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Andrea Dossena, extrême limite

Par Charles Alf Lafon
Andrea Dossena, extrême limite

Arrêté pour vol à l'étalage chez Harrods à Londres, l'ancien joueur de Liverpool et du Napoli s'est défendu en prétextant avoir « oublié » de payer, alors que son avocat avait annoncé que son fils, un gamin, avait mis un livre dans son sac. Un double alibi contradictoire pour un voleur de haut vol.

Tout commence avec une déclaration de la Metropolitan Police de Londres : « Nous avons arrêté un homme de 33 ans et une femme de 31 ans pour une suspicion de vol à l’étalage chez Harrods. Ils ont été emmenés au commissariat de Londres ouest. Les deux ont été libérés sous caution jusqu’à fin avril, en attente des résultats de l’enquête. » Dans un premier temps, l’agent du joueur, Gary Sloane, avance une explication : « C’était une virée shopping familiale chez Harrods, et leur jeune fils portait son propre sac. Il a mis un livre pour enfant dedans et cela a déclenché l’alarme du magasin au moment où ils quittaient le magasin. Andrea et sa femme n’avaient pas de pièce d’identité sur eux, alors ils ont dû aller au commissariat le plus proche juste pour vérifier qui ils étaient » . Une version contestée par Andrea lui-même, qui a publié un communiqué sur Twitter via son agent italien, Federico Pastorello : « J’étais chez Harrods avec ma femme et mon fils pour faire du shopping et j’ai oublié de payer pour un pot de miel et un peu de charcuterie que nous avions commandés. En quittant le magasin, j’ai été stoppé par la sécurité, qui a ensuite appelé la police selon la procédure habituelle standard. Comme je n’avais pas de papier d’identité, on m’a demandé de me rendre au commissariat pour être identifié, et après je suis parti et je suis rentré chez moi. De fait, j’ai maintenant demandé à mes avocats de protéger mon image avec tous les moyens légaux nécessaires contre ceux qui reportent cette histoire fausse et tendancieuse » . Ce fait divers effectivement trouble a inspiré un tweet en forme de sentence à Dietmar Hamann.

La banane

De fait, Andrea Dossena n’a jamais cessé de voler. Lorsqu’il débarque à Liverpool en juillet 2008 contre 9 millions d’euros, il n’est qu’un latéral quelconque de Serie A, passé par Vérone, Trévise et l’Udinese. Tout le monde se rend rapidement compte que l’Italien est une banane. Quatre mois après son arrivée, il tente d’ailleurs de plaider les circonstances atténuantes dans les colonnes du Guardian : « Je ne suis pas tout à fait heureux avec mon niveau actuel. Il y a 18 mois, je ne m’attendais pas à jouer pour l’un des clubs les plus célèbres au monde. Je n’ai remporté aucun trophée dans ma carrière, mais en signant à Liverpool, j’ai une véritable chance de gagner des médailles dans chaque compétition que nous disputons. Je dois maintenant atteindre un haut niveau et m’y maintenir, mais d’abord je dois me battre pour obtenir ma place. Je suis tout le temps en train d’apprendre » . De fait, Andrea se rapproche considérablement d’un homme qui lui ressemble beaucoup : Glen Johnson. Entre latéraux capables de se faire passer pour talentueux, mais foncièrement mauvais, on se comprend. L’entente porte ses fruits. Dossena sauve son salaire en une semaine de mars 2009, où il inscrit son premier but contre le Real Madrid en Champions League pour le 4-0, avant de récidiver lors du match suivant à Old Trafford pour clore la marque d’une victoire 4-1 contre Manchester United. Sur l’air de This Old Man, une comptine anglaise, Anfield lui chante maintenant sa chanson : « Dossena, he can score, comes on late to make it 4, with a kick over Van der Sar at the Stretford End, pity he just can’t defend. »

Fait comme l’oiseau

La suite de sa carrière footballistique assurée, l’Italien commence un autre type d’entraînement avec Glen Johnson. Chopé en janvier 2007 alors qu’il tentait de dérober une lunette de toilettes, ultime graal de la confrérie des voleurs, le bon Glen est le cerveau derrière le casse de la Banque d’Angleterre un an plus tôt, pour un butin de près de 80 millions d’euros. Au contact du maître, Dossena apprend les rudiments du métier. Son premier coup d’envergure est une orange chez un marchand de primeur, injustement imputé à Michal, mais très vite, il monte en grade : une sucette chez le boulanger, des madeleines au supermarché, le journal chez le kiosquier, une poule chez le voisin, un peignoir dans un hôtel, le cœur d’une femme de passage. Celui qui se fait un temps appelé Toni Musulin ne peut rapidement plus se contenter de Liverpool. Il décide alors de poursuivre son ascension à Naples, La Mecque des voleurs. S’il ne lui faut que peu de temps pour devenir une figure respectée de La Duchessa, le marché aux voleurs, l’influence d’Aurelio De Laurentiis le pousse surtout à viser beaucoup plus haut. Le 20 mai 2010, Dossena dérobe cinq tableaux au Musée d’art moderne de Paris, de Matisse, Braque, Modigliani et Léger pour une valeur cumulée estimée de 100 millions d’euros. Il se calme ensuite un peu, trouvant quand même le temps de faire bonne figure, en inscrivant un doublé lors de la dernière journée de Serie A en 2012, pour chiper la victoire contre Sienne et une place en Ligue Europa.

De père en fils

Andrea fait ensuite un tour en Sicile à Palerme en prêt pour se faire un peu la main sur le dépouillement de touriste. Fin prêt l’été venu, il peut mettre en place son plus beau coup. Le 28 juillet 2013, 103 millions d’euros en montres et bijoux, principalement incrustés de diamants, sont volés à l’hôtel Carlton de Cannes lors d’une exposition du joaillier et diamantaire Lev Leviev, par un homme seul, armé et « sans violence » , se faisant le « montant du butin le plus important jamais dérobé en France, et l’un des plus gros du monde » . Mais à son retour à Naples, Rafa Benítez, au courant de sa double vie depuis qu’il l’a côtoyé à Liverpool, le somme de quitter le pays. Dossena débarque à Sunderland, où il n’arrive même pas à piquer du temps de jeu. Il finit donc à Leyton Orient, attiré par le luxe arabique et les possibilités illimitées de la ville de Londres. Finalement, après avoir si souvent échappé aux forces de l’ordre, Dossena tombe à cause de son fils, qu’il forme en secret depuis des mois. Pour le défendre, il préfère invoquer une sombre histoire de miel et de charcuterie, trop grosse pour être vraie. Le sort de la dynastie Dossena est en jeu.

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