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Andrea Belotti, le réveil du Coq

Par Valentin Lutz
5 minutes
Andrea Belotti, le réveil du Coq

Après deux saisons en demi-teinte marquées par une série de blessures et quelques déceptions, Andrea Belotti a retrouvé une certaine forme de sérénité loin du bruit qui a entouré son magnifique exercice 2016-2017. Relancé, le Coq réalise un début de saison tonitruant. De quoi permettre au Torino, qui affronte Naples ce dimanche, de réaliser un début de saison satisfaisant.

Une frappe du droit ratée, suivie d’un retourné acrobatique déterminé et victorieux : c’est tout un symbole que le second but, celui de la victoire, inscrit par Andrea Belotti face à l’AC Milan (2-1). D’abord une illustration parfaite des qualités tout en abnégation du Coq – du nom de sa fameuse célébration -, mais aussi et surtout une sorte de parabole. Il y a deux ans en effet, le club rossoneri, à l’image des plus grands clubs d’Europe, s’était montré particulièrement insistant pour s’attacher les services d’un attaquant qui venait d’inscrire la bagatelle de 26 buts en 35 matchs (personne n’avait fait mieux sous le maillot du Toro depuis Valentino Mazzola, en 1947). Mais l’enveloppe démentielle demandée par le Toro (cent millions d’euros) avait refroidi les prétendants, et les deux saisons en demi-teinte réalisées par la suite par Andrea Belotti leur avaient semble-t-il donné raison. C’était compter sans la formidable capacité de résilience du joueur de 26 ans, plus habitué aux sinueux chemins de traverse qu’aux lueurs des tapis rouges : en crucifiant celui qui pourrait être son antagoniste, Gianluigi Donnarumma, le Coq a peut-être du même coup signé un séduisant acte de retour.

Coq en plâtre

Car depuis deux ans, c’est comme si on avait oublié la grande carcasse voûtée et quelque peu malhabile d’Andrea Belotti. La machine à marquer du Torino s’était grippée : une série de blessures au genou avait bridé une condition physique pourtant nécessaire à la pleine mesure d’un jeu puissant et explosif, et le dramatique échec de la sélection italienne avait entamé un mental pourtant essentiel dans la fameuse « confiance du buteur » . Tant et si bien que le Coq a moins marqué en deux saisons que lors de l’exercice qui l’avait révélé au visage de l’Italie et de l’Europe (31 buts en 87 matchs toutes compétitions en 2017-2018 et en 2018-2019, contre 32 en 47 lors de la saison 2016-2017). Un bilan loin d’être famélique, mais qui, au regard des attentes, des promesses et des espoirs suscités, avait semblé décevant : le football italien, à la recherche acharnée d’une nouvelle figure de proue, s’était sans doute ennuyé de celui qu’il a pu considérer comme le miracle d’une seule saison.

À dire vrai, peut-être qu’Andrea Belotti a peu goûté à sa nouvelle célébrité. Bien éloigné du mode de vie des footballeurs modernes, lui préfère le confort de son domicile et l’intimité du cercle familial auquel il rend souvent visite. Du côté de Bergame, là où il a grandi. C’est donc avec le calme revenu autour de lui que l’attaquant de 26 ans a pu se relancer, à la faveur d’une qualité acquise tout au long de son accession difficile : une propension à s’accrocher, en toutes circonstances. Aussi étroit soit le chemin, Belotti a en effet fini par s’imposer partout où il est passé – des catégories de jeunes de l’UC AlbinoLeffe au sein desquelles il ne jouait pas à l’origine, à Palerme où il a dû se contenter d’un rôle de second attaquant aux côtés d’un certain Paulo Dybala. Mais en 2015, alors que la « Joya » (le « Bijou » ) s’entichait de la bourgeoise Juventus, le « Gallo » (le « Coq » ) s’envolait vers le plus populaire Torino.

À nouveau résonne le chant du Coq

Porteur de valeurs d’effort et de travail, le Toro convient à Belotti comme un gant. D’ailleurs, dans le prolongement de sa fin de saison aboutie (huit buts en douze matchs à partir de mars 2019, un poste de titulaire retrouvé en sélection italienne lors des matchs de qualification à l’Euro 2020 en juin) et à l’heure où l’intérêt des mastodontes européens s’est fait plus discret, celui qui est devenu le capitaine du Torino a mis les choses au point cet été à propos de son avenir. À l’instar de l’anecdote selon laquelle il aurait refusé 250 000 euros de salaire de la part de la Sampdoria pour rejoindre Palerme, Andrea Belotti est un joueur d’affect. S’il doit quitter l’institution grenat, ce ne sera que pour un grand club. Et encore, celui-ci devra lui donner des garanties. « On me dit de partir pour un grand club, mais je déciderai ce qui est le mieux pour moi, a-t-il confié à la Rai. Je ne suis pas intéressé par un transfert, si je reste collé au banc. Si je pars, c’est pour être titulaire régulier. »

En affirmant qu’un départ n’était plus forcément une priorité, Belotti s’est donné le temps. À Turin, il est vrai qu’Andrea Belotti est un titulaire indiscutable et que ses qualités ou son leadership sont reconnus par ses coéquipiers. Ceux-ci savent comment le mettre sur orbite et tirer la plénitude de son style à l’ancienne, sorte de mélange du renard Pippo Inzaghi et du guerrier Gianluca Vialli, c’est-à-dire redoutable dans les seize mètres et combatif partout. Bien aidé par un effectif symbolique des ambitions retrouvées du Toro (Salvatore Sirigu, Ola Aina ou Simone Zaza ont été recrutés), Andrea Belotti a commencé cet exercice comme il avait terminé le précédent : en fanfare, puisqu’il a déjà inscrit treize buts en quatorze rencontres cette saison, dont cinq en six matchs de Serie A. Résultat, le Torino pointe à la huitième place du championnat avant les résultats de la septième journée et sa confrontation contre Naples ce dimanche. À 26 ans, le Galloarrive à maturité. Avec elle commencent à poindre les certitudes, peut-être celles qui le pousseront enfin à franchir un nouveau pas et à chanter au sein de l’un des grands d’Europe.

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