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André Silva, la promesse du neuf
Courtisé par plusieurs grands clubs, André Silva cartonne cette saison avec le FC Porto. Si l’attaquant de vingt et un ans est en train de faire grimper les enchères, c’est surtout le Portugal qui rêve d’un futur où il porterait l’attaque de la sélection et représenterait enfin le grand avant-centre tant attendu.
Depuis des années, il y a Thiago et David. Même si en ce moment, c’est plutôt Bernardo qui flambe. Mais demain, qui sera le nouveau Silva qui excitera les médias ? Si les bookmakers le pouvaient, ils installeraient André en tête de liste. Avec une toute petite cote, histoire de ne pas perdre trop d’argent. Car aujourd’hui, André Silva est bien parti pour devenir l’une des prochaines coqueluches du football international. Âgé de vingt et un ans, l’attaquant affiche des promesses qui font fantasmer le Portugal. Et il est grand temps. Parce que depuis Pedro Miguel Pauleta, aucun avant-centre n’a réussi à véritablement s’imposer à la pointe de la sélection lusitanienne. Ariza Makukula, Hélder Postiga, Nélson Oliveira, Hugo Almeida, Éder, Nuno Gomes… Tous ont tenté de faire oublier l’Aigle des Açores. Sans grand succès. À tel point que la Seleção a finalement trouvé la formule gagnante à l’Euro 2016 en alignant Nani et Cristiano Ronaldo aux avant-postes de son 4-4-2, soit deux ailiers de formation.
Sauf que Silva est actuellement en train d’imposer une nouvelle idée dans le crâne des habitants de son pays : leur prochain numéro neuf sera un ancien combattant de karaté essentiellement constitué de muscles, qui a d’ailleurs déjà testé le MMA. Alors, pourquoi tant d’espoirs ? Parce qu’après avoir raté de justesse le championnat d’Europe en France, le bonhomme explose aujourd’hui. À tel point que pour sa deuxième saison avec l’équipe professionnelle de Porto, il possède déjà des statistiques meilleures que durant sa dernière en réserve. Auteur de quinze pions en 25 rencontres de championnat, sans oublier les cinq tremblements de filet en dix apparitions en Ligue des champions (phase de poules et tour préliminaire confondus), le natif de Gondomar s’éclate. Hyper puissant, vif, assez technique, intelligent dans le jeu, loin d’être lent et plutôt efficace dans la zone de vérité, le gamin présente un profil complet pour devenir l’attaquant moderne attendu. Assez en tout cas pour être élu homme du match et donner la prolongation à son club lors de la finale de la Coupe du Portugal perdue aux tirs au but la saison dernière, malgré un doublé de l’attaquant de Porto.
Surtout, Silva grille également les étapes avec sa sélection. Déjà taulier des équipes espoirs (seize réalisations en 24 matchs officiels avec les moins de dix-neuf ans, huit en dix avec les moins de vingt piges), le premier footballeur de l’histoire à s’offrir un quadruplé lors d’une phase finale de l’Euro des moins de 19 est aussi devenu le premier joueur de Porto à coller un triplé avec l’équipe A du Portugal hors rencontre amicale. En 25 minutes, s’il vous plaît. C’était le 10 octobre 2016 aux îles Féroé, et c’est assez fort pour être souligné, malgré le faible niveau de l’adversaire.
Au-delà des chiffres obtenus avec sa nation – cinq goalsen six capes –, le jeune joueur montre une réelle complicité avec Cristiano Ronaldo, qu’il idolâtre. En témoigne la superbe talonnade adressée au Madrilène jeudi dernier pour le deuxième but portugais lors de la victoire devant la Hongrie (match où il a lui aussi marqué). Au terme de la partie, CR7 a donc implicitement donné son feu vert pour placer le futur de sa sélection dans les pieds de son nouveau collègue, qui prend pour l’instant la place de Nani. « Depuis qu’il a commencé à jouer pour la sélection, il a fait un boulot phénoménal, a indiqué le Ballon d’or face à la presse. Pas seulement en raison des buts, mais pour le travail accompli. La sélection se porte bien, nous avons des jeunes talentueux. »
Fernando Santos, lui, n’a pas attendu pour voir en Silva un potentiel cadre pour la décennie à venir. Après lui avoir offert sa première sélection le 1er septembre 2016, l’entraîneur champion d’Europe s’est arrêté sur son talent : « André Silva était sur notre radar depuis un petit moment. Nous allons désormais accompagner sa progression et analyser ses performances. André n’est pas un attaquant typique. Nous avions déjà Eder, un numéro neuf classique, mais André est différent. C’est un numéro neuf qui bouge beaucoup dans la surface et autour. » Dès lors, pas étonnant que les rumeurs les plus folles tournent autour du joueur, dont la clause libératoire a été fixée à soixante millions d’euros par Porto. Zinédine Zidane en aurait fait une de ses priorités pour son Real, tout comme l’Olympique de Marseille. Rien que ça. Les fans de la Seleção, eux, s’en foutent. Ils veulent seulement que leur fantasme devienne réalité. Histoire de ne plus rêver de Pauleta.
Par Florian Cadu