra, Giorgio prend du plaisir en muselant tout ce qui s’approche de sa surface. Et quand il concède un faute à 20 mètres de son but, il sait qu’il n’y a qu’un seul Pirlo. Et qu’il est dans son camp. À l’occasion, il se permet également d’amorcer une petite contre-attaque, comme celle qui a amené le but de Marchisio.
Bonucci (6) : En difficulté dans son jeu long, Leonardo n’a jamais tremblé en voyant le ballon revenir dans sa zone. Soirée flipper pour le libéro, qui vise le high-score en finale.
Cáceres (6) : Pas compliqué de comprendre pourquoi personne ose dire à l’Uruguayen que son chignon est ridicule. Le stoppeur, qui ne sourit que lorsqu’il se brûle, sera difficile à sortir du onze de Conte lorsque Barzagli sera de retour.
Asamoah (6) : Bien contrôlé par Tolisso en première période, le Ghanéen a peu à peu gagné du terrain sur son jeune vis-à-vis, jusqu’à prendre le dessus en fin de match. Un Kwadwo aussi piégé que ceux du Schtroumpf farceur.
Marchisio (6,5) : Coupable sur le but lyonnais, où Briand se défait de son marquage avec l’aisance d’un hipster dans une friperie, il se rattrape en achevant les Lyonnais sur une frappe contrée.
Pirlo (9) : Qu’est-ce qu’il est beau, Andrea ! En plus d’inscrire le 43e coup franc de sa carrière, le barbu a dirigé le jeu de la Juve à sa guise malgré le pressing lyonnais. Jeu court, jeu long, à l’image de cette transversale pour Isla qui amène le but de Marchisio, Pirlo a encore distribué du bonheur par palettes.
Vidal (5) : Suspendu lors des deux matchs précédents de la Juventus et aligné en dépit d’une petite blessure au genou, le meilleur milieu de terrain du moment était en manque de forme et cela s’est vu. Bien pris par le milieu de terrain lyonnais, il n’a pas apporté autant qu’à l’accoutumée. Remplacé à la 75e par Pogba.
Isla (8) : Timide en première période, il a ensuite fait vivre l’enfer à Bedimo, jusqu’à offrir le deuxième but à Marchisio au terme d’une belle contre-attaque. La Isla bonita.
Tévez (4) : Depuis cinq ans, la Coupe d’Europe est le Wounded Knee de l’Apache. Et ce n’est pas ce soir que cela a changé. Parce que non, les buts hors-jeu ne comptent pas, même lorsqu’on porte le maillot de la Juve. Remplacé à la 78e par Giovinco, qui a distribué des cartons jaunes à Umtiti et Gonalons.
Vučinić (5) : L’autre barbu de la Vieille Dame est aussi classe que lent. Un défaut lorsqu’il s’agit de passer son temps à courir après les scuds balancés par ses défenseurs, qui ne font pas vraiment dans la frappe chirurgicale. Remplacé par Llorente à l’heure de jeu, qui n’aura fait guère mieux.
Olympique lyonnais
Lopes (5) : Sur le coup franc de Pirlo, le jeune Portugais ne fait même pas illusion en tentant un plongeon désespéré. S’attendait-il à une Panenka ? Pris à contre-pied par la déviation d’Umtiti, il ne peut rien sur le second but et n’a pas eu l’occasion de briller par ailleurs.
Bedimo (4) : Le Camerounais a passé la première période à prendre des coups et la seconde à se faire enrhumer par Isla. Peut-être son plus mauvais match de la saison. Peut-être contre son vis-à-vis le plus costaud de la saison, aussi.
Umtiti (6) : Museler Tévez et Vučinić pour finir par dévier les derniers espoirs de qualification dans son but, c’est aussi cruel que des Nuggets sans sauce. Toujours vérifier le contenu de sa commande avant de quitter le McDo. Toujours.
Koné (7) : Préféré à Biševac, l’Étalon du Burkina n’a pas déçu. Même si malheureusement, il n’a pas « gagné, gagné, match aller, aller-retour » .
Tolisso (6) : Corentin, c’est le stagiaire à qui on fait un peu tout faire pour qu’il découvre les différentes facettes du métier. Dans son rapport de stage, il pourra dire que contre la Juventus, c’est au poste d’arrière droit qu’il a oeuvré. Et pas mal, même s’il concède sur Tévez la faute qui amène le premier but. Il a ensuite fait montre d’une belle abnégation, avec quelques belles percussions. Cet été il aura bien mérité son séjour en Tolissothérapie.
Gonalons (6) : Placé en pointe basse du losange, l’international n’a pas calculé ses efforts en pressant comme un fou Marchisio et Vidal. Bien servi en retrait par Lacazette à la 28e, sa frappe du plat du pied était un peu légère pour tromper Buffon. Dommage.
Ferri (7) : C’est peu dire qu’il n’a pas ménagé ses efforts, lui non-plus. La belle révélation de la saison lyonnaise n’a pas laissé respirer un seul instant le milieu de terrain de la Juve en pressant intelligemment, à l’unisson avec ses compères de l’entrejeu. Heureusement qu’il ne s’est pas blessé, car quand c’est le cas, Ferri boate.
Mvuemba (7,5) : Tout en complicité avec les autres milieux de terrain de l’OL, Arnold a lui aussi pressé intelligemment, participant à éteindre les milieux de la Juve, incapables de développer quoi que ce soit en attaques placées. Sa passe décisive parfaitement dosée pour Briand aurait pu lui permettre de réaliser le match parfait, si le but de Marchisio en contre-attaque n’était pas parti de son corner moyennement tiré.
Malbranque (5) : Steed était chargé de gêner la relance de Pirlo. Un projet ambitieux. Trop.
Briand (6,5) : Tout est malin dans son but, de son petit démarquage dans le dos de Marchisio à son petit coup de tête tout en finesse hors de portée de Buffon. Ce soir, c’était lui, l’attaquant italien.
Lacazette (6) : Il a couru, Alex. Beaucoup, comme à son habitude. Mais face à des défenseurs tout en placements, il a rarement fait la différence, sauf sur cette incursion au terme de laquelle il sert Gonalons, qui voit sa frappe arrêtée par Buffon. Pour le fun, il a même gratifié le Juventus Stadium d’une frappe en touche. Bonsoir, Charles Kaboré.
Par Mathias Edwards