Anderlecht-Standard, pour un titre ou un record…

« C’est vrai qu’on éprouve toujours des difficultés face au Standard, à cause de l’impact physique qu’impose cette équipe. Il faudra absolument imposer notre jeu et privilégier la solution footballistique. » Élu Soulier d’or en janvier dernier, l’Anderlechtois Dennis Praet n’affiche pas une assurance débordante au moment d’évoquer le Classico de dimanche dans les pages de Sud Presse. En effet, depuis le début de la saison, Anderlecht n’a fait que mordre la poussière face à son meilleur ennemi. Battus 0-2 lors du premier match, les Mauves ont avalé le même score au retour lors d’un match ultra chaud pour le retour de Steven Defour à Sclessin. C’est ensuite lors de la 2e journée des play-offs que le Standard a enchaîné son troisième Classico de rang en balayant d’invisibles Bruxellois 3-1. À l’aube de la 8e journée, les choses ont bien changé, et si ce dernier choc de la saison ressemble plus à une simple (mais prestigieuse) possibilité de record pour le Standard, il peut avoir toute son importance dans la saison des Anderlechtois.

L’honneur des Rouches ?

Pour le Standard, le titre est déjà oublié depuis quelques jours. Après une entame de play-offs plutôt prometteuse (défaite imméritée à Bruges, victoire contre Anderlecht), les hommes de José Riga sont retombés dans des travers bien connus ces derniers mois en bord de Meuse. En enchaînant trois défaites de rang, les Liégeois se sont ainsi installés à sept longueurs du leader gantois. Autant dire qu’à trois journées de la fin, on n’espère plus trop se coiffer de lauriers en fin de saison, ce qui serait une première depuis 2009. Non, entre un début de saison chaotique, le limogeage du curieux Guy Luzon et un triste parcours européen, le Standard sera déjà bien content d’accrocher le wagon européen. Car si la troisième place est encore envisageable, les Liégeois s’accordent tous à dire que la priorité est d’abord de sceller celle en dessous, synonyme de qualification pour les tours préliminaires de la Ligue Europa. Bref, on l’aura compris, pour sauver une saison durant laquelle le Standard aura rarement ravi ses supporters, il n’y a plus qu’une chose à faire : aller surprendre le meilleur ennemi pour la quatrième fois de la saison, un record. Pour ce faire, le Standard pourra compter sur l’excellent Mehdi Carcela, un des meilleurs Rouches de la saison quand il n’était pas blessé, mais aussi sur le nonchalant Mujangi Bia, toujours capable d’un coup de génie.

Le titre des Mauves ?

Côté bruxellois, on ne peut pas dire non plus que l’exercice 2014-2015 est un franc succès. Certes, le parcours européen est parvenu à faire vibrer les supporters mauves à plusieurs moments – de 3-0 à 3-3 à Arsenal, match nul à Dortmund et séduisante victoire contre Galatasaray –, mais le niveau général affiché en championnat était quant à lui plus que laborieux. Malgré les huit défaites subies depuis le début de la saison, c’est dans la manière que les Mauve et Blanc déçoivent le plus. Jamais totalement séduisants, rarement constants, ils ont également dû composer avec un bon paquet de blessés (Mbemba, Praet, Najar, Defour…) pour assurer tant bien que mal une place correcte avant le début des play-offs.

Tout comme le Standard, Anderlecht a ensuite très mal commencé son rush final en s’inclinant trois fois en cinq rencontres (chez ses trois principaux rivaux : Standard, Bruges et Gand) avant de se refaire le week-end dernier en l’emportant à domicile contre le Club de Bruges. Désormais à deux points du nouveau leader Gand, les Bruxellois savent qu’en cas de victoire ce dimanche, ils feront une bonne affaire étant donné l’autre affiche du jour : Gand/Bruges (2e à égalité de points). Après, il restera deux matchs à Anderlecht pour remporter son deuxième sacre de suite sur le fil et ainsi ridiculiser de nouveau ce système de division des points par deux.